Rencontre avec la chanteuse Romane Serda à l’occasion de la sortie de son nouvel album !

Pourquoi avoir pris autant de temps afin de proposer un nouvel album ?

J’ai pris du temps car j’ai eu besoin de recul. J’ai écrit, j’ai laissé quelques chansons de côté car elles sortaient de l’esprit de cet album mais je les utiliserais peut-être pour un autre projet, j’ai aussi dédié du temps à mon fils car je dois dire que je suis un peu mère poule. En parallèle à ma carrière de chanteuse, j’ai un vrai investissement en tant que maman au quotidien et c’est vraiment la vie qui me plait. La dernière raison à ce temps pris pour « Pour Te Plaire » est d’ordre « technique » car pour mes précédents albums, je confiais le mixage et le mastering à d’autres personnes et cette fois-ci, j’ai tout fait à deux avec mon collaborateur.

« Pour Te Plaire » est-il selon vous votre album le plus solaire et le plus optimiste ?

Il y a quelques chansons optimistes, en effet et je trouve que c’est un album hyper personnel. J’ai, généralement, écrit les textes et j’ai fait appel aussi à de formidables auteurs avec qui j’ai travaillé afin d’aborder personnellement des thèmes qui me sont chers. Sur ce disque, au niveau des textes, on retrouve des histoires d’amour qui sont tristes mais à mon sens, les arrangements sont limpides et lumineux et c’est ce que j’ai voulu transmettre.

Le premier single du même nom est très radiophonique ; était-ce une évidence de le mettre en avant afin de présenter une « Romane Serda 2.0 » ?

Probablement car ce titre était assez surprenant. Il y a toujours le fil conducteur du texte, de la voix et de l’esprit mais ce titre sonne différemment et en termes de premier single, nous hésitions entre celui-ci et « En L’Air » qui est sorti juste après. Je me suis laissée porter par les conseils de ma maison de disque.

Quelles ont été vos envies sur ce nouveau disque ?

Je voulais de la sincérité et j’avais envie de sons organiques. Je voulais présenter des chansons que je pourrais aimer moi-même si je les entendais à la radio. Je voulais de l’authenticité dans les textes et dans les mélodies. Je dois avouer que j’ai beaucoup de mal avec les grosses productions et du coup, toutes les chansons de cet album seront jouables en guitare-voix ou en piano-voix. J’en ai même composé certaines à cappella.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la pochette illustrant ce nouveau pas discographique ?

J’aime cette photo qui joue sur les opposés qui peuvent s’assembler, le noir et le blanc, le côté ange ou démon, on ne sait pas si je suis dans le questionnement ou la défiance…

Quels sont les thèmes principaux de vos nouvelles chansons ?

Je parle d’amour et notamment des problèmes en amour car c’est ce que nous vivons toutes et tous. On retrouve au gré des textes, des mésententes, des incompréhensions, des attentes différentes entres deux êtres. Dans ce disque, on retrouve également un vieux fantasme récurent chez moi, celui de tout lâcher afin ne pas être raisonnable et c’est ce qu’illustre la chanson « Mauvaise Résolution ».

Il y a une très belle reprise de Barbara sur votre disque. Pourquoi Barbara et pourquoi ce titre en particulier ?

J’étais avec mon ami Raphaël Mezrahi et nous étions en train de discuter de ce que j’allais chanter à sa soirée annuelle de « La Nuit de la Déprime ». Nous avons passé plusieurs après-midis à écouter des chansons et Raphaël a eu des fulgurances pour des artistes et il m’a dit que ce serait bien que je chante « Dis Quand Reviendras-Tu ? » de Barbara seule à la guitare. Cette chanson que j’adore est un bijou et j’ai été vraiment émue de l’interpréter. Cette chanson m’a tellement bouleversée et transportée que j’ai eu envie de la rajouter sur mon album.

Vous oscillez entre ballades et titres plus Pop ; cela va-t-il vous permettre de montrer deux facettes de vous sur scène ?

Absolument ! J’envisage d’alterner entre moments où je serai accompagnée de musiciens et d’autres où je serai seule à la guitare ou à deux guitares. J’envisage le live un comme une dentelle avec des choses plus produites qui d’autres plus acoustiques qui permettront de varier les plaisirs.

Quel regard avez-vous sur votre évolution artistique depuis 2004 ?

A mes débuts, j’étais déjà très impliquée dans ma musique mais je n’osais pas écrire et du coup, je faisais appel à des auteurs formidables. Tout le monde ; et notamment Renaud ; me poussait à me lancer dans l’écriture et pour la composition, c’était pareil même si j’ai réussi ; timidement ; à en proposer une lors de l’enregistrement de mon premier album. Je vais dire que je n’étais pas encore en grande confiance pour mon premier disque mais pour le second, cela a été différent, Renaud a écrit toutes les paroles et j’ai fait toutes les musiques. C’était plus comme un challenge. Je n’ai pas géré la production mais j’intervenais beaucoup. Je me suis encore plus impliquée dans le troisième album au niveau des textes, des musiques et de la production. Le quatrième album qui vient de sortir a été produit à deux avec mon collaborateur et il y a eu pas mal de co-compositions et de co-écritures.

J’ai lu que vous aviez débuté votre carrière à la radio ; la musique n’était-elle pas votre premier amour ?

Si, j’ai toujours été intéressée par la musique. En parallèle à la radio, je travaillais sur les tournées de Jean-Jacques Goldman. Je passais mon temps à côté d’Andy Scott l’ingénieur du son lors des concerts afin de regarder comment il faisait. J’aimais vraiment le son. En radio, j’étais technicienne à Europe 2 et Radio Nostalgie. J’évoluais en local à Montpellier et nous avions vingt minutes de direct par heure afin de présenter les infos, les pubs et la météo. Je programmais de la musique et je faisais aussi des voix pub car on fait de tout en radio. J’ai toujours baigné dans la musique mais j’étais trop timide pour me penser devant. A l’origine, je rêvais de devenir sonorisatrice, technicienne, réalisatrice et c’est ce que je faisais en radio. J’ai dépassé mes démons de timidité, de stress et de trac grâce à des amis qui m’ont invité à venir chanter avec eux lors d’un concert.

Vous avez joué également dans une série dans les années 90 ; aimeriez-vous revenir à l’acting soit à la TV, au cinéma ou au théâtre ?

J’aimerais beaucoup, en effet. A l’époque, c’est arrivé un peu par surprise. J’étais au restaurant et on m’a proposé de tourner dans une pub et finalement, elle est passée pendant sept ans. J’ai pris un agent et grâce à lui, on m’a appelé pour d’autres choses, j’ai pris des cours de théâtre et c’est devenu une passion. Dans les années 90, j’ai été rôle principal dans la série « L’Annexe » diffusée sur France 2. A l’époque, on me prenait toujours pour la fille hyper jeune et un peu frivole et du coup, je n’ai pas eu les rôles profonds que j’aurais aimé interpréter. Aujourd’hui, je fais de la musique mais si parallèlement on me proposait un rôle qu'intéresse, je serai heureuse de le faire.

Si je vous demandais un mot pour résumer « Pour Te Plaire », quel serait-il ?

C’est un bel exercice que vous me demandez là ! Je vais dire sincérité.