Rencontre avec Margaux Simone à l’occasion de la sortie de son nouvel EP !

Que s’est-il passé pour toi depuis « Rue Des Archives » paru au printemps 2014 ?

J’ai doucement repris le chemin de l’écriture de mon nouveau disque. En finissant « Rue Des Archives », j’avais déjà les prémices de ce qu’allait être « Platine » notamment grâce au titre « Downtown ». Cette dernière chanson que j’avais écrit pour cet EP sorti en 2014 est un peu quelque part la première de « Platine », comme si « Downtown » était un titre de transition. En parallèle à cela, j’ai terminé mon master d’Anglais. Durant cette période, j’ai lu pas mal de choses, j’ai eu des coups de cœur pour des auteurs de la Lost Generation par exemple et puis, il y a eu pas de changements personnels, j’ai changé de look, j’ai pris des cours d’effeuillage burlesque et tout cela a nourri ce nouveau projet.

Ta musique a-t-elle-évolué en quatre ans ?

Oui car j’ai évolué moi-même. J’ai été chercher des influences un peu retro et glamour dans ces univers dont je viens de te parler et ils m’ont vachement aidée à écrire ces nouvelles chansons. J’ai eu envie d’incarner un peu plus mes chansons, d’aller au-delà de simplement écrire à la guitare. J’avais envie d’aller plus loin également sur scène afin de raconter des choses à tous les niveaux que ce soit visuellement ou musicalement.

« Platine » reflète-t-il une nouvelle Margaux Simone ?

Cette couleur empruntée un peu au cinéma des années 30/40/50 a évolué au travers le temps et elle symbolise cette blonde qui incarne certains jours la femme fatale ou la lolita. J’avais envie d’incarner un personnage dans lequel je pourrais me balader et que je pourrais prendre parfois à contrepied afin de jouer avec les clichés. Ce qui m’intéressait en appelant le disque « Platine », c’était justement d’avoir un premier abord soi-disant superficiel mais qu’en allant plus loin, on se rende compte que c’est pris à contre-pied et qu’au final ce discours est plutôt féminin et féministe et que les apparences sont parfois trompeuses. Je pense que cette Margaux Simone a toujours été là mais que j’étais un peu trop inhibée avant. Je crois que ce personnage est un fantasme qui était déjà présent et je l’ai enfin réalisé. Au travers de la musique, j’ai pu voir qui j’avais envie d’être.

Peux-tu nous présenter Bikini Queen et nous dire ce que ce personnage représente pour toi ?

Je connaissais ce personnage d’Aix-En-Provence et dans la réalité, il ne s’appelle pas comme cela, j’ai voulu le préserver un peu. Je trouvais que Bikini Queen Icon était un nom générique assez fort pour désigner ma petite tribu car j’ai rencontré mes meilleurs amis Gay et lesbiennes là-bas. Durant mes études, je les ai suivis dans ce bar Gay où nous allions très souvent et où je suis devenue amie avec les dragqueens. Avec cette chanson, j’ai voulu rendre hommage à mes amis et la travestie du lieu qui illuminait nos soirées. « Bikini Queen Icon » parle d’amitié, de nous et de ces nuits-là.

Peux-tu nous parler du clip illustrant ce premier extrait de ton EP ? Comment est née cette collaboration avec Joseph D’Anvers ?

A vrai dire, j’ai été chercher Joseph que j’ai découvert avec l’album « Les Matins Blancs ». J’ai adoré cet album, je l’ai rencontré et je lui ai dit que j’étais en train de travailler sur un nouveau disque. Au départ, nous nous sommes rencontrés dans un premier temps pour faire des chansons. Joseph m’envoyait des mélodies et nous avons fait ensemble le titre « Casino ». A force de se voir, de travailler ensemble, nous sommes devenus copains et nous avons découvert que nous avions des goûts cinématographiques communs. Quand est venu le moment de faire un clip, j’avais envie de trouver une idée un peu originale, je ne voulais pas collaborer avec des gens avec qui tout le monde travaille et je ne voulais pas faire le même clip que tout le monde fait. Je me suis dit que Joseph avait fait La Femis, qu’il aimait Lynch et qu’il avait travaillé sur le projet donc Joseph a été une évidence pour moi. Je lui ai demandé, sans être sûre qu’il dise oui, de réaliser le clip et comme il aime prendre des risques et relever des nouveaux défis, il a dit oui.

De quoi parle ton nouveau disque ?

Je pense que cet EP parle de moi et de mes expériences de jeune femme de 27 ans. Je crois que ce nouveau projet parle beaucoup des rêves, des fantasmes et de la quête de soi. Cet EP parle de cette envie d’avoir une vie qui sorte du commun et je pense que c’est un peu ce que tout le monde désire de nos jours. Nous avons tous envie de traverser cette vie en ayant fait des choses folles et en ayant vécu des choses fortes.

On t’imagine un peu comme une héroïne cinématographique…Quel genre d’héroïne serais-tu ?

Je pense que je pourrais m’amuser à me balader dans plusieurs genres. La pochette de l’EP reflète bien cela, le devant est à l’endroit et le derrière est à l’envers. C’est très paradoxal, c’est le tout et son contraire. Je pense que je pourrais évoluer dans un film de Lynch mais aussi dans un film noir des années 40 comme ceux avec Veronica Lake. Je pourrais être une héroïne dans un film mélancolique ou alors actrice dans un film très solaire à la Billy Wilder.

Le fait d’être mise en scène dans un clip cela te donne-t-il des envies de faire l’actrice ?

Oui, cela pourrait m’intéresser mais je n’aime pas trop m’avancer sans savoir mais comme cela, l’idée me plairait beaucoup car je suis intéressée par l’image. Je m’investis beaucoup dans les clips, dans l’imagerie du projet, les décors sur scène…Cela me plairait mais faut-il que j’aie du talent pour cela !

Margaux Simone en duo, ce serait avec qui ?

J’aurais plein d’idées d’artistes avec qui faire un duo mais j’aurais envie de te répondre Etienne Daho ou Mylène Farmer car j’aime leur côté très Pop et c’est vrai qu’en France, nous avons peu d’artistes Pop qui chantent en Français.

As-tu des idées pour le prochain single ?

Oui, je pense à « Platine ». Je suis en train de réfléchir à l’idée du clip. J’aime l’idée de construire une équipe soudée et fidèle autour de moi et l’idée de retravailler avec Joseph me plairait beaucoup mais je ne veux pas m’avancer pour lui…Dans mon idée, il y a une suite à « Bikini Queen Icon »…

Quelle est la prochaine étape pour toi maintenant que « Platine » est sorti ?

La prochaine étape sera surtout les concerts et l’écriture de l’album. Je suis en plein dedans ! Pour moi, « Platine » est clairement la carte de visite d’un album à venir. Après avoir fait la première partie de Juliette Armanet la semaine dernière, je serai en concert acoustique le 30 mars au Walrus à Paris et le 27 avril au Bus Palladium.