Rencontre avec Hailey Tuck à l’occasion de la sortie de son premier album !
Avant de sortir « Junk », tu as publié plusieurs EPS ; que t’ont-ils apporté ?
Faire des EPS, cela m’a permis de les vendre lorsque je me produisais sur scène et donc de gagner de l’argent. Même si je n’ai plus de lecteur CD chez moi, c’est très plaisant que des personnes viennent encore acheter un exemplaire physique de ton travail et que tu puisses leur dédicacer. Je vais te dire qu’au-delà du simple fait d’acheter un disque, cette action engendre une conservation et un moment unique. Ces EPS m’ont permis de participer à des festivals et de gagner en notoriété. Ces premiers disques m’ont fait grandir et j’ai pu expérimenter diverses choses afin de les présenter à des labels et c'est grâce à cela que j'ai pu sortir mon premier album.
Tu es née au Texas ; as-tu hésité entre la musique Country et le Jazz ?
Non mais j’aime vraiment beaucoup la vieille Country des années 30,40 ou 50 et peut-être même encore plus ancienne. A vrai dire, à la seconde où j’ai commencé à chanter du Jazz, c’est comme si ma voix avait trouvé son foyer. Plus jeune, j’ai tenté l’expérience dans le théâtre musical mais je n’étais pas très bonne. Alors que je jouais Dorothy dans « Le Magicien D’Oz », mon prof m’a dit que j’étais une actrice épouvantable mais qu’il me gardait parce qu’il adorait quand je chantais « Somewhere Over The Rainbow ». C’est lui qui m’a dit que je devrais chanter du Jazz.
Comment est né ton amour pour le Jazz ?
Ce même professeur m’a offert un disque d’Ella Fitzgerald. J’ai commencé par chanter pour moi-même et j’ai adoré ça, c’est comme si je me découvrais. Je dois dire que mes parents aimaient tous les deux le Jazz et que mon grand-père était un pianiste de Jazz. A la maison, nous écoutions; par exemple; Al Jarreau et du Jazz classique.
Comment présenterais-tu ton premier album ?
Pour moi, cet album est un pont entre le Jazz et d’autres genres musicaux. Beaucoup de personnes pensent ne pas aimer le Jazz qu’ils trouvent trop cérébral mais ce que je propose sur « Junk » est un mélange de ce que je connais de ce genre musical, de la musique avec laquelle j’ai grandi et de ce que j’écoute maintenant.
Pourquoi as-tu choisi de l’appeler « Junk » ?
Avec le producteur Larry Klein nous avons beaucoup échangé via Skype pendant les six mois qui ont précédé la sortie de l’album et après l’une de nos conversations, j’ai regardé le tracklisting de l’album et je me suis rendu compte que beaucoup des chansons traitaient de bagages émotionnels ou d’addictions et j’ai cherché un mot qui puisse décrire tout cela et junk m’est venu à l’esprit. Ce mot peut dire tellement de choses : camelote, came, con en parlant d’un homme, …
De quoi parlent les titres originaux de ton album ?
Elles parlent de ces choses que nous portons en nous, de nos bagages émotionnels, des choses qui nous entourent et qui nous touchent. Je parle aussi d’addictions avec la chanson « Alcool » notamment. Tout le monde a des problèmes dans sa vie même les plus nantis mais j’ai voulu apporter de la positivité même dans les titres les plus sombres. Nous n’avons mis que deux titres originaux sur ce premier album, peut-être qu’il y en aura trois sur le second et ainsi de suite. J’aime faire les choses naturellement.
Pourquoi as-tu choisi d’inclure quelques reprises à ton album ?
Les reprises sont très importantes dans le Jazz. On prend des chansons d’autres artistes et on y injecte notre âme. J’ai voulu proposer des reprises mais pas uniquement de Jazz car je n’écoute pas que cela. Je suis très éclectique dans mes goûts. Sur ce premier album, j’ai voulu suivre la tradition en honorant ceux qui se sont illustrés avant moi et par qui j'ai été inspirée.
Peux-tu nous présenter l’homme avec qui tu as travaillé sur ce disque ?
Beaucoup de gens ont changé le cours de ma vie mais Larry a changé ma vie entière. Je n’arrivais pas à être signée sur un label car on me disait toujours que mes chansons étaient trop tristes. J’avais envoyé des chansons à un label, ils ont aimé mon travail, ils ont voulu me rencontrer et que je leur présente mes titres lors d’un showcase, j’ai réservé moi-même un club, j’ai engagé des musiciens, j’ai payé pour tout et après cette soirée, je n’ai même pas eu un mail de leur part. Je me suis vraiment sentie mal après ça mais j’ai décidé d’aller de l’avant. J’ai rassemblé tous les albums des artistes dont j’aimerais avoir la carrière et le nom de Larry Klein y était partout à la production. Nous connaissons tous Mark Ronson et pour ma part, je voulais trouver le Mark Ronson du Jazz et c’est Larry. J’ai trouvé son mail et je lui ai écrit. Je lui envoyé ma musique, ça lui a plu et il m’a proposé de me rencontrer quand je viendrais à L.A. J’ai pris directement mon billet ! Il y a eu une connexion instantanée entre nous et dès le lendemain, il a envoyé un mail en copie ouverte à tous les plus grands labels en disant qu’il m’avait rencontrée la veille, que j’étais ambitieuse dans le bon sens du terme, que nous allions faire un super disque ensemble et il terminait en demandant qui serait prêt à payer pour cet album. Des personnes ont été intéressées mais cela nous a pris six mois pour être signés et durant tout ce temps, il a toujours travaillé pour moi gratuitement parce qu’il avait la foi et qu’il croyait en moi. Bien plus qu’un simple producteur, c’est un mentor et un ami précieux.
Qu’aimerais-tu apporter au Jazz ?
De l’inclusivité. Je voudrais apporter des sentiments et de l’instinct au Jazz.
Quelles sont tes références dans la musique Jazz et peux-tu nous dire ce que tu écoutes en dehors de ce style musical dans lequel tu évolues ?
En dehors du Jazz, j’écoute principalement du Hip Hop, du Disco et du R&B et pour ce qui est du Jazz, j’adore des artistes comme Billie Holiday, Anita O’Day, Peggy Lee, Blossom Dearie et Chris Connor. J’admire ces femmes fortes qui se souciaient vraiment de faire de la bonne musique.
Il y a un background retro dans le clip illustrant « Alcohol » ; aurais-tu aimé vivre dans les années 20 ou 30 ?
Figure-toi que j’ai pensé à ça il y a quelques jours alors que j’étais sur un plateau télé en Angleterre avec Björk, The Breeders, Les Amazones d’Afrique, Deva Mahal et Laura Marling. On m’a posé la même question que toi et j’allais répondre que j’aurais adoré vivre dans ces années-là mais j’ai réalisé que c’était une époque d’entre-deux guerres, que les temps étaient difficiles et qu’en plus, j’aurais ressemblé à toutes les filles. Peut-être que cela aurait été sympa de vivre à l’époque victorienne à condition de pouvoir emmener avec moi la pénicilline et l’anesthésie ! (Rires) Pour être honnête, j’aime vivre à notre époque car je peux profiter de tout le savoir disponible et de tout ce qui a été créé par ceux qui sont venus avant nous.
/https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FbXRbz6SgkPQ%2Fhqdefault.jpg)
Hailey Tuck - Alcohol (Official Video)
Hailey Tuck's debut album "Junk" is available now http://smarturl.it/HaileyTuck_Junk?iqid=V.AL Hailey's Complete playlist - http://smarturl.it/HTComplete_pl Follow Hailey Tuck FB - ...