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Rencontre avec Mickael Pellé un humoriste très présent dans les scènes ouvertes à Paris !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Mickael Pellé un humoriste très présent dans les scènes ouvertes à Paris !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai 35 ans et je suis revenu sur Paris l’année dernière avec l’envie de faire de la scène. J’ai toujours baigné dans l’artistique. Je dessine depuis mon enfance et j’ai toujours aimé créer des personnages. J’ai même été chanteur, j’ai eu un groupe de Rock et je chantais dans un anglais épouvantable . Nous avons fait quelques concerts sur Paris, nous étions amateurs mais y avait une belle énergie. Après avoir été confronté à une grosse dépression en 2011, j’ai monté un autre projet où je portais un masque de loup, j’avais une boite à rythme, je chantais en français pour la première fois et j’étais accompagné d’un guitariste. Durant les concerts, entre les morceaux, je racontais des bouts de vie de mon enfance et je me suis rendu compte que ça piquait la curiosité des gens et j’avais même l’impression qu’ils venaient plus pour ça que pour la musique. J’ai vécu un peu à Bordeaux et à Cannes avant de revenir sur Paris où j’ai assisté à quelques scènes ouvertes avant de me lancer grâce à quelques amis qui m’ont conforté dans mon idée. Depuis septembre dernier, j’ai fait une quinzaine de scènes ouvertes.
Comment décrirais-tu ton humour ?
Ce n’est pas du stand up, ce n’est pas non plus du théâtre, c’est à mi-chemin entre les deux. Dans une soirée, des humoristes vont faire beaucoup de punchlines, moi je raconte plus une histoire, j’essaie de développer une atmosphère,  je vais arriver avec mon xylophone et je vais parler de souvenirs d’enfance. Ça passe ou ça casse, mon humour peut paraître étrange mais c’est aussi ce qui fait son originalité et je sais déjà où je veux aller. j’ai des thématiques et des personnages qui font un peu bande dessinée.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Quel a été le déclic pour te lancer dans l’humour ?
Cela a pris beaucoup de temps entre le moment où j’ai fait de la musique et le moment où je suis monté sur scène pour mes premières scènes ouvertes dans l’humour. Six ans se sont écoulés…Je pense que c’était quelque part en moi mais je manquais beaucoup de confiance en moi et je n’avais pas d’idées précises. Quand j’ai débuté les scènes l’année dernière, j’ai commencé avec un sketch sur Sylvain qui était un copain de l’école et je racontais comment on se faisait toujours avoir par les caïds  de l’école qui nous rackettaient ( enfin ils rackettaient plus souvent Sylvain, c’était le riche de la classe et moi aussi je le rackettais un peu à ma manière). Depuis ce premier sketch dont je viens de te parler et que j’ai encore retravaillé, j’ai développé notamment la thématique de l’enfance. Beaucoup de choses sont vraies dans mes personnages même si j’étire un peu le truc afin d’en faire quelque chose d’un peu BD et d’un peu fou.
Travailles-tu actuellement sur ton premier spectacle ?
J’ai des idées de personnages mais très sincèrement, je préfèrerais commencer par ce que l’on appelle le 30/30 car je ne me sens pas encore prêt pour présenter tout un spectacle. Je pense que la création d’un seul en scène va me demander encore un certain temps de travail mais j’y pense.
Tu participes à beaucoup de scènes ouvertes et de co-plateaux ; qu’est-ce que cela t’apporte ?
Tout d’abord, cela m’apporte un retour sur ce que je fais car je ne me rends pas compte si c’est bien ou pas et cela m’apporte également une certaine autonomie car auparavant, j’avais déjà monté plein de projets mais j’étais toujours accompagné d’autres personnes et je me sentais trop dépendant. Le fait d’être tout seul, maintenant, est libérateur pour moi car je ne dépends que de ma volonté. J’ai envie de faire ce métier pour la scène afin de faire vivre une atmosphère et des personnages. C’est ce qui m’intéresse le plus.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

