François Martinez vous en dit plus sur « Menteur ? » son nouveau spectacle !

Comment nous présenterais-tu « Menteur ? » ton nouveau spectacle ?

« Menteur ? » est un one man magique qui mélange humour et magie. Le fil directeur de ce nouveau spectacle est d’essayer de répondre à la question que se pose beaucoup de gens à savoir est-ce que les magiciens ont finalement de véritables pouvoirs ou est-ce que se sont juste de gros arnaqueurs très doués. On essaie de répondre à cette question durant à peu près 1h20.

Quelle serait ta réponse à toi à cette question ?

La réponse est incluse dans le spectacle, il faut venir le voir ! Quand tu pars du spectacle, tu comprends bien que je n’ai aucun pouvoir particulier ; ce qui est le cas de la majorité des magiciens. Je préfère « vendre » ma magie comme étant du divertissement. Mon boulot est de faire croire aux spectateurs durant 1h20 qu’il y a peut-être quelque chose en plus.

Y-a-t-il plus de magie dans « Menteur ? » que dans ton précédent spectacle ?

C’est fou car les gens qui sortent de ce spectacle pensent qu’il y a plus de magie qu’avant alors que non. En fait, il y en a moins d’effets magiques dans le spectacle mais ils ont été construits différemment. Dans le précédent spectacle, nous racontions plus l’histoire du personnage et elle était illustrée par de la magie alors que dans « Menteur ? », j’assume vraiment pleinement le côté magicien. La magie a un impact beaucoup plus fort et les effets sont encore plus efficaces et plus magiques que dans le précédent spectacle grâce à la collaboration avec Yves Doumergue.

Qu’as-tu voulu mettre en avant dans « Menteur ? » ?

Je voulais que ce spectacle ressemble à une conversation entre amis, que les gens se sentent un peu comme à la maison et qu’ils aient l’impression de pouvoir discuter pleinement avec moi. Je dois dire que cela fonctionne bien même trop parfois mais cela permet d’avoir des moments un peu uniques dans le spectacle.

Quelle est la part entre humour et magie dans ton spectacle ?

Cela a été compliqué de trouver le juste équilibre entre humour et magie. Le problème de l’humour est qu’il a tendance à descendre l’impact magique auprès des gens car ce sont deux émotions qui sont très différentes. Il faut juste trouver le bon moment où l’on peut faire la part des choses. Je pense que le précédent spectacle a eu l’utilité de calibrer tout cela. J’ai rodé, essayé, échoué, recommencé jusqu’à trouver le bon équilibre que nous avons repeaufiné sur les six à neuf mois de travail pour le nouveau spectacle. Aujourd’hui, je suis vraiment humoriste-magicien à 50/50 mais si je devais résumer, aujourd’hui, je suis moi.

Qu’est-ce qui fait selon toi ton originalité ?

Nous n’avons pas tenté de faire un catalogue de magie. Il fallait que chaque tour soit justifié et qu’il y ait un vrai propos au fond. J’ai distillé plein de petites réflexions sur la vie dans ce spectacle, les gens peuvent les entendre ou pas. Pour moi, l’originalité vient de travail qui a été fait sur l’écriture, sur la mise en scène et le travail de comédien. Je pense que ce travail effectué avec Jocelyn Flipo et Alexandra Bialy offre une petite plus-value au spectacle et cela me permet de ne pas être fondu dans la masse des autres magiciens. Le côté écriture poussée et je pense aussi un peu de ma personnalité font que ce spectacle sort un peu du lot.

Quelles sont les nouveautés sur ce spectacle ?

Tout car je n’ai gardé que deux choses de l’ancien spectacle : la cannette de coca (et encore ce numéro a été agrémenté) et les boulettes de papier auxquelles je suis attaché de manière sentimentale et qui illustrent parfaitement le propos de l’ensemble du spectacle.

Quel tour de ton nouveau spectacle bluffe le plus le public ?

C’est compliqué de répondre à cette question car je pense que c’est plus une question de sensibilité. Ce qui est chouette, c’est qu’à la sortie du spectacle, chaque personne vient me parler d’un numéro différent. On peut tout de même dire que les effets de mentalisme présents à la fin du spectacle ; même si je ne les présente pas comme cela ; sont ce qui bluffle le plus les gens car il n’y a pas de support physique ou logique. Mine de rien, on me parle aussi beaucoup du rubik’s cube.

Te verrais-tu transmettre ton savoir à des élèves ?

Oui, bien sûr et je l’ai même déjà fait. J’ai fait partie d’un cercle magique et nous étions plusieurs à donner des cours. Si on cherche bien, on peut retrouver mes mains dans un DVD de magie. Je pense que la transmission de savoir est importante et je dois dire que les deux élèves que j’aimerais avoir seraient mes propres enfants qui sont plutôt partis dans la musique mais j’ai l’impression qu’avec l’avancée du nouveau spectacle, ils commencent à avoir envie et ils me demandent si je peux leur apprendre des tours. J’attends un peu qu’ils soient plus motivés. Souvent, on nous dit que le secret est important mais pour apprendre, il faut bien que quelqu’un lâche le secret.

Ta magie a-t-elle évolué depuis tes débuts ?

Forcément, cela fait 24 ans que je fais de la magie donc j’espère qu’elle a évolué car cela voudrait dire que j’ai continué de bosser. C’est un peu comme en musique, quand tu démarres, tu apprends les gammes, quand tu maitrises un peu, tu copies les grands standards parce que c’est ce que tu aimes et avec le temps, ta personnalité vient se glisser à l’intérieur et tu commences à créer des choses. Comme tout artiste en musique, je pense que l’on n’est pas toujours bon tout seul. Pour résumer, je suis un très bon interprète, je ne suis pas mauvais en composition mais le fait d’avoir un auteur-compositeur avec moi, ça aide vachement et quand les gens te poussent à avoir une exigence supérieure, tu es obligé de booster ta magie et de la faire évoluer. Je pense que la magie présentée dans « Menteur ? » est cent fois plus efficace que tout ce que j’ai pu présenter jusqu’à présent.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « Menteur ? » au Petit Palais Des Glaces ?

L’une de mes satisfactions sur ce spectacle est que j’arrive à réconcilier des gens qui n’aimaient pas ou plus la magie et que finalement, ils se rendent compte qu’elle est accessible, que l’on ne la subit pas, qu’on la vit et en plus globalement, on se marre bien !