Anaïs est « Divergente » et elle vous dit pourquoi en interview !

Pourquoi avoir baptisé ton nouvel album « Divergente » ?

Tout simplement car j’ai une grosse tendance à me mélanger moi-même dans tous mes personnages (rires). Dans « Schizophrenia » qui ouvre l’album, je m’amuse à dire que la nuit, ce n’est pas moi, un peu dans le genre de la jumelle maléfique de Florence Foresti. Depuis que je suis toute petite, j’aime créer des personnages et souvent, les histoires dans mes chansons m’échappent. Je prends souvent des chemins de traverse pour arriver quelque part et mes chansons sont assez cinématographiques, je ne raconte pas le quotidien mais des instants, des histoires et « Divergente » m’a fait tilte par rapport au film du même nom. Je trouvais ce titre meilleur qu’éclectique ou schizophrène. On me dit parfois que je suis décalée alors que je me trouve tout à fait normale mais un peu divergente !

Dirais-tu que « Divergente » est l’album d’une nana qui en a dans la culotte ?

Effectivement, je pense que je suis assez gonflée quand même. Du coup, je ne dirais pas qu’il faut des cojones mais de sacrés ovaires pour se lancer en indé dans un album où l’on ne m’attend pas forcément. « Divergente » a été financé à l’aide d’un crowdfunding, c’est un album beaucoup plus Rock Pop Soul et en Anglais. C’est quelque chose qui me manquait ces derniers temps car j’ai quand même commencé dans un groupe de rock. Je me suis dit que c’était peut-être mon dernier album alors autant faire tout ce dont j’avais envie.

Si je te dis que pour moi tu incarnes ce que les Anglo-saxons appellent un entertainer ; es-tu plutôt agree ?

Tout à fait, je me retrouve complètement là-dedans et même beaucoup plus que dans les définitions de cabaret Français ou de chanteuse rigolote. Chez moi, il y a vraiment un côté Entertainment. Dans mon premier spectacle, on pouvait croire que je ne faisais que raconter mes petites chansons mais il y avait une sacrée logistique de pédales pour arriver à me boucler en live. Mine de rien, c’était très construit. J’aime ce petit côté danseur de claquettes où l’on ne se rend pas compte à quel point c’est difficile car on sourit et on fait le show. Je n’ai pas envie que les gens sortent d’un concert en ayant écouté gentiment mais ayant vécu quelque chose car je les aurais embarqués dans mon monde durant 1h30.

Peux-tu nous en dire plus sur « J’Ai Retrouvé Mon Mojo » ton nouveau single ?

J’ai dû écrire cette chanson il y a trois ans mais je n’ai pas voulu la faire entrer dans mon album précédent. « HellNo Kitty » était un peu plus engagé notamment contre la mondialisation, il était Folk et plus basé sur les textes et je me suis dit que cette chanson n’avait pas sa place. Pour moi, cette époque était une période de doutes et de remise en question. Je sortais mon premier album en indé et je n’étais pas très à l’aise alors que pour « Divergente », le crowdfunding m’a redonné la niaque. J’ai vu que les fans étaient avec moi et c’est à ce moment-là que j’ai choisi de mettre ce morceau sur un album car je pense que c’est le moment où j’ai le plus retrouvé mon mojo (rires). C’est une chanson très marrante et il faut savoir que je suis très Sixties à la base. J’avais envie d’une chanson un peu rentre dedans et sexy et au final, elle m’a échappé car elle a joué avec la censure et les bips et elle est entrée en radio.

Peux-tu nous parler du clip l’illustrant ?

Le clip a été tourné durant une grosse journée de 15 heures dans le Sud près de chez moi. Comme je suis en indé, je n’avais pas un directeur du marketing pour me forcer à faire si ou ça. Toujours très cinématographiquement, j’avais envie de faire une sorte de mini « Boulevard De La Mort » tout du moins l’esprit virée de meufs sans le serial killer. L’idée était de montrer des nanas d’aujourd’hui qui s’amusent sans se prendre la tête et faire des petits dialogues à Tarantino au début. Tarantino écrit toujours pour des garçons mais moi, j’ai écrit des dialogues un peu rigolos pour des filles. J’avoue que j’en prends plein la tête dans ce mini dialogue, c’est moi qui prends cher (rires). J’ai trouvé deux comparses de jeu fantastiques. Nicole et Helena sont très fraiches, pas du tout showbiz et très rigolotes. Elles ont accepté toutes les deux les improvisations à fond dans le délire. Nous sommes potes maintenant et au lieu de se faire Wasss Up au téléphone, nous nous faisons Bougie Bougie comme dans la chanson.

