Les K-Lus prennent d’assaut la Comédie des 3 Bornes avec « Comment Ça Glisse ? ». Rencontre Fun !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous en dire un peu plus sur vos parcours personnels ?

Jennifer : Je m’appelle Jennifer Cali, je suis comédienne et je fais partie du duo comique Les K-Lus. Je suis originaire d’un petit village en Drôme provençale. J’ai commencé le théâtre à 8 ans. A mes 18 ans j’ai décidé de me former professionnellement à ce métier, j’ai donc fait une école sur Montpellier. A 22 ans, après avoir joué pour diverses compagnies (comedia del arte, jeune public, seule en scène…), je suis montée vivre et jouer sur Paris. J’ai fini par monter ma propre compagnie afin d’être libre de créer mes propres spectacles. Je suis également intervenante théâtre dans les écoles où je donne des cours.

Sylvain : Je m’appelle Sylvain Chevet, je suis né à Paris et je suis la moitié masculine du duo Les K-Lus. J’ai commencé le théâtre très jeune, j’ai arrêté pour faire d’autres choses (j’ai beaucoup voyagé) puis j’ai repris vers l’âge de 27 ans car la scène me manquait. J’ai fait plusieurs écoles de théâtre. La dernière où j’ai pris des cours est celle où j’ai rencontré Jennifer. C’est la première fois que je joue dans ce type de spectacle (burlesque, loufoque…) Avant, j’ai joué du classique, contemporain, musical, j’ai fait le Festival D’Avignon et j’ai joué dans plusieurs théâtres à Paris. J’ai fait un peu de cinéma et de télé aussi.

Comment vous êtes-vous rencontrés et depuis quand évoluez-vous en duo ?

J :  J’ai rencontré Sylvain à L’Ecole Jacques Lecoq à Paris. C’est une école qui est portée sur le corps et le mouvement. Nous avons étudié le bouffon, la comedia del arte et le clown. Nous y avons appris à créer des spectacles. A l’issue de cette école, j’ai proposé à Sylvain de créer un spectacle. L’idée d’un duo est venue assez rapidement. Nous avons eu des idées de numéros burlesques, et l’idée d’un cabaret nous est venue assez rapidement.

Quels ont été les débuts de ce spectacle ?

J : Nous avons fait pas mal de scènes ouvertes et on tient à remercier René-Marc Guedj qui nous a beaucoup épaulé avec la sienne qui s’appelle « Kandidator ». Nous avons construit notre spectacle petit à petit et nous l’avons joué au Kibélé. Au bout de six mois, nous avons demandé de l’aide à un ami auteur, metteur en scène et comédien, Jeff Freza. Il était d’abord notre œil extérieur (au début de la création, on se servait d’une caméra), puis au fur et à mesure, il a pris la place de metteur en scène.

Pourquoi les K-Lus ?

J : Dans le sud de la France, un calus est un fou ou un fada. C’est de l’occitan. Nous l’avons écrit K-Lus car il existe une équipe de rugby dans le sud qui s’appelle les calus. Pour tout te dire, c’est une expression qui n’est pas connue en dehors des gens du sud.

Comment nous présenteriez-vous « Comment Ça Glisse ? » ?

S : Je dirais que c’est un cabaret burlesque décalé et absurde présenté par deux personnages un peu clownesques.

J : Je le présenterais avec notre phrase d’accroche qui dit que c’est un cabaret arrangé par un duo dérangé. Pour moi, cela résume bien le spectacle.

D’où est venue cette idée de cabaret décalé et absurde ?

S : Nous voulions nous diriger vers le clown de théâtre avec des numéros. Certains spectacles de clown racontent une histoire mais nous voulions quelque chose de plus cabaret. Nous voulions des numéros qui sortent de l’ordinaire, nous voulions sortir du tour de magie classique. Le numéro avec le pantalon est né d’une vidéo que m’a montré Jennifer, j’ai essayé et j’ai réussi.Puis je lui ai demandé ce qu’elle serait capable de faire d’exceptionnel, elle m’a répondu qu’elle pouvait écrire avec ses pieds. Par la suite, nous avons également écrit une chanson mais nous n’allons pas tout dévoiler, il faut venir voir le spectacle pour tout découvrir. Nous utilisons les codes de clown, l’un fait des conneries, l’autre présente quelque chose ; il y a toujours un rapport entre la scène et les coulisses, le public, entre l’Auguste et le clown blanc. Nous avons voulu jouer avec les gens et être en contact avec eux.

Avez-vous des références dans ce domaine ?

S : Il y a quelques personnes qui font du clown et qui sont des références pour nous ; on pourrait te citer Les Chiches Capons, Les ElianeS et Monsieur Fraize.

Incorporez-vous, selon vos envies, de nouveaux sketchs dans votre spectacle ?

J : Incorporer, non mais développer, oui. Beaucoup de choses ont évoluées depuis que tu es venu nous voir. Nous essayons d’étirer un fil pour que cela aille beaucoup plus loin.

S : On pousse dans la folie, dans le décalé et entre nous.

Pourriez-vous inverser vos rôles sur scène ?

S : Oui, je le ferais sans hésiter pour essayer. Je suis sûr que c’est possible. Parfois, je me dis que j’aimerais bien voir ce que cela fait d’être Martine et voir comment Martine me joue.

J : Moi, je dirais non (rires) car nous n’avons pas la même personnalité. Cela peut être intéressant en répétition mais pas sur scène.

S : Pourquoi pas car notre spectacle casse les codes, cela pourrait être très drôle et déstabilisant.

Quel serait selon vous le plus de « Comment Ça Glisse ? » ?

Tous les deux : Le côté décalé et absurde !

J : On casse les codes de l’humour actuel et les gens ne savent pas forcément à quoi s’attendre.

Vous avez débuté vos représentations le 25 septembre à La Comédie Des 3 Bornes. Quels sont les premiers retours ?

S : Les gens qui viennent et qui aiment beaucoup nous disent qu’ils n’ont jamais vu un spectacle comme celui-là. Une personne m’a dit qu’elle avait adoré qu’on l’emmène dans un univers auquel elle ne s’attendait pas du tout. On nous a dit également que c’était un spectacle très visuel, physique avec un univers barré. Un ami m’a aussi dit que cela lui avait donnée envie de faire ce métier (c’est le plus beau compliment).

J : Nous avons eu une très bonne critique sur Billetreduc qui disait que cela faisait du bien de voir autre chose que du stand up. On a fait aussi de très bons retours sur l’interactivité avec le public.

Avez-vous un sketch ou un passage favori dans ce spectacle ?

S : Pour moi, ça serait le numéro d’écriture avec les pieds.

J : J’hésite avec le numéro des pieds et la chanson.

S : Du coup, j’hésite maintenant avec le numéro des bouteilles que nous avons retravaillé.

Avez-vous d’autres projets en parallèle à ce spectacle ?

S : Nous avons nos vies de comédiens, nous passons des castings et des auditions. Maintenant que le spectacle est construit et que l’on répète moins qu’avant, nous allons peut-être avoir le loisir de se concentrer sur d’autres projets. On vit un peu comme un couple, on est tout le temps ensemble et même pour la respiration du spectacle, c’est bien de voir d’autres choses pour mieux se retrouver sur scène. Je souhaiterais un projet qui ne prenne pas trop de place non plus.

J : Je te répondrais la même chose ! Je fais des spectacles pour enfant en parallèle mais je souhaite garder un équilibre car l’axe principal est notre spectacle.