Rencontre avec la chanteuse Pauline Croze, apprenez-en plus sur « Bossa Nova » son nouvel album !
Pourquoi un album de réinterprétations après trois albums originaux ?
La réponse est dans la question, je voulais juste être interprète. J’avais besoin d’une sorte de récréation sans avoir à porter mes histoires à moi. Cet album a été un petit cadeau pour moi, grâce à lui, j'ai été dans un confort d’interprétation, j’ai choisi des morceaux que j’aimais depuis longtemps et que je n’osais pas vraiment aborder certainement pour une question de « légitimité ». Je ne souhaitais pas me réexposer de la même manière qu’avec des albums originaux.
D’où est née l’idée de « Bossa Nova » ?
J’en jouais un peu chez moi, ce projet germait depuis longtemps et c’est grâce à des amis que j’ai fait la connaissance de Richard Minier qui réalise des albums. Richard adore la musique Malienne et nous avons eu un vrai point de rencontre là-dessus et cela a bifurqué sur la bossa. Je pense que tout et parti de cette rencontre car en France, les réalisateurs ne sont pas forcément portés sur la world music, ils n’ont pas cette capacité tout simplement car ce n’est pas leur bagage. Richard avait déjà fait des albums de reggae et de soul. Pour moi, il était la bonne personne pour ajouter une touche moderne à ce projet car son amour de la musique Africaine et de la bossa était sincère. Les morceaux de cet album sont déjà très connus et Richard avait ce petit quelque chose en plus qui permettait une vulgarisation dans le bon sens du terme.
Comment avez-vous fait le choix des titres composant l’album ?
Il y a bien sur des morceaux en Brésilien mais je dirais que c’est un choix de patrimoine. « Manha De Carnaval » est le morceau qui m’a fait connaître la bossa et c’était très important qu’il soit sur cet album. Des titres comme « Tu Verras », « La Rua Madureira » ou « Les Eaux De Mars » par exemple, ce sont des titres du patrimoine Français qui rejoignent à la perfection les musiques Africaines et Latines que j’adore. Depuis 20 ou 30 ans, il n’y a pas eu de vraies retranscriptions de standards de bossa. Je me faisais récemment la réflexion qu’il faudrait qu’il y ait de nouveau cet échange qu’il y avait dans les années 60 car il y a de nouveaux standards de la musique Brésilienne actuellement que l’on pourrait réadapter en Français. Je pense qu’il faudrait refaire le pont.
Quelle touche personnelle avez-vous apporté aux titres déjà connus du grand public ?
Je crois qu’il y a une touche plus soul et groove dans le chant et aussi peut-être plus de sensualité. Dans l’interprétation, je dirais que c’est à moi que j’ai apporté des choses. Je suis contente de mon interprétation de « Tu Verras » car j’y ai mis un peu plus d’espoir, de fougue et d’allant que dans mes chansons. Dans « Você Abusou », j’ai réussi à chanter quelque chose avec plus de légèreté et peut-être que mon interprétation est moins dramatique que celle de Michel Fugain. En revanche, « La Rua Madureira » est tellement indépassable que je trouve que j’ai chanté le morceau de façon assez linéaire en ne m’éloignant pas trop du sentiment originel.
Pensez-vous que l’on puisse parler de world music pour cet album ?
Je répondrais non car c’est traité de manière pop, le texte est bien devant et la musique ne prend jamais le pas dessus. La musique reste une sorte de décorum et si l’album avait dû être un album world, les morceaux auraient duré plus longtemps, ils auraient été moins formatés chansons pop et il y aurait eu plus de place pour des développements instrumentaux.
Allez-vous donner des concerts au Brésil ?
C’est curieux car sur Facebook j’ai reçu beaucoup de compliments de la part d’une communauté de Brésiliens, ils m’ont dit de venir chanter dans leur pays, j’en ai été flattée et cela m’a beaucoup touchée mais il n’y a pas de dates prévues là-bas pour le moment. Je pense que tout ce qui concerne l’exportation d’artistes Français concerne des projets originaux. Il aurait fallu passer plus de temps au Brésil et rencontrer des tourneurs locaux et fédérer cette communauté de gens qui aurait voulu que je vienne jouer.
Si vous deviez vous faire porte-parole de la bossa nova ; comment nous parleriez-vous de cette musique ?
Je dirais que c’est une musique exigeante au niveau de la technique de chant mais aussi guitaristique. C’est une musique qui ne se laisse pas apprivoiser comme cela même si quand on l’entend on se dit qu’elle belle et facile. C’est aussi cela qui est fantastique, c’est très gratifiant à chanter quand on arrive à exécuter la mélodie car c’est tellement bien écrit. La bossa est une musique qui ne triche pas avec les sentiments, on est obligé de se dépouiller et d’être très sincère car il n’y a pas d’effets de voix ni de flambe. Pour moi, c’est une musique d’histoires d’amour. La bossa est très sensuelle et apaisante. C’est une musique qui agit comme un baume, elle met des couleurs, de la légèreté et elle arrive à panser des plaies.
Comment positionneriez-vous cet album dans votre discographie ? Est-ce une parenthèse ensoleillée ?
C’est tout à fait cela, c’est une parenthèse ensoleillée. Ce disque me permet de dédramatiser plein de choses mais il me remet également dans un « chemin de lisibilité » en chantant ces classiques. Le fait de chanter des chansons populaires permet de renouer avec un côté direct et spontané que j’avais peut-être perdu avec mes chansons.
Votre prochain album de chansons originales est-il en maturation ?
Oui et il est même très bien avancé et j’en suis très contente. Durant ces années, j’ai travaillé mes morceaux et il est très proche d’être terminé. Je connais déjà la direction de cet album même si je ne peux pas encore donner une date de sortie. Je pense qu’il verra le jour en 2017. J’ai un peu surfé sur ces classiques que j’ai portés et qui m’ont porté aussi et je me sens plus confiante pour mes prochains morceaux.
Si vous ne deviez retenir qu’un titre de « Bossa Nova », quel serait-il ?
En Français, « La Rua Madureira » est le morceau que je préfère au niveau de la composition, de la musicalité et du propos et en Portugais, je trouve que « A Felicidade » est vraiment magnifique. Au niveau de la production, je trouve que « Tu Verras » est le plus créatif. Mais si je ne devais garder qu’un seul titre, je dirais « La Rua Madureira ».
Quels sont vos prochains projets ?
Je me suis remis au dessin et à la peinture et j’aimerais pourquoi pas faire quelque chose avec cela que ce soit une expo ou un livre. Il y a mon projet de nouvel album et j’aimerais bien avoir des projets au théâtre car mon expérience avec Julie Ferrier et Féloche m’a beaucoup plu.
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Bossa Nova de Pauline Croze sur Apple Music
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