Retrouvailles avec le chanteur Izarry !

Nous nous sommes rencontrés en mai dernier, que s’est-il passé pour toi depuis ?

Tellement de choses ! Je suis parti en tournée dès la sortie de l’album en mars jusqu’en décembre, j’ai donné des concerts durant 10 mois à travers la France pour défendre cet album et le faire découvrir à tous ceux qui ne le connaissaient pas. J’en garde un souvenir mémorable car c’était quelque chose que je n’avais jamais fait, j’appréhendais un petit peu de partir seul avec mon piano et au final, cela a été enrichissant, très gratifiant et cela m’a donné beaucoup d’idées pour la suite et pour cette rentrée 2016. J’ai fait beaucoup de rencontres notamment lorsque j’assurais les premières parties d’artistes et ça ne peut qu’être qu’une ouverture sur beaucoup de choses pour la suite…

Ton album Vis vient de ressortir, qu’y-a-t-il de nouveau dessus ?

Il y a ce qu’il y avait déjà, c’est important de le préciser, c’est un album pop teinté d’electro sur lequel j’ai eu la chance de collaborer avec l’équipe de Stromae notamment Lionel Capouillez. C’est un album dont je suis fier et j’avais besoin de l’aboutir jusqu’au bout et c’est justement ce qui a découlé de cette tournée. Pour certains, les gens m’ont découvert en piano-voix et ils me demandaient où ils pouvaient trouver ces versions. L’idée de leur faire ce cadeau là m’est venue et du coup la réédition a un sens. J’ai enregistré deux versions piano-voix de titres présents sur l’album et j’ai rajouté quatre autres titres que je n’avais jamais présentés ni en live ni ailleurs. Ce sont des morceaux que j’ai composé durant la tournée, ils sont totalement inédits. J’avais composé une trentaine de titres et j’en avais sélectionné onze pour Vis mais je ne suis pas allé piocher dans ce qui restait. J’ai l’impression d’avoir un peu bouclé l’histoire pour être prêt à la délivrer enfin à tous ceux qui m’ont suivi et à tous les nouveaux qui arriveront sur cette route.

Peux-tu nous raconter le tournage de ton dernier clip C-Comme ?

Avec plaisir ! C-Comme est l’un des morceaux importants pour moi dans cet album car j’ai enfin réussi à en écrire une belle chanson d’amour, j’avais envie que ce soit ce qu’on a envie de faire lire ou écouter à la personne qu’on aime quand on arrive pas à trouver les mots. C’est le but de cette chanson là. J’avais en tête de l’illustrer dans un road trip Parisien de nuit, Paris étant ma ville d’accueil depuis dix ans et cette ville me permet de m’accomplir chaque jour. On est partis en road trip de nuit dans Paris à bord d’une Ford Mustang qui était très agréable à conduire. Je voulais ce moment d’introspection à bord d’une voiture sur les routes et je suis très content du résultat. Je remercie toutes les équipes de choc avec lesquelles nous avons collaborés. Il y a eu encore et toujours des rencontres mais aussi une fidélité car Guillaume Gaessler est le réalisateur de mes précédents clips et c’est quelqu’un que je ne quitte plus.

As-tu déjà des idées sur le prochain single ?

J’ai des idées pour le prochain single, j’ai la chance de travailler avec un label indépendant qui me permet d’avoir cette ouverture facile de discussion, tout le débat étant de lancer la discussion. Je partirais bien sur un piano-voix mais le métier veut qu’il y a des conditions particulières pour faire connaitre un titre notamment l’entrée en radio. Il y a des choix plus ou moins compliqués à faire mais comme je suis fier de l’album en entier, très honnêtement que ce soit un titre ou un autre, j’aurais plaisir à le défendre et à le mettre en avant sans problème. Les balades au piano reviennent à la mode donc cela peut être judicieux (rires).

Quel titre te tient le plus à cœur sur Vis et pourquoi ?

Je te répondrais Au Temps Qu’Il Fera car c’est une longue histoire, c’est l’une de mes toutes premières compositions. Je m’étais lancé le pari fou à l’époque que cette chanson soit sur tous mes albums dans des versions différentes à chaque fois et différentes de celles que j’ai pu présenter sur scène. C’est une chanson qui me porte, c’est un morceau qui m’a donné beaucoup de hargne et de volonté quand j’ai commencé ce métier. C’est un peu un message personnel à mon inconscient. Au Temps Qu’Il Fera est donc présent sur mes trois premiers albums, il sera sur le quatrième et sur autant d’albums que j’aurais la chance de faire. C’est mon porte-bonheur.

Tu as beaucoup tourné en 2015, peux-tu nous expliquer le choix de la diversité lors de tes prestations live ?

