Benjamin Waltz vous présente « La Thérapie Pour Tous » pour son retour au théâtre !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Benjamin Waltz, j’ai 32 ans et je suis comédien. J’ai un parcours classique, j’ai fait du théâtre au lycée en option puis je suis monté à Paris où j’ai étudié au Cours Florent. J’ai pu m’y perfectionner et approfondir mes bases et ensuite, j’ai intégré une troupe qui a joué « Les Petits Aquariums » de Minyana à Paris pendant un an. J’ai écrit et mis en scène ma première pièce « Meurtrière A Quatre Épingle » en solo. J’ai fait une pause de quatre ans dans mon parcours théâtral et quand j’ai repris, j’ai voulu faire les choses différemment et je me suis tourné vers l’humour. C’est en fréquentant les scènes ouvertes que j’ai rencontré Soun, Francisco, Arnaud et Sam avec qui nous avons formé L’Underground Comedy Club qui est notre propre plateau d’artistes et qui existe depuis 4 ans.

Comment décrirais-tu « La Thérapie Pour Tous » ?

Je dirais que c’est une comédie pour tous qui parle de la difficulté d’accepter sa différence par rapport à soi et par rapport aux autres. Cette comédie parle d’homosexualité mais elle pourrait parler d’un autre sujet car je pense que nous avons tous une différence à assumer parce qu’on est trop jeune ou trop vieux, parce qu’on est une femme, parce qu’on est noir ou musulman, parce qu’on est handicapé…On a essayé de rendre cette pièce universelle et je pense que plein de gens peuvent s’y reconnaître.

Quel en est le pitch ?

C’est l’histoire d’un psy qui reçoit un couple gay dans son cabinet. Benjamin et Arnaud sont en couple depuis 3 ans sauf qu’Arnaud est persuadé d’être hétéro et cela pose des problèmes dans leur couple, ça les empêche d’avancer et de construire quelque chose. Ce sont les parents d’Arnaud qui leur ont conseillé de consulter un psy donc même ses parents ne sont pas dupes. Les parents d’Arnaud avec qui Benjamin s’entend très bien ont bien accepté son homosexualité mais ce qui leur pose problème, c’est que leur fils ne s’assume pas.

Quel personnage y joues-tu ?

J’interprète le rôle de Benjamin. Arnaud et moi avons gardé nos prénoms et cela vient d’un sketch joué à L’Underground Comedy Club. Nos personnages sont assez proches de nous et cela nous faisait marrer de garder nos prénoms car il y a une proximité assez évidente. Mon personnage est à fleur de peau, c’est quelqu’un de très sensible et de très naïf. Il dit ce qu’il pense et il n’a pas de filtre. Même s’il est très drôle, il y a une vraie souffrance en lui car il aimerait bien que son mec s’assume un peu plus. Même si cela prête à sourire, cela peut être handicapant dans une relation.

Que mettrais-tu en avant dans ce spectacle ?

C’est un tout et ça serait difficile de choisir…J’aurais tendance à dire l’écriture. Ce projet vient vraiment de nous trois et il y a une bonne alchimie entre nous. Quand quelque chose ne va pas, on en discute et on le change rapidement. J’ajouterais que nous sommes très contents de notre nouvelle mise en scène effectuée par Mayel qui nous a rejoint en décembre sur « La Thérapie Pour Tous », il a apporté quelque chose de neuf et il nous a permis de ne pas être en roue libre.

Comment s’est déroulé l’écriture ?

La base de cette pièce est un sketch qui a bien marché et on avait conseillé d’en faire une pièce. Cela a mûri dans ma tête et je l’ai proposé à Arnaud et Francisco qui ont eu un peu peur je pense du sérieux de la chose sous-entendu le mot pièce. J’y suis allé plus confiant, vu que j’avais déjà écrit et mis en scène une pièce en solo ; je les ai donc rassurés et on s’est lancés dedans. En général, j’arrive avec un premier jet comme un canevas et on en discute car nous avons tous les trois nos caractères, nos idées et nos convictions mais c’est toujours l’envie de faire bien qui l’emporte. Nous avons chacun nos univers et nos vannes et cela permet de cerner assez rapidement nos personnages même si cela n’empêche pas les autres de trouver des vannes pour nous.Chacun donne ses idées et on essaye de les mettre en ordre.

Avez-vous retravaillé votre pièce depuis votre programmation au Bo St Martin ?

L’arrivée de Mayel à la mise en scène a été un nouveau souffle pour nous et oui, durant ces trois mois, nous avons retravaillé la pièce. Après notre programmation, nous avions le choix de continuer ou arrêter. On a préféré faire une petite pause et faire quelques changements. On a retravaillé régulièrement à trois ou à quatre, on a ajouté de nouvelles idées et on a testé la nouvelle version à Lyon et ça s’est super bien passé, les gens rigolaient encore plus mais il n’y a pas de secret, il faut toujours bosser !

Que peux-tu nous dire de tes comparses de jeu ?

Ce sont des potes avant tout et je pense que c’est aussi grâce à cela que ça fonctionne bien. Il y a un grand respect entre nous, on se dit les choses de manière toujours bienveillante sans hypocrisie et toujours pour aller dans le sens du projet. Quand on fait des dates en province, cela se passe toujours bien et on s’amuse toujours autant.

Quel message véhicule « La Thérapie Pour Tous » ?

Celui de s’assumer tel que l’on est par rapport à soi et par rapport aux autres.

Serais-tu toi client d’une telle thérapie ?

(Rires), pourquoi pas, ça peut être marrant et puis aussi parce que ça finit bien dans la pièce !

Vous faites partie également de L’Underground Comedy Club. A quoi va ressembler votre été ?

Nous trois, nous allons jouer tous les lundis durant l’été au Théâtre Du Marais. L’Underground Comedy Club ne va pas à Avignon cet été et il ne sera pas à l’affiche durant l’été mais nous reprendrons à la rentrée et toujours au Sentier Des Halles.

As-tu d’autres projets en parallèle ?

J’ai des projets en tête mais ils sont au stade embryonnaire car j’écris beaucoup en parallèle que ce soit des romans, des nouvelles ou des pièces. J’ai fait une pause pendant plus de 10 ans dans l’écriture de romans mais j’ai repris il y a peu et ça n’est pas du tout dans l’humour car j’aime toucher à tout dans l’écriture. Je te dirais qu’il faut obligatoirement une phase d’écriture dans tout ce que je fais et je réfléchi toujours à la façon la plus adaptée pour présenter mes projets : vaut-il mieux aborder ce sujet à travers une pièce, un roman, un scénario, un sketch ? Quelle est la forme la mieux adaptée pour en parler ? Au final, ça s’impose à moi de manière évidente.