As-tu un sketch « fétiche » ?
Je n’en ai pas fait encore beaucoup ; je trouve que certains sont encore « brouillons » mais le plus récent est celui que je défends tout le temps en ce moment. Dans ce sketch, je raconte que je suis tombé amoureux d’une fille quand j’étais gosse, j’ai commencé à rêver d’elle mais les rêves étaient un peu bizarres. C’est un sketch que je transforme tout le temps car je ne comprends pas comment on peut jouer la même chose, mot pour mot, en permanence. J’ai besoin de sentir que je fais vivre le sketch sur le moment ; il ne faut pas que ce soit quelque chose de récité, j’aime la spontanéité et il faut que je ressente quelque chose quand je joue.
Qu’aimerais-tu apporter à l’humour ?
J’aimerais bien apporter un peu de visuel à mon niveau. Pour te citer un exemple, j’ai créé le personnage de Mr Tentacules qui incarne la dépression. Mickael est tout au fond de ce personnage qui l’a absorbé. C’est un personnage avec de longues tentacules, A l’avenir, je ne me vois pas être drôle tout le temps, j’aimerais avoir des moments plus poétiques ou plus profonds afin d’apporter des respirations dans mon spectacle. Je ne serais pas dans la vanne tout le temps car ce n’est pas ce que j’ai envie de mettre en avant. J’ai envie de développer quelque chose de varié.

Photo Steph Musicnation

Photo Steph Musicnation

Qui sont tes artistes de référence ?
Je vais citer Jim Carrey que nous avons tous découvert dans les années 90 avec « The Mask » et « Ace Ventura ». Il incarnait le mec débile mais avec un putain de talent. Au fur et à mesure, on a pu le découvrir dans des rôles plus profonds comme dans « Eternal Sunshine ». Par ailleurs, j’aime bien également Jonathan Lambert, Éric Judor, j’ai assisté au spectacle d’Alice Costello ( Mandibules), je me sens assez proche de son univers. Dans mes références, il y a la réalisatrice Miranda July (Moi, toi et tous les autres) qui est une artiste très chouette, le chanteur Katerine qui a toujours des concepts dans ses clip et ses albums et puis, il y a les classiques comme Les Nuls, Les Inconnus et Le Palmashow.
Peux-tu nous parler de Martin Robic et nous en dire plus sur votre collaboration ?
Martin fait l’école d’animation des Gobelins à Paris. Nous étions en contact sur Facebook depuis un petit moment et je lui ai soumis un projet de BD car j’écris pas mal de scénarios de BD. J’aimais bien sa patte graphique et nous nous sommes retrouvés sur le fait de développer un univers visuel. Si j’ai la chance de pouvoir monter un spectacle, je ne me vois pas proposer qu’une photo de moi pour l’affiche, j’aimerais développer quelque chose de plus artistique en toute sincérité et non pour me distinguer des autres artistes. J’ai montré une vidéo de l’un de mes premiers passages sur scène et des extraits de textes à Martin et il a imaginé des petits visuels.

Illustration Martin Robic

Illustration Martin Robic

Quel a été ton plus beau retour après une scène ?
Au mois de mars, j’ai joué au Delly’s Open Mic près de Gare de Lyon et le public a été très réceptif, les gens se marraient et j’ai eu l’impression d’être Gad Elmaleh (rires). A la fin de la soirée, les gens m’ont dit qu’ils avaient bien aimé mon univers , y avait pas mal de gens enthousiastes . Dans le sketch que j’ai joué, je parlais d’un certain Marcellin qui nous avait engrainé à faire des conneries et l’un des mecs de l’équipe m’a dit que c’était intéressant de développer l’autre côté de la barrière, de montrer le point de vue du méchant.  
Quels sont tes prochains projets ?
Cet été, je vais travailler sur un nouveau sketch. Je vais développer le thème de l’ami imaginaire et celui de la dépression sans pour autant faire quelque chose de lourd. J’ai enfin de faire quelque chose de drôle mais avec une certaine vérité afin de montrer à quel niveau la dépression peut nous affecter au quotidien. A partir de la rentrée, je vais essayer d’enchainer les scènes ouvertes et j’espère pouvoir en faire plus encore que cette année.

 

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