Retrouvailles avec la chanteuse Laurie Darmon pour la sortie de son premier album !

Que s’est-il passé pour toi depuis notre première rencontre pour la sortie de « Mesure Seconde » ton deuxième EP ?

Après la sortie de « Mesure Seconde », il y a eu de la scène, j’ai fait toute une série de premières parties et quelques festivals. A partir de juillet 2016, je me suis penchée sur l’album. Je suis allée en studio, je me suis mise à produire les titres que je voulais pour le disque et il y a eu un gros travail de sélection.

Ton premier album s’intitule « Février 91 » ; pourquoi ce mois et pourquoi cette année ?

C’est le mois et l’année de ma naissance. C’est une date qui résonne un peu comme un point de départ et on y retrouve peut-être un peu de nostalgie. Je me suis rendu compte que ces chansons étaient constitutives d’une autobiographie musicale et je me suis dit que c’était intéressant d’aller au bout de la carte d’identité où l’on a Laurie Darmon Février 91 qui sont finalement les mots que j’ai dû répéter le plus souvent quand je voulais m’inscrire quelque part et je trouvais ça intéressant que ce soit les mots qui débutent le premier album.

On ne retrouve pas tes premiers titres sur ton album, est-ce parce que l’histoire est autre ?

J’ai pris le temps d’aller au bout de treize titres après la sortie de mes deux premiers EPS et cela m’aurait frustrée d’en mettre que six nouveaux en plus de ceux des EPS qui étaient déjà sortis. La démarche a été un peu différente de ce qui se fait habituellement, j’ai pris plus de temps, je n’ai pas sorti l’album après l’EP. J’ai eu envie de proposer treize autres titres mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas dans la lignée des précédents ou que je ne les aime plus. Je voulais surtout proposer de la nouveauté.

Cet album est-il un journal intime mis en musique qui symboliserait le passage à l’âge adulte ?

Il y a un peu de ça, c’est bien dit ! J’ai écrit ces titres entre mes 16 et mes 24 ans et je me suis longtemps demandé si je devais prendre ces titres-là, mes dernières créations ou en créer d’autres car j’ai l’impression que les artistes disent souvent que leurs premiers travaux sont des brouillons. J’avais envie de faire vivre ces chansons-là et j’avais l’impression qu’elles racontaient quelque chose que les prochaines ne raconteraient pas. Cette période de troubles était intéressante à raconter même si elle est peut-être en décalage avec la jeune femme que je suis aujourd’hui car j’ai 26 ans. Je pense que ces titres peuvent résonner chez des filles qui ont l’âge que j’avais quand je les ai écrits.

Quels sont les thèmes que tu abordes sur ton premier album ?

Je dirais que j’aborde les thèmes qui font la vie d’une jeune fille. Je parle du fait de devenir une femme et que cela peut être compliqué, je parle des premiers émois et d’une manière générale, de toutes ces premières expériences dans tous les domaines. Il est question également d’observation sur le monde qui nous entoure dans cet album et en particulier sur cette observation que l’on peut avoir parfois encore plus à cet âge quand on est dans un entre deux.

Quel sentiment se dégage de cet album ?

Je pense que c’est vraiment la nostalgie qui est le fil conducteur même s’il n’y a pas que cela. Ce n’est même pas forcément dans ce qui est dit mais plutôt dans la production qu’il y a un rapport aux années 90 qui représentent les années de mon enfance.

Peux-tu nous dire plus sur le morceau sur le morceau « Février 91 » ?

Je n'ai pas eu l’impression que cette chanson me racontait moi plus que quelqu’un d’autre. Je suis plutôt de nature assez pudique et je trouve que cette chanson ne me dévoile pas trop. Ces choses dites dans ce titre sont des choses hyper partagées, ce sont des moments de vie par lesquels beaucoup de personnes passent. Cette chanson est sortie à la toute fin du disque en novembre dernier. Le texte est venu de manière spontanée et finalement, il a été comme un lien pour finir vraiment le disque.

Musicalement, tu as ton propre univers ; comment nous le décrirais-tu ?

Je dirais que c’est de la chanson Française avec un côté plus produit, rythmé, urbain, slam et avec des sonorités très spontanées. Au final, j’ai la sensation de faire soit des ballades soit des choses dont la rythmique me ramène au Rap que j’écoutais un peu inconsciemment quand j’étais petite.

Il n’y a pas de collaborations sur « Février 91 »… Etait-ce pour mieux te présenter seule au grand public ?

Je n’y ai pas spécialement réfléchi et la question ne s’est pas posée mais au fond, il devait y avoir cette démarche-là. Je n’ai pas eu l’occasion de faire des collaborations sur cet album mais ce sera avec plaisir à l’avenir.

Aimerais-tu décliner ton album en œuvre littéraire ?

C’est marrant que tu me poses cette question car je me la suis longtemps posée au moment de commencer à penser à l’album. Je ne savais vraiment pas si je voulais dire ces mots en musique ou dans un livre. Je ne savais pas trop quel était le bon format. J’avais cette sensation de vouloir parler du passé mais également la sensation que la musique n’était pas la bonne méthode mais j’y allais quand même. La musique était peut-être ce que j’avais à m’apporter là maintenant pour faire ça mais le faire en livre est quelque chose dont j’ai envie. Peut-être que je le ferai…

As-tu des projets d’écriture pour d’autres artistes ?

Pour l’instant, tout est à l’état de projets mais c’est certain que l’écriture pour d’autres artistes est quelque chose qui me plait et que j’aimerais de plus en plus développer.

Penses-tu déjà à la suite de ton histoire ?

Oui car quand j’ai terminé ce disque, une nouvelle vague d’inspiration est arrivée, elle est très différente mais très cohérente avec tout ce que j’ai fait jusque-là. Je pense déjà bien à la suite !