Retrouvailles avec Nicolas Vidal à l’occasion de la sortie de son nouveau single !
Tu viens de sortir un nouveau single baptisé « Pop Boy à Paris » ; le vois-tu comme ton titre le plus autobiographique ?
Oui et non, à vrai dire. C’est un titre qui a été écrit il y a quelques années et qui aurait dû figurer sur mon deuxième album. « Pop Boy à Paris » m’a été inspiré par un ami très féru de culture Anglaise et il se trouve que c’est également mon cas, d’autant plus que j’ai longtemps travaillé avec des Anglais. Les artistes Français ont toujours eu un petit complexe par rapport aux artistes Anglo-Saxons surtout quand ils font de la Pop ou du Rock, et cette chanson parle de cela de manière un petit peu ironique. Finalement, cela exprime aussi un peu ce que je ressens même si je n’ai plus vraiment de complexes. Le fait de sortir « Pop Boy à Paris » maintenant dans le contexte politique actuel notamment avec le Brexit, lui donne un autre sens car elle est devenue beaucoup plus politique qu’elle ne l’était au départ et je trouve cela intéressant.
Ce titre est clairement une déclaration d’amour à l’Angleterre mais cela veut-il dire que c’est aussi une chanson de désamour envers la France ?
Absolument pas, bien au contraire, j’ai voulu jouer sur les clichés de ce que j’adore en Angleterre qui est un pays proche du notre mais quand tu y vas, c’est très exotique et c’est très certainement la même chose pour un Anglais qui vient en France. J’aimais bien l’idée de jouer sur le cliché des chansons qui opposent la France à l’Angleterre, à la manière du « Made In France » de France Gall qui a été l’une des sources d’inspirations pour « Pop Boy à Paris ». Je voulais le faire avec légèreté.
Qu’est-ce qui te séduit dans la culture Pop Anglaise ?
Les Anglais sont très décomplexés par rapport à la musique et je trouve qu’ils ont moins de hiérarchie que nous en France. Par exemple des musiques extrêmement pointues vont devenir populaires alors qu’en France, nous avons toujours tendance à cloisonner un peu. Soit tu es variété, soit tu es Pop alors qu’en Angleterre, les branchés peuvent autant aimer Kylie Minogue que FkaTwigs et cela se marie très bien. Les Anglais ont édité récemment une série de timbres à l’effigie de David Bowie, la culture Pop est partout là-bas de manière quotidienne. Quand j’étais plus jeune, j’avais un correspondant Anglais et la première fois que j’ai visité l’Angleterre à 14 ans, je me suis rendu compte que j’écoutais la même musique que ses parents à savoir The Cure, Depeche Mode…cela me semblait incroyable que des gens qui étaient censés être « vieux » puisent écouter ces groupes. C’est tout cela qui me séduit dans la culture Pop Anglaise.
A quoi ressemble ton London ?
En fait, je connais Londres sous deux aspects car j’ai longtemps travaillé pour une société donc le siège était à Birmingham et je faisais régulièrement des voyages à Londres pour mon travail dans la mode. Je connais aussi le côté festif de Londres car j’ai eu longtemps des amis qui y habitaient et dès que j’avais quelques jours de vacances, je partais là-bas. C’est une ville où j’ai quelques habitudes, où il y a des lieux que j’aime bien, mais le problème de Londres, c’est que tout change très vite et que les quartiers branchés migrent tout le temps…mais c’est aussi ce que j’aime bien là-bas car tu as tout le temps quelque chose à découvrir.
Qu’annonce « Pop Boy à Paris » ?
C’est le premier extrait de mon nouvel album qui s’intitule « Bleu Piscine » dont la sortie est prévue pour le mois de juin. J’ai enregistré cet album l’été dernier et il a été produit par Valentin Aubert qui vient plutôt de l’Electro. Valentin a d’abord remixé « Teenager » qui était sur mon deuxième album et la collaboration est partie de là. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas faire un album ensemble mais à l’époque, je n’avais que la moitié de ce qui allait être « Bleu Piscine ». Durant trois semaines, j’ai fini de composer l’album en Corse, en Thaïlande et à Paris. C’est la première fois que j’enregistre aussi vite juste après avoir composé des titres. Comme c’était l’été, qu’il faisait beau et que j’avais adoré l’exposition sur David Hockney, j’ai appelé l’album « Bleu Piscine ».
Tu as repris un titre d’Erasure sur l’EP qui accompagne ton nouveau single ; pourquoi « Oh L’Amour » et comment as-tu voulu réinterpréter cette chanson culte des années 80 ?
C’est un titre des années 80 que j’aime vraiment beaucoup. J’ai toujours été inspiré par les groupes New-Wave et Synthpop et c’est encore le cas pour mon nouvel album même si nous sommes partis sur des ambiances sonores un peu plus mélangées. J’ai toujours eu envie de chanter cette chanson qui a été le seul tube en France d’Erasure alors que le groupe en a eu plein ailleurs. Vince Clarke m’a pas mal inspiré pour les mélodies de l’album car j’ai trouvé qu’il y avait une richesse incroyable dans son répertoire, et dans son parcours avec Depeche Mode, Yazoo... Pour la reprise, l’idée était d’enlever le côté très 80s car nous ne voulions pas refaire la chanson à l’identique. Nous sommes partis sur quelque chose d’un peu plus atmosphérique, un peu à la Air, avec une ambiance assez feutrée. On ne s’en rend pas compte mais c’est une chanson extrêmement difficile à chanter. On a changé la tonalité car la version originale était beaucoup trop haute pour moi, et ça la rend un peu plus mélancolique. On n’a pas cherché à copier la version originale et j’ai essayé de me réapproprier la chanson de la manière la plus simple afin d’en faire ma propre version.
As-tu envoyé ta version à Vince Clark et Andy Bell ?
Non, je ne l’ai pas fait, je n’ai pas osé mais effectivement, je devrais peut-être le faire.
Te verrais-tu proposer un album de reprises des années 80 ?
Pour le coup, non même si j’aime faire des reprises de façon ponctuelle…En même temps, je te dis non mais pourquoi pas. Il faudrait que cela soit au service d’un projet qui ait du sens…Finalement, maintenant que tu le dis ! J’avais enregistré un EP de reprises au moment de la sortie de mon second album qui était offert en cadeau aux personnes ayant participé au crowdfunding que j’avais lancé, ou je reprenais Luna Parker et Mikado entre autres. Au final, j’ai déjà repris pas mal de chansons des années 80.
En parallèle à la musique, tu as une activité journalistique ; peux-tu nous en dire plus ?
J’ai créé un webzine en noir et blanc qui s’appelle « Faces ». C’est une idée que j’ai eue en fin d’année dernière. J’ai toujours fait un peu de photo et j’avais envie de m’y remettre. La première idée était donc de refaire de la photo et d’écrire sur les artistes dont j’aime le travail ou qui m’inspirent. Je me suis demandé comment créer un webzine qui combinerait les deux sans rentrer dans la chronique d’album car étant chanteur, on ne peut pas être juge et parti à mon sens. J’ai pensé au noir et blanc afin de me distinguer de ce qui se fait sur le web. Je voulais proposer quelque chose de très épuré et de graphique pour parler en images de mes camarades musiciens. Le premier numéro consacré à Une Femme Mariée est paru en novembre 2017 et « Faces » sort à raison d’un numéro par mois, avec quelques articles additionnels. Je parle d’un artiste, de son actualité ou de son parcours en y incorporant ses goûts culturels, le tout ponctué de questionnaires un peu plus légers sur leurs idoles teenage et actuelles. En exagérant un peu, « Faces » se situe entre « OK Podium » et « Les InRocks ». Le prochain sortira début mai et il sera consacré à François Club, dont j’aime beaucoup la musique.
Quels sont tes prochains projets ?
« Bleu Piscine » sortira en juin et avec Valentin Aubert nous avons aussi produit « L’Amour Et C’Est Tout » le prochain album d’Emma Solal qui sortira à la rentrée. J’ai écrit ou co-écrit la moitié de cet album. L’orientation musicale d’Emma sur ce disque sera plus Electropop et ça va être super bien. Je vais bien sûr continuer « Faces » et je vais travailler sur le live afin de défendre au mieux mon nouvel album.
Nicolas Vidal // Pop boy à Paris
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Pop boy à Paris - Single par Nicolas Vidal
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