Rencontre avec l’humoriste Elodie Poux afin d’en apprendre plus sur son spectacle à ne pas manquer !
Qu’est-ce que le syndrome du Playmobil ?
Le syndrome du Playmobil est la capacité à garder le sourire en toute circonstance quelque soit les épreuves de la vie. C’est mon trait de caractère premier et j’essaie de syndromiser le monde entier pour que l’on arrête de se plaindre et de faire la gueule pour pas grand-chose alors que la vie est courte et qu’il faut en profiter.
Comment nous présenterais-tu ton seul en scène ?
En le jouant ! Je pense que c’est la meilleure façon de le présenter (rires). On peut parler d’un spectacle pendant super longtemps mais il n’y a rien de mieux que de le jouer. Si je devais dire quelque chose, ce serait « viens, on va faire connaissance et on va se marrer ».
La question que tout le monde doit te poser…As-tu vraiment été instit ?
Non car en fait, j’ai été animatrice périscolaire en école maternelle et en centre de loisir. Ce travail consistait à accueillir les enfants à 7h30, les faire déjeuner, jouer avec eux jusqu’à ce qu’on les emmène en classe puis le midi, c’était la cantine et le soir de 16h jusqu’à 18h30/19h. Les mercredis et les jours de vacances, c’était le centre de loisir.
L’humour et le théâtre n’étaient donc pas une évidence pour toi ?
J’ai toujours aimé l’humour, j’ai toujours regardé les spectacles des humoristes en VHS puis en DVD et nous écoutions toujours Rires et Chansons à la radio à la maison ou dans la voiture quand nous partions en vacances. Avec mon frère, nous avions des CDS de spectacles et nous pouvions reciter les sketchs par cœur. En revanche, si on m’avait dit que j’allais monter sur scène ne serait-ce qu’une minute, je pense que j’aurais chialé car j’étais très timide. J’ai essayé le théâtre une ou deux fois au lycée mais ça ne m’a pas du tout plu. J’ai trouvé que ça se la racontait un peu et je n’aimais pas qu’on nous dise que nous étions des fougères ou qu’il fallait imiter un tournesol. Par la suite, j’ai suivi durant quatre ans des cours d’art du conte et expression corporelle. A cette époque, j’avais 22/23 ans et dans ce cours, j’étais avec des personnes âgées d’une quarantaines d’années qui voulaient faire un petit atelier, c’était beaucoup plus cool, il n’y avait pas de jugement de l’autre et ce qui me plaisait. Comme j’écrivais des histoires qui étaient drôles et que l’on m’a dit qu’elles ressemblaient à des sketchs, j’ai essayé le café-théâtre, ça m’a plu, j’ai fait une école et je me suis lancée dans les tremplins jeunes et les scènes ouvertes.
Ce premier spectacle a-t-il évolué depuis ses débuts ?
Oui car je ne joue pas la même version. Les vingt premières minutes du spectacle ont sauté. Je rentre maintenant dans le vif sujet dès début et c’est Paris et Avignon qui m’ont appris cela. Maintenant, j’ai notamment un sketch sur les conditions d’accueil dans tous les patelins où l’on va jouer et je n’aurais pas pu l’écrire avant puisque je ne l’avais pas vécu. Il faut un peu de challenge quand tu joues ton spectacle depuis trois ans et c’est pour cela qu’il faut aussi modifier des choses.
De quoi parles-tu dans « Le Syndrome Du Playmobil » ?
Je parle beaucoup des gosses, de mes observations personnelles, des parents, du fait que je n’ai pas d’enfants, de la vie de tournée et un peu de mon chéri, des zombies et des chats.
As-tu vraiment rencontré les personnages qui peuplent de ton spectacle ?
J’ai rencontré mais sous la forme de plein de personnes les deux personnages principaux qui sont Clémentine la responsable du théâtre pour enfants qui est complètement cinglée et Geneviève, dont je ne cite jamais le nom, qui est la mère de famille dans le parc. Elles sont chacune le mélange de plein de personnes que j’ai rencontrées. Pendant douze ans, j’ai côtoyé 300 mères de famille par an et j’ai vraiment entendu les phrases qui sortent de la bouche de cette mère de famille nombreuse dans mon spectacle. J’ai bouffé pas mal de spectacles pour enfants et je te dirais que c’est un monde à part car les comédiens sont un peu farfelus et excentriques mais Clémentine touche les bas-fonds de ce que l’on peut trouver et j’espère qu’il n’en existe pas des comme cela.
Comment qualifierais-tu ton humour ?
Je n’aime pas dire que c’est de l’humour noir car parfois les humoristes pensent que faire de l'humour noir, c'est dire des choquantes sans avoir de fond et ce n’est pas du tout mon délire. Je dirais que c’est un humour libérateur. Même si parfois, cela peut arriver que les gens rient un peu jaune durant les dix premières minutes, je sais que c’est la grosse marrade au bout d’une heure car ils comprennent que les gens dont je parle n’existent pas et évidemment je ne pense pas un mot de ce que je dis car je serai la première à défendre la cause enfantine.
Quels sont les retours à la fin de ton spectacle ?
Une fois quelqu’un m’a dit, j’ai vu défiler ma vie devant mes oreilles et j’ai trouvé ça très drôle. Les gens me disent souvent qu’ils se reconnaissent dans ce spectacle qui leur rappelle leur vie. Les retours les plus longs que j’ai sont sur une partie du spectacle qui dure environ deux minutes trente sur les chats. On m’a déjà dit que ça avait été dur car la personne avait perdu son chat une semaine avant, je lui ai répondu que quinze minutes plutôt dans le spectacle, je laissais se noyer un enfant parce qu’il est roux et que je n’ai pas envie de le toucher et là, elle m’avait répondu ah oui, c’est vrai.
Il me semble que tu écris pour d’autres humoristes aussi…Peux-tu nous en dire plus ?
J’ai écrit un sketch pour Anaïs Petit à sa demande pour son spectacle qui parle de dépendances et tout naturellement, je lui en fais un qui parle d’une nana dépendante aux adoptions d’enfants car elle adore Brad Pitt et qu’elle veut faire comme lui. Je suis actuellement en train d’écrire un spectacle pour ma meilleure amie dont ce n’est pas du tout le métier mais qui a envie de kiffer. Ça m’est déjà arrivé d’écrire pour d’autres et d’avoir de très bonnes surprises.
As-tu d’autres projets/actualités en parallèle à ton seul en scène ?
Je fais des chroniques matinales en direct une fois par semaine sur Rires et Chansons et de temps en temps une chronique dans l’émission « Une Heure Avec ». La pièce « Dommages » continue de se jouer en province. Céline Groussard étant en stand-by car elle joue dans « Grease », c’est le metteur en scène et co-auteur Michel Frenna qui la remplace et Julie Villers ne va pas tarder à arrêter de jouer car sa petite famille va bientôt s'agrandir de nouveau ! Je vais rejoindre un collectif d’humoristes qui s’appelle Les Potatoes afin de faire des vidéos humoristes sur Internet.
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir de découvrir à L’Apollo Théâtre tous les mardis ?
Venez, on va se marrer et vous aurez envie de revenir ! Au début, vous ne me connaitrez pas mais après avoir vu le spectacle, vous en parlerez à vos amis car vous aurez peut-être envie de revenir une deuxième fois. Souvent, on me dit que mon spectacle fait mal aux zygomatiques et qu’il faudrait prendre des notes ; ce à quoi je réponds que non, il faut revenir jusqu’à ce que vous appreniez les sketchs par cœur.