Quatrième Interview " Dérèglements de Contes " : rencontre avec le comédien Olivier Denizet !
Tu as fait du droit et des études de communication avant d’être auditeur au conservatoire national d’art dramatique, le théâtre n’était-il donc pas une vocation ?
Pour être honnête, j’ai fait du droit mais pas très longtemps, car je me suis rendu compte très vite que le droit n’était pas trop pour moi, ou plutôt que je n’étais pas fait pour le droit (rires). Puisque nous en sommes à la préhistoire, j’ai fait également une filière de lettres qui m’a plus intéressé. Je me posais la question de devenir journaliste, car j’aimais bien analyser la société. Pour tout te dire, j’étais quelqu’un d’extrêmement timide à l’école. Je bégayais un peu. Un camarade m’a proposé de participer à une pièce. J’ai joué un personnage très grimé, et la magie du masque m’a permis de m’oublier. Cela m’a procuré un plaisir immense que j’ai sûrement dû vouloir retrouver plus tard. Par la suite, pour rassurer ma mère, j’ai fait des études supérieures, mais je m’intéressais plus à l’écriture et à l’image, cela m’a amené à la comédie.
Il me semble que tu chantes également…
Oui, c’est assez récurent dans mon parcours. Dans ma tendre enfance, j’aimais m’évader à travers les comédies musicales. Des artistes comme Fred Astaire et Judy Garland m’ont fait rêver. Je me suis mis à faire des claquettes et j’ai pris des cours de chant. J’ai eu plusieurs formations, mais ce qui prime maintenant est le théâtre. Savoir bien interpréter un personnage est mon défi le plus important avec aussi celui d’écrire et de mettre en scène.
As-tu construit ta carrière dans le rire ou aimes-tu te balader également dans les classiques ?
J’aime bien la création d’une manière générale. Dès que quelque chose se monte de a à z, cela excite mon intérêt. J’aime participer à un projet entièrement nouveau, quel qu’en soit le genre théâtral. Ces derniers temps, j’ai plus été amené à jouer dans des comédies, et je dirais que le défi est plus grand. La vocation de faire rire est très noble, la vie n’est pas si rigolote tous les jours… Ce qui m’intéresse, c’est de varier mes aventures artistiques, même si c’est très mal vu en France où l’on met des étiquettes. Je ne pense pas être très identifiable, je travaille surtout au gré des rencontres.
Comment nous présenterais-tu « Dérèglements de Contes » ?
C’est une pièce originale dans tous les sens du terme. Ce sont des personnages de contes qui ont une vie toute tracée puisqu’elle est écrite dans les histoires des frères Grimm et de Perrault. Il se trouve qu’il va y avoir un petit accident dans leur histoire et ils vont devoir s’adapter à des situations et des personnages auxquelles ils ne sont pas habitués.
Qui incarnes-tu dans cette comédie de Christophe Guillon ?
J’incarne le loup ! (Rires) Non,sérieusement, j’incarne le prince. L’archétype du prince dans la comédie de Christophe Guillon, est celui d’un prince qui ne grandit pas, et qui assume parfaitement son statut, contrairement aux autres personnages qui veulent sortir du rail. Ce prince a une vie relativement facile. Il veut bien faire son travail qui est de réveiller les belles endormies. Il est d’une naïveté absolue, car il n’a pas encore été confronté à la vie.
Ce prince est-il vraiment charmant ?
Il est plus touchant que charmant. Il essaye d’être charmant par l’apparence et l’attitude, mais il est maladroit, naïf et un peu prétentieux. Ce n’est pas l’image du prince charmant, dont la femme lambda pourrait rêver...
Quelles seraient ses faiblesses et ses atouts ?
Son côté naïf et le fait de ne pas reconnaitre ses torts seraient plutôt ses faiblesses. En revanche, je pense que c’est un gentil qui veut bien faire, et c’est un atout. Il veut découvrir, il a envie de vivre des aventures même s’il n’est pas fait pour. Ce prince prend des risques et les assume maladroitement.
Aimerais-tu, pourquoi pas, lors d’une spéciale, changer de rôle ?
Bonne question, mais c’est compliqué car Christophe a vraiment fait une distribution parfaite ! Mes camarades sont tous formidables dans leur rôle…Je répondrais peut-être la bête, car j’ai fait de la commedia dell’arte durant un temps, et je pense que cela serait plus facile pour moi de composer une espèce de bête.
Que mettrais-tu en avant dans « Dérèglements de Contes » ?
« Dérèglements de Contes » est avant tout pour moi un style très original d’écriture.L’accroche qui dit que ce sont les Tontons Flingueurs chez Perrault résume bien ça. Je mettrais aussi en avant qu’Il y a différents styles d’humour dans la pièce : un humour assez référencé, mais également un humour assez potache.
As-tu d’autres projets à venir dans les prochains mois ?
Je vais participer à une production d’ « Hamlet » de Shakespeare mis en scène par Xavier Lemaire. Nous allons commencer les répétitions en janvier et nous jouerons la pièce au Théâtre 14 en mars, avant de la présenter à Avignon l’été prochain. J’ai écrit une comédie musicale avec Suzanne Legrand qui devrait se jouer au Théâtre 13 à la fin de l’année 2018. J’ai en projet de faire un seul en scène que j’ai déjà écrit. Une date ponctuelle est prévue le 6 janvier à Toulouse. C’est un nouveau défi pour moi !
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « Dérèglements de contes » au Trévise ?
Venez, vous allez rigoler ! Retrouvez les personnages de votre enfance dans des situations pour adultes. Venez découvrir un spectacle pas vraiment comme les autres.