Quels sont les thèmes abordés sur « Divergente » ?

J’essaie de ne pas trop savoir ce que j’écris afin d’éviter la censure car j’adore que ça m’échappe. Je te dirais qu’il y a toujours des histoires d’amour. J’ai fait une chanson sur le bain car j’adore ça et cela va bien avec de la Soul sexy. Je voulais faire ce titre en duo avec Robin Thicke ; on ne sait jamais avec les internationaux, ça aurait pu le faire, mais comme je ne voulais pas le faire avec quelqu’un d’autre, je le chante avec moi-même. L’album s’appelle « Divergente », la meuf est bien folle (rires). Il y a des chansons de soirée car j’aime les chansons qui parlent de la vraie vie, de la fête, de la drogue, de l’alcool ou de putes et je trouve que cela manque aujourd’hui alors je ne me suis pas privée avec « Je N’Boirai Plus Jamais ». Je me suis fait plaisir en refaisant deux duos car j’adore ça. J’ai retrouvé Nathaniel Fregoso avec qui j’avais déjà fait un duo et le second est en compagnie d’une chanteuse complètement folle mais je me méfie des gens qui ne sont pas fous. Lisa Rieffel fait partie du groupe Killola, c’est une chanteuse et actrice Américaine qui est très Glam Rock. Nous nous étions rencontrées par le biais d’Internet et nous avons réussi à finaliser ce duo. J’ai écrit le morceau le plus hybride de ma carrière grâce à l’inspiration qu’elle me procurait.

Le fait de chanter en Anglais te permet-il d’accéder à des scènes hors des pays Francophones ?

L’album est sorti très récemment mais l’envie de le défendre sur scène à l’étranger est là. C’est un disque en Anglais, j’ai fait attention à l’écriture, il faut savoir que j’ai failli d’être prof d’Anglais et à priori, j’ai un bon accent. Si on parle bien Anglais, on se rend compte que ce sont des chansons drôles comme je fais habituellement.

Tu reprends « Losing My Mind » sur « Divergente » ; Shirley Bassey est-elle une de tes références musicales ?

Shirley Bassey avait chanté ce titre dans une version très comédie musicale de Broadway mais j’ai fait cette reprise par rapport à la version de Lisa Minelli qui était produite par les Pet Shop Boys. J’aime cette version des années 80 qui correspond à ces ponts que j’aime bien faire entre les disciplines. J’ai trouvé ce morceau Pop assez inédit et gonflé. Moi-même, j’ai ce côté très comédie musicale à l’Américaine et j’adore Lisa Minelli. Je me suis vraiment bien amusée à faire ce titre avec les musiciens de Gush.

Quel regard as-tu sur ta carrière solo ?

Je l’aime bien et je pense qu’elle était nécessaire. J’ai commencé dans un groupe et comme souvent, nous étions très fusionnels, nous avions envie de faire plein de choses, nous avions une énergie commune incroyable mais nous étions en train de nous prendre le chou. La séparation a été douloureuse comme une rupture mais si je n’étais pas partie, je pense que j’aurais peut-être abandonné car je n’ai pas forcément confiance en moi. J’avais besoin de le faire pour me prouver que j’en étais capable et je leur ai bien montré d’ailleurs (rires).

As-tu des projets/actualités dans le domaine de l’acting ?

J’aimerais bien continuer à jouer un peu. On me l'a proposé parfois par hasard ou par affinité. Mon baptême du feu a été vraiment fort puisque je me suis retrouvée il y a quelques années dans un téléfilm de Marion Vernoux avec notamment Emma de Caunes et Alain Chabat. C’était génial et j’y ai appris plein de choses. Par la suite, Rémi Bezançon m’a proposé un petit rôle dans le film « Un Heureux Evénement ». Récemment, j’ai joué une femen dans la série « Profilage » et dans la série « Cut » qui se passait à La Réunion. J’aime jouer mais je pense qu’il faudrait que je prenne des cours pour me déstresser. Je n’ai pas des ambitions folles mais j’aimerais continuer à jouer la comédie avec des seconds rôles bien écrits où l’on s’amuse. Je suis beaucoup plus Sandra Bullock que vouloir obtenir des Césars en jouant dans du Téchiné.

Quel serait ton projet musical le plus fou ?

J’aimerais beaucoup faire une comédie musicale sur scène ou en film. Je pense que ce serait un aboutissement mais attention, je parle soit de la comédie musicale à l’ancienne soit de celle dans le renouveau. Des choses se passent actuellement, c’est peut-être le bon moment pour moi pour qu’ils acceptent mes conneries (rires). C’était un peu lisse ces dernières années mais je trouve que cela redevient assez ouvert…