Je vais commencer par te parler des show-cases et ma volonté était de rencontrer les gens, de conquérir des personnes qui n’avaient jamais entendu parler de moi, de croiser leur regard et pour certains, rencontrer des personnes qui me suivaient depuis toujours et n’ayant jamais fait de tournée, je n’avais jamais pu les rencontrer. C’était mettre des visages sur des noms que j’avais pu croiser lorsque l’on m’écrivait des mails ou sur mes réseaux sociaux. C’était vraiment quelque chose d’important pour moi et c’est quelque chose qui se perd à notre époque. Le défi a été compliqué de mettre en place mais finalement nous avons été accueillis à bras ouverts par les magasins Cultura qui nous ont permis de faire une sacrée traversée de la France. La sensation de voir les gens s’arrêter, s’asseoir sur une chaise, regarder l’album et repartir avec alors que maintenant il y a tout ce qui est téléchargements légaux et illégaux mais aussi le streaming, voir quelqu’un de ses propres yeux repartir avec un album, ça a quelque chose de magique, c’est très chouette. Ensuite, il y a eu les premières parties de Christophe Willem, Julie Zenatti, Hélène Segara, Cassandre, ça a été un partage incroyable et enrichissant aussi, humainement tout d’abord, les rencontrer eux mais aussi leur public qui ne m’attendait pas forcément, de voir que cela se passait super bien, d’entendre les retours de ces grands artistes mais aussi du public qui parfois m’a rejoint sur mes réseaux sociaux. Tout ceci m’a permit essentiellement de me professionnaliser sur scène car je n’avais pas eu autant de dates que cela jusqu’à présent, avoir une date par semaine entre mars et décembre m’a totalement désinhiber sur scène.

Si je te dis scène, quel premier mot te vient à l’esprit ?

Vibration.

Nous nous sommes revus lors du concert de Cassandre au Divan Du Monde, quel souvenir gardes-tu de ce concert ?

J’en garde un merveilleux souvenir, c’est une salle que j’avais l’intention de faire pour l’un de mes concerts et j’étais ravi d’être invité par ce duo que je trouve talentueux. Il s’est passé une suspension dans le temps et pourtant je n’ai chanté que cinq morceaux mais j’ai l’impression que les gens étaient captés et cela s’est ressenti. Ça ne trompe pas, d’autant plus quand tu es en piano-voix, c’est tout de suite et maintenant, tu entends les moindres conversations, tu vois si les gens ne sont pas dedans… J’ai une anecdote à raconter à propos de ce concert, le bar était ouvert et le barman s’est mis à faire un cocktail au milieu d’une de mes chansons, c’est normal, c’est mon métier, j’ai vu la salle entière tourner la tête vers le bar, j’ai vu le barman s’arrêter et me regarder en me disant une sorte de désolé et reposer son shaker et tout a repris normalement. Je me suis dit ok, j’ai réussi mon pari, ça a dérangé les gens que l’on soit interrompus dans notre tête à tête, c’est pour cela que je fais ce métier.

Aimerais-tu écrire pour d’autres artistes à l’avenir et si oui, aurais-tu déjà des idées ?

Oui, j’aimerais beaucoup écrire pour d’autres artistes à l’avenir et ça m’arrive de composer des morceaux tout en sachant qu’ils ne seront pas pour moi, ça m’arrive d’écrire en disant je verrais bien telle personne, peut-être que ça se passera prochainement…J’aime beaucoup l’univers de Zazie sans forcément recevoir un texte de sa part mais peut-être envisager une collaboration, une co-écriture, j’aimerais partager un travail, je n’aimerais pas juste recevoir. Ecrire pour elle aussi, pourquoi pas. Tout est possible, c’est ça le plaisir d’écrire et de composer, c’est essayer de capter la sensibilité de quelqu’un d’autre, c’est très intéressant comme travail. Message personnel à Zazie : « il serait temps que tu m’appelles » (rires).

Qu’est ce qui t’inspire dans l’écriture ?

Absolument tout, la vie, je pense que c’est d’ailleurs pour cela que cet album porte ce nom et qu’il est si lumineux. Je suis plein d’espoirs, je sais que rien n’arrive par hasard et qu’il faut travailler beaucoup. J’analyse beaucoup les choses, je suis quelqu’un qui est sur le ressenti mais pas forcément sur ma vie, sur des faits divers, sur des histoires que j’entends dans mon entourage, sur des histoires que j’entends en terrasse de café car ma grande passion est de lire en terrasse de café, j’aime écouter la vie autour de moi et observer. Tout cela m’inspire autant qu’un livre que je vais lire ou des faits divers qui me parlent comme la chanson que j’ai écrit pour Malala.

Quels sont tes projets pour cette année 2016 ?

Continuer cette tournée qui a commencé l’année dernière, on y prend vite goût et on a plus envie que cela s’arrête. On va préparer un beau concert le 18 mars à La Boule Noire, c’est un sacré défi que de tenir un concert entier en piano-voix et c’est quelque chose que je rêvais de faire depuis longtemps. Je vais inviter des guests pour des duos pour ce concert et c’est quelque chose que je n’ai jamais fait non plus ