Laura Laune est l’humoriste qui monte ! Elle vous présente son seule en scène !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Laura Laune, je suis humoriste et je suis Belge. J’évolue dans l’humour depuis trois ans. J’ai fait notamment pas mal de festivals avec mon ancien spectacle et maintenant je présente mon nouveau seule en scène intitulé Le Diable Est Une Gentille Petite Fille à L’Apollo Théâtre tous les mardis et mercredis.

Comment nous le présenterais-tu ?

C’est le genre de question que je déteste (rires), c’est toujours dur de décrire son style ou son spectacle car c’est difficile de mettre des catégories. Pour répondre à ce genre de question, je me réfère toujours à ce que les gens me disent à savoir que c’est trash, surprenant, parfois un peu choquant (rires) et on ne s’y attend pas. On dit que je suis toujours sur la limite, on se demande si je ne vais pas aller trop loin, faire un faux pas ou si je vais rester dans la maîtrise. On peut dire que c’est de l’humour noir et du stand up, mais c’est comme si c’était un personnage qui faisait du stand up ; ce personnage étant moi mais en extrapolé et il évolue dans des situations différentes au fil du spectacle mais cela reste lui qui s’adresse au public.

Pourquoi l’avoir appelé Le Diable Est Une Gentille Petite Fille ?

(Rires) Question suivante ! En fait, ce truc de la gentille petite fille est quelque chose qui me colle bien à la peau depuis que je suis toute petite. On m’a toujours appelé « la petite » et on a toujours dit de moi que j’étais la petite blonde qui avait l’air gentille et un peu naïve. Le titre de mon spectacle colle bien à ma personnalité. Quand ils me connaissent mieux, les gens disent qu’ils ne s’attendaient pas à cela,ni à ce que je sois drôle. C’est un paradoxe entre le diable et la gentille petite fille et c’est quelque chose qui me correspond bien depuis toujours.

Es-tu une fausse gentille ?

(Rires), je dois avouer que je suis vraiment très très gentille dans la vie, trop même, mais je le suis profondément et on me dit souvent que je devrais l’être moins. Sur scène, je suis méchante mais au service de quelque chose. Quand je me moque des juifs ou des arabes sur scène par exemple c’est justement pour me positionner par rapport au racisme et le dénoncer même si cela passe par des horreurs sur scène.

Te mets-tu des barrières dans l’humour noir ?

Non, la seule barrière serait le fait de choquer pour choquer car ce n’est pas ce que je recherche, je veux qu’une phrase choquante suscite un rire. Si je dis quelque chose de trash et que je me rends compte que les gens sont juste choqués, ça ne m’intéresse pas. J’aime que les gens me disent qu’ils ont été surpris de rire à ce que j’ai pu dire.

Le sketch sur le corps enseignant sent le vécu. Est-ce le cas ?

Oui, j’ai été prof de maçonnerie. Je suis architecte à la base et je suis arrivée dans l’enseignement un peu par hasard avant de faire du théâtre et ça m’a notamment inspiré pour ce sketch.

Tu parles de maternité, d’éducation, de maltraitance notamment dans ton spectacle. As-tu déjà eu des retours de parents ?

Oui, il y a des parents qui m’ont dit qu’ils devraient d’avantage maltraiter leurs enfants et que mon spectacle leur donne des idées…(rires). Je ne pense pas avoir eu des retours de parents car au final tous les sujets abordés dans mon spectacle touchent tout le monde, aussi bien l’enfance, le racisme que l’avortement. L’avortement par exemple ne parle pas qu’aux femmes car il y a beaucoup d’hommes qui viennent me dire que c’est bien d’en parler et que c’est un sujet d’actualité. Ce qui est cool, c’est que ça marche bien et que les gens se marrent et j’en ai été moi-même surprise !

Lequel de tes sketchs te fait le plus rire ?

C’est une bonne question ! J’aime vraiment beaucoup jouer le personnage de la mère qui annonce à son enfant que son père est arabe. Le principe me fait beaucoup rire même si c’est très raciste mais j’ai vraiment pu y aller à fond, je me suis vraiment lâchée. Les gens comprennent que c’est du second degré mais ça va loin, ils se regardent, ils sont un peu choqués mais ils rient aussi.

Parlons de L’Ecole Des Fans. Etait-ce un souhait inassouvi ?

(Rires). Peut-être pas L’Ecole Des Fans proprement dit mais j’ai un problème dans la vie, j’adore chanter mais je ne sais vraiment pas! Cela me frustre beaucoup car j’aurais aimé mettre plein de chansons dans mon spectacle ! J’adore écrire des parodies et je voulais effectivement en inclure au moins une dans le spectacle. Mais je préviens quand-même les gens à l’avance de mon incapacité à chanter afin qu’ils puissent se préparer!

Comment est né le sketch sur la girafe dans un zoo Italien ?

C’est marrant car c’est une petite histoire de mon enfance qu’on nous racontait à l’école. Je suis partie de cette histoire d’une petite girafe dans un zoo et je me suis demandé ce qu’il pourrait lui arriver par la suite (rires). J’ai tourné cette histoire dans tous les sens et ça m’amuse vraiment de prendre des trucs mignons de mon enfance et de mettre un gros coup de pied dedans. Il y avait même une version encore plus trash de ce sketch mais c’est Jeremy Ferrari qui a participé à l’écriture du spectacle qui m’a dit que c’était trop pornographique et du coup on a supprimé certaines parties !

D’après toi, peut-on rire de tout ?

Oui mais je pense encore une fois qu’il faut arriver à le faire avec finesse et intelligence. Je ne dis pas que j’arrive à le faire car il y a des gens qui peuvent être choqués par mes propos mais c’est hyper important d’arriver à rire de tout. C’est souvent libérateur de rire de sujets qui peuvent être un peu tendus et finalement ça fait du bien. J’ai un ami qui a été adopté et quand il est venu voir mon spectacle, il s’est senti un peu mal à l’aise au début quand j’ai abordé le sujet dans mon spectacle mais il m’a dit que c’était tellement drôle que finalement ça lui avait fait du bien d’en rire.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir à L’Apollo Théâtre ?

Déjà, je ne les invite pas, ils payent leurs places ! (Rires) J’ai toujours un peu de mal à me vendre mais je dirais que ce spectacle c’est moi et c’est difficile de se vendre comme une œuvre artistique. Disons qu’une bonne référence serait d’aller voir les critiques et même celles des gens qui disent qu’ils sont choqués et que c’est hyper scandaleux car souvent cela donne envie aux gens de venir voir pour vérifier si c’est vraiment le cas !