Rencontre avec le comédien Hugues Duquesne un sacré Ben Hur plein d’humour et de peps !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Hugues Duquesne, je suis auteur, acteur, humoriste, baladin, cracheur de feu et tailleur de pierres à mes heures perdues (rires). Je suis rentré dans une compagnie en 1995 au siècle dernier (rires) et je suis arrivé en 2001 à Paris avec un pote et un spectacle. Nous avons commencé à jouer au chapeau dans des bars et des cafés et nous nous appelions Les Goubéens.

Comment décrirais-tu Ben Hur La Parodie ?

C’est un spectacle où j’ai vraiment mis tout ce que j’aime, à savoir du fond et de la forme. C’est une vraie aventure humaine. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire et j’en prend tout autant en le jouant et en le partageant. C’est un spectacle très complet qui représente vraiment mon humour et ce que je défends dans l’humour. Dans mon précédent spectacle « Les Lascars Gays », je traitais un sujet assez difficile qui est l’homosexualité en banlieue et dans « Ben-Hur La Parodie », je me suis attaqué à un sujet plus léger à savoir le conflit Israélo-Palestinien (rires). J’ai toujours ce but de rassembler, je recherche le vivre ensemble dans mes spectacles.

Quel rôle y interprètes-tu ?

J’interprète le rôle de Ben Hur qui est le personnage principal. C’est l’histoire d’un homme amoureux de sa sœur et de sa mère, c’est très gay encore (rires) tout comme l’histoire entre Ben Hur et Messala. Ben Hur vit une trahison, il évolue et il se bat pour revenir et ne pas se venger. Il y a cette idée de pardon dans la pièce. Cette histoire est finalement tellement contemporaine. On se retrouve à Jérusalem il y a 2000 ans mais nous pourrions y être à notre époque car les problèmes sont toujours les mêmes d’où le vivre ensemble et surtout en ce moment ! J’ai la volonté de détendre tout le monde là-dessus et de dédramatiser. Les trois religions sont présentes à la fin du spectacle et sans aucun blasphème.

Quel a été le déclic pour monter ce spectacle ?

J’adorais le film quand j’étais enfant, c’était vraiment le péplum que j’attendais à noël. J’ai toujours été fan des péplums, des Monty Python et d’Alain Chabat. Ben Hur est une époque historique et j’en parle dans mon spectacle. Les Romains ont apporté pas mal choses dont leur « démocratie ». Je pense que des classes pourraient venir voir « Ben-Hur La Parodie » et il y aurait un travail intéressant à faire afin de savoir ce qui est vrai historiquement parlant. Le déclic a été quand j’ai trouvé la forme, j’ai voulu le traiter de manière très parodique avec plein de gros délires. Je l’ai fait lire à Olivier Mag et nous avons fini de l’écrire ensemble.

Qu’y mettrais-tu en avant ?

Le fond et la forme. Il y a plusieurs lignes de lecture et c’est ce que j’aime beaucoup et qui est intéressant car cela permet aux gens de revenir et de découvrir des choses différentes et aux enfants de se marrer.

Qui t’accompagne sur scène ?

Il y a mon frère ennemi le méchant Messala qui est interprété par Adrien Laligue, Olivier MAG incarne Jésus le narrateur et puis Sébastien Chartier l’homme caméléon aux quinze rôles. Quand Sébastien est arrivé, je me suis dit c’est lui, c’était comme recevoir un jouet à noël !Et il ne faut pas oublier la mise en scène de Luc Sonzogni !

Pourquoi utiliser un homme caméléon plutôt que plusieurs comédiens ?

Nous en sommes en 2016, ça coûte cher ! (Rires). Il faut le trouver son caméléon mais je trouve cela très drôle à façon des Monty Python et c’est pour servir la pièce. C’est intéressant pour l’histoire et cela dès le premier tableau. Je pense que quand nous le jouerons à l’avenir au théâtre antique d’Orange, il y aura un peu plus de figurants (rires), nous ferons un grand truc.

A qui conseillerais-tu ce spectacle peu commun ?

Franchement, à tout le monde car c’est un spectacle tout public où l’on peut venir en famille, on peut y traîner ses ados, tout le monde s’y marre, c’est un vrai plaisir !

Durant quel passage as-tu le plus de mal à garder ton sérieux ?

Je crois que c’est quand Sébastien me montre sa lune. A la dernière, on s’est vraiment marré (rires). J’ai fait le cochon, on a trouvé plein de nouveaux trucs, Tirza se cognait partout dans le décor…

Quelles ont-été tes inspirations pour l’écriture ?

Les Monty Python, Les Nuls et mes délires. Je suis allé au bout de mes idées et je ne me suis rien refusé au niveau visuel ou dans l’écriture.

Ben Hur fait le pont entre tradition et modernité. Etait-ce une condition sinequanone pour que le spectacle ne soit pas catalogué « Vieillot » ?

C’est mon style, j’adore bouleverser les codes et toujours essayer de surprendre le public. J’ai choisi cette histoire car il y a plein de choses à dire dedans et même si on le traite avec humour, rien n’est imposé.

Le spectacle va-t-il reprendre à la rentrée ?

Nous allons jouer le spectacle du 07 au 31 juillet au Rouge Gorge à Avignon. Nous sommes en pourparlers pour la rentrée à Paris, on espère mais on ne sait pas où encore pour le moment.

As-tu d’autres projets dans les mois prochains ?

Je prépare un nouveau spectacle qui se jouera également à Avignon. « Scènes De Cœur -7 Couples Mythiques » est un duo avec Agnès Chamak. Nous allons jouer sept portraits de couples historiquement connus. C’est une nouvelle création mise en scène par Papy. Je mets également en scène une pièce qui se jouera à partir du 2 juillet au Théâtre de Dix Heures et qui s'intitule « Je t’Aime à l’Italienne », je l'ai écrite avec Kader Nemer.