Retrouvailles avec I Am Stramgram à l’occasion de la sortie de son premier album !
« Tentacles » est-il vraiment un premier album ou un best of de tes premières années ?
C’est un peu, en effet, un résumé de ces premières années, de ces deux ans de tournée, de toutes ces rencontres et de tous ces nouveaux partenariats tissés de manière très pragmatique avec Shubert Music Publishing qui a sorti le disque et La Baleine qui le distribue. Cela a été un peu long mais ça l’est toujours pour trouver les bonnes personnes quand on sort un disque. Nous voulions le sortir avant et puis par concours de circonstances, il a fallu être patient sur cette parution. « Tentacles » est une étape.
Comment est né ce premier disque ? Il me semble que le live a été déterminant ?
Oui mais je pense que c’est un peu pareil pour tout le monde, on essaie de faire vivre des morceaux en live afin de se les accaparer et voir les directions qu’ils prennent avant de les enregistrer. Je crois que c’est un peu interdépendant et les deux se tiennent. C’est très difficile de garder cette espèce d’intensité sonore que l’on a en live quand on fait un disque et de ce fait, il y a une vraie question de production qui se pose. Il y a eu plusieurs étapes d’enregistrement pour ce disque ; nous sommes allés enregistrer chez Benjamin Mandeau au studio La Machine A Rêves à Pons mais aussi chez Romain Della Valle qui est le producteur de Stuck In The Sound. Il y a eu des approches différentes dans les enregistrements et deux analyses du live un peu différentes de ces deux personnes là. Pour « Tentacles », j’ai également fait des prises à la maison et tout cela est rattaché.
Qu’est-ce qui caractérise ton projet musical ?
Je pense que ce qui caractérise ce projet musical est l’envie dans le sens où si j’arrive à faire des chansons que je capable de faire en live, d’assumer, d’enregistrer et qui parlent à des gens autant le faire. J’espère qu’il y a un souci d’honnêteté et cela peut être aussi une caractéristique du projet. Toutes les choses qui m’entourent et qui m’inspirent caractérisent également vachement les chansons.
Que retrouve-t-on dans tes textes ?
Dans pas mal de morceaux, comme j’ai pu le dire sur les premiers EPS, il était beaucoup question de souvenirs. J’ai écrit également à propos de bouquins comme en témoignent les chansons « Camilla » et « Saut De Ligne ». « Camilla » parle de « Demande A La Poussière » qui est un livre de John Fante. Je me suis attaché aux personnages de Camilla Lopez qui est une serveuse avec un gros tempérament du Sud bien bourrine et d’un écrivain qui se croit écrivain puisqu’il n’a jamais rien sorti. Ce livre m’a parlé et j’ai eu envie d’en faire un prolongement en musique. « Saut De Ligne » parle de « Karoo » qui est un bouquin de Steve Tesich. A côté de cela, on peut avoir une chanson comme « Serra’s Snake » qui parle des sculptures de Richard Serra dont je suis allé voir les œuvres au Musée Guggenheim alors que j’étais en tournée avec une compagnie de danse. Sur l’album, il y a également une chanson qui parle de solitude et du manque que je ressens quand ma copine est loin. Sur « Tentacles », il y a plein de petits trucs mis bout à bout. En termes d’inspiration, cela peut aussi bien aller chercher dans tous ces thèmes là mais je peux aussi être juste assis à la terrasse d’un café, regarder les gens passer, trouver ça beau et cela peut m’inspirer une chanson. Je choppe juste des choses qui me paraissent cools à prolonger ou à interpréter.
I Am Stramgram est un projet solo mais « Tentacles » a-t-elle été une aventure solitaire ?
Pas du tout ! C’est forcément une espèce de finalité qui ne voit pas le jour s’il n’y a pas autant de gens qui s’impliquent dedans. C’est un projet solo sur le papier mais si on en revient au studio, cet album a été enregistré par pas mal de personnes différentes, des gens sont venus jouer des cordes, des cuivres et d’autres instruments, des copains musiciens sont venus mettre leur patte sur les morceaux et il y a eu également tous les gens derrière car des morceaux ne sont pas grand-chose s’il n’y a personne pour les sortir, pour les produire et pour faire des clips. A vrai dire, on ne peut pas être un projet solo et solitaire, ce n’est pas possible sans les autres qui portent le projet, qui croient aux propositions faites et qui les subliment.
Quelles sensations se dégageraient de ton premier album, selon toi ?
Quand il s’agit de qualifier la musique que l’on fait, on parle de Pop lunatique ; c’est une appellation que nous avons gardé depuis quelques années et j’espère que cela peut croquer l’esprit de l’album dans lequel on peut passer de chansons très lyriques, très dépouillées et très Folk à des choses plus chargées et plus énervées. Comme j’écoute des trucs très différents, j’aime bien bouffer à tous les râteliers en essayant de m’accaparer des choses que j’aime bien afin d’en faire des chansons.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Il y a beaucoup d’artistes des années 90 ; je sors un peu toujours les mêmes références car ce sont celles avec lesquelles j’ai grandi ; je pense aux premiers trucs que j’ai écouté quand j’étais ado et notamment au Hip Hop et à des groupes comme IAM, NTM et Assassin. Je me souviens de l’album « OK Computer » de Radiohead qui m’a fait prendre conscience que l’on pouvait faire de la guitare en chialant, que c’était vachement beau et que c’était ce que j’avais envie de faire. Je vais te citer également les deux premiers albums de Placebo que je trouve toujours très cools et que je réécoute toujours beaucoup. J’ai écouté également de la Pop hyper niaise comme les Papas Fritas. Quand j’étais gamin, j’écoutais beaucoup Queen mais mes parents écoutaient entre autres Michel Sardou et Patrick Bruel ; j’ai du forcément ranger ça dans un coin de ma tête et ça a dû faire des choses pas cools. En termes d’influences, en revanche, ce n’est pas forcément dans la musique que je vais chercher de la musique.
Penses-tu déjà à ton second pas discographique ?
Nous repartons pour quelques de dates de tournée afin de défendre « Tentacles » mais cela fait quelques mois déjà que je suis un peu enfermé à la maison pour essayer d’écrire la suite. J’essaie de nouveaux trucs. Je suis en train de maquetter des choses mais elles n’ont pas de liens entre elles. C’est un peu le gros bazar mais je suis en mode recherche. J’ai changé de logiciel et je me familiarise donc à une autre approche de travail. Le côté excitant est de repartir de zéro ; tout est à faire.
Tu es arrivé à te faire un nom sans avoir besoin de participer à des télé-crochets ; quelle est ton opinion sur les émissions de type « The Voice » ?
On va vraiment parler de ça ? (Rires) ; c’est une question intéressante ; cela dit ! Il y a une vision assez rigolote de ça et elle pourrait être liée à des gens de ma famille comme par exemple mes neveux et nièces qui ont un peu un discours d’enfants et qui ne comprennent pas pourquoi je ne participe pas à ce genre d’émissions afin d’être plus connu. Du coup, il faut les sensibiliser au fait qu’il y a une différence entre être connu/célèbre et faire des choses. Je pense que l’on est vachement plus libre de ses choix quand on n’est pas attaché à ces grosses machineries. Pour être honnête, je ne me reconnais pas là-dedans ni dans le fait de faire de la musique au mètre. Nous avons été contactés à plusieurs reprises par des gens de The Voice ; je pense qu’ils essaient de donner un peu une crédibilité Indé à leur truc en allant chercher des gens un peu plus obscurs mais qui ont un peu d’expérience mais cela ne me ressemble pas, ce n’est pas très rugueux et cela ne vient pas du fond du cœur. Ça ne m’intéresse pas, il y a vraiment un truc étique, c’est tout.
I Am Stramgram en duo, ce serait avec qui ?
On m’a posé cette question dans une autre interview récemment et j’ai dit que ce seraient des duos avec des gens où je ne ferais rien, je les écouterais simplement jouer. Je ne vais te citer que des petits comme Ennio Morricone et Sufjan Stevens. J’aime bien bosser avec le théâtre et la danse car ce sont également des combinaisons intéressantes. Ou pourquoi pas avec des auteurs de BDS, j’en lis beaucoup en ce moment et je me demande ce que cela pourrait donner de mélanger de la musique avec de la BD.
Quels sont tes prochains projets ?
La tournée continue afin de présenter « Tentacles » sur scène. Le clip illustrant « Empty House » vient de paraitre et une session live tournée dans une grotte sortira bientôt. Je vais continuer mes maquettes et mon projet à court terme est de renouveler mon intermittence.
I AM STRAMGRAM / Empty House Clip Officiel
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