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Les Hurlements D’Léo vous en disent plus sur « Luna De Papel » leur nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Art San Pô

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Pouvez-vous expliciter pour nous le titre de votre nouvel album ?

Laurent : Le titre « Luna De Papel » qui veut dire en Français lune de papier est également le titre du premier single extrait de notre album et il est venu d’une discussion avec Napo le guitariste avec qui nous avons composé le morceau. A vrai dire, c’est une chanson sur le cycle de la vie, sur la naissance ou la renaissance. « Luna De Papel » est une chanson poétique que nous avons enregistré avec Aurélia Campione du groupe La Cafetera Roja qui est un groupe de Barcelone que nous apprécions beaucoup.

Même si vous n’êtes pas restés inactifs durant sept ans et que vous avez rendu hommage à Mano Solo ; le laps de temps entre « Bordel De Luxe » et « Luna De Papel » était-il nécessaire pour vivre de nouvelles choses afin de les retranscrire en chansons ?

L : Il est toujours nécessaire pour nous de faire des pauses pour nous ressourcer, aller voir ailleurs si nous y sommes, voyager, rencontrer de nouvelles personnes pour s’en inspirer et revenir après au terreau des Hurlements D’Léo et partager toutes ces nouvelles aventures et nouvelles inspirations. Cela permet par exemple à Vincent de ramener des nouveaux instruments de ses voyages et de voir comment nous pourrions les utiliser dans nos compositions. Nous aimons nous donner toujours une nouvelle énergie et nous surprendre. Avec Jojo, cela fait vingt ans que nous faisons de la musique ensemble ; quand il s’en va et qu’il revient, il a de nouvelles histoires à me raconter et pour moi, c’est pareil. Nous avons besoin de laisser passer du temps, couler de l’eau sous les ponts pour se retrouver au bercail et partager de nouvelles choses.

Jocelyn : Même si nous faisons d’autres choses, nous les faisons ensemble et les pauses ne sont jamais très très longues. Depuis « Bordel De Luxe », nous avons fait une tournée avec Les Fils De Teuhpu, puis un six titres, puis l’album autour de l’œuvre de Mano Solo et l’année dernière, nous avons retrouvé Les Ogres De Barback pour « Un Air, Deux Familles ». Nous sommes quand même souvent ensemble !

Photo Art San Pô

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Quelles sont les « nouveautés » sur « Luna De Papel » ?

: Nous avons changé notre façon de travailler au sein du groupe et notamment grâce au fait d’avoir revisité le répertoire de Mano Solo qui pour nous est un grand frère. Nous nous sommes tous nourris de son premier album « La Marmaille Nue » qui est un album de chevet de tous les membres du groupe. La tournée qui a accompagné la sortie de l’album nous a fait beaucoup de bien. Nous nous sommes plongés dans ses chansons et nous les avons réarrangées et je pense qu’il y a eu un petit déclic en chacun nous qui nous a permis de travailler notre musique de façon différente sans en prendre ni l’essence ni l’énergie. Travailler de façon fine sur des arrangements, cela ne sous-entendant pas que l’on va perdre ensuite de l’énergie en live mais cela permet de proposer une palette sonore plus définie qui met un peu plus en avant les textes, les mots et les interprétations.

J : Cela se vérifie sur les morceaux « calmes » mais par contre sur les morceaux Rock, cela va être plus simple avec moins d’instruments. Sur « Luna De Papel », nous avons incorporé de nouveaux instruments tels que le N’Goni dont Vincent joue depuis des années et on y retrouve également de l’Oud joué par notre violoniste.

L : Dans notre nouveau disque, il y a également du Steel Guitar et cela donne un petit côté Country et Californien. Cet instrument a notamment été utilisé dans la musique illustrant des westerns par Ennio Morricone par exemple.

Comment est né votre nouvel album ?

L : « Luna De Papel » est né grâce à nos fans et nous les en remercions. Nous avons organisé un crowdfunding pour la réalisation de cet album et la somme récoltée nous a permis également la réalisation du clip, de faire une promo digne de ce nom et d’avoir un attaché de presse. Nos fans qui ont rejoint nos idéaux sont tous un peu producteurs de ce disque.

Diriez-vous que le fait que chaque membre puisse s’exprimer dans Les Hurlements D’Léo en est sa plus grande force ?

L : J’en suis convaincu et cela a toujours été le cas malgré que certains soient partis et que d’autres sont arrivés. C’est une marque de fabrique et c’est ce qui fait notre force et notre différence par rapport à beaucoup d’autres groupes que je peux croiser et voir sur scène.

J : Nous partageons les royautés au sein des Hurlements D’Léo même avec les membres qui n’écrivent pas les textes. Nous gagnons tous la même chose sur les morceaux.

: Cela sous-entendant que le morceau appartient à tous et que c’est un devoir pour chacun d’entre nous de le porter.

: Nous partageons tous les taches en mode artisanale et le but est que chacun soit impliqué à son petit niveau et chacun apporte sa pierre à l’édifice collectif. C’est une société idéale en somme où il y a des valeurs et des règles implicites.

L : Je trouve cela très intéressant et si nous pouvions fonctionner comme cela à une plus grande échelle, nous serions tous très heureux dans nos vies.

Photo Art San Pô

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De quoi parle Les Hurlements D’Léo en 2018 ?

L : Nous parlons d’amour, de la mort, de la société dans laquelle nous évoluons…C’est un constat cru et lucide sur des choses que nous voyons et que nous narrons à notre façon avec un peu de poésie et un peu d’ironie.

J : Ce sont des choses que l’on voit de l’intérieur et non d’une tour d’ivoire.

L : Nous sommes comme les gens sur lesquels nous écrivons car nous sommes comme eux.

Quelle couleur donneriez-vous à votre nouvel opus ?

L : J’aurais pu te répondre jaune et noir car notre pochette représente une très belle lune féminine avec de jolies gambettes mais je vais te dire rouge pour tout ce que cela implique. La couleur rouge est celle de la révolution, du sang, du vin…Pour être tout à fait honnête, j’aurais dit le rouge et le noir mais ça n’a rien à voir avec ce fameux bouquin qui a été si peu lu. Ces deux couleurs nous les portons et les représentons dans un autre projet avec Jojo qui s’appelle El Comunero où nous interprétons des chants révolutionnaires Espagnols avec une vieille bande d’anars.

J : Cela rejoint ce que nous disions un peu plus tôt ; le rouge et le noir, c’est le partage et l’autogestion.

Comment sont nées les collaborations avec Jean Fauque et Sancho Bala ?

L : Pour resituer, Jean Fauque est un auteur de chansons, il a écrit notamment pour Alain Bashung que nous apprécions beaucoup et plus particulièrement l’album « Fantaisie Militaire ». J’ai connu Jean Fauque par l’intermédiaire d’Alain Bashung et il se trouve que je me suis inscrit à un stage d’écriture à Astaffort chez Francis Cabrel car Jean Fauque était présent et que je voulais le rencontrer. Nous avons sympathisé, il est passé au studio et nous avons collaboré sur deux textes ensemble. Cela s’est fait aussi simplement que cela. J’ai juste un peu provoqué un peu le destin mais c’est un peu ma faculté. Il se trouve qu’à ce stage d’écriture, Sancho Bala s’y trouvait également et nous sommes devenus potes. Sancho est quelqu’un de très talentueux, il a une vraie plume et je suis convaincu que l’on va beaucoup entendre parler de lui. Sancho faisait partie du crew de Grand Corps Malade. Il est affuté aux mots et à cette poésie Slam.

: Sancho est quelqu’un de très gentil et de très prolixe, il s’adapte à toutes les plumes, il a écrit entièrement « La Ferveur » et il est intervenu sur quatre autres morceaux.

: Cela a été très intéressant d’avoir ces intervenants avec nous car jusqu’à maintenant, autant nous étions très attentifs à la musique et chacun donnait son avis autant il y avait comme une sorte de petite chapelle pour les textes et nous n’arrivions pas à intervenir les uns les autres dessus et nous sommes arrivés à décomplexer cela grâce à eux. Je pense que cela a donné encore plus de force aux chansons et qu’elles appartiennent encore plus à tout le monde par ce biais. J’espère renouveler l’expérience au maximum et même la développer afin de briser les chapelles si tant est qu’elles existent.

Les Hurlements D’Léo vous en disent plus sur « Luna De Papel » leur nouvel album !

Pouvez-vous nous parler de la mise en images du titre « Luna De Papel » ?

: Le clip a été réalisé par Mathieu Choisnet qui est aussi musicien et que nous avons découvert grâce au clip qu’il a fait pour le groupe d’Afrobeat Balaphonics. Le clip de « Luna De Papel » a été fait un peu sur le même modèle de papier plié même si les deux univers sont différents. Mathieu est un virtuose et il a su magnifiquement s’adapter au thème de notre chanson pour nous faire un très joli clip.

Pensez-vous que « Luna De Papel » se déclinera en bande dessinée ?

L : Non, « Luna De Papel » ne sera pas décliné en bande dessinée ; en revanche, il y a des éléments dans le livret du disque que nous avons récupéré pour la mise en scène. Il y a un peu de vidéo sur scène et cette lune est présente et elle se ballade derrière nous dans cette silhouette de city un peu éclairée dans la pénombre. Ta question est rigolote car notre prochain projet sera un spectacle jeune public qui va s’intituler « Mondial Stéréo » et un dessinateur est en train de travailler sur des personnages. « Mondial Stéréo » va raconter l’histoire de Léo un petit lionceau qui a quitté son pays en guerre, il a perdu son papa et il vit l’exil avec sa mère en France dans un camp de réfugiés et la musique est son sésame pour s’évader de tout cela et prendre son envol.

« Le Café des Jours Heureux » fêtera ses vingt ans cette année ; des choses sont-elles prévues et quel regard avez-vous vingt ans après sur ce premier album ?

L : Nous avons fait une réédition en vinyle pour marquer les vingt ans de l’album et nous avons fait une tournée à l’automne dans une vingtaine de lieux qui nous étaient chers. J’ai beaucoup d’amour pour ce disque qui a été un accident heureux pour nous tous. Ce disque nous a conduit à te rencontrer vingt ans. A l’époque de la sortie de ce premier album, je n’avais pas prévu que tout cela arrive dans ma vie car je travaillais encore dans le social.  J’étais intervenant chansons dans les écoles et lycées pour donner à mon niveau quelques rouages sur comment stimuler son intellect pour écrire une chanson. Même si ce n’était prévu, ma vie me convient bien comme cela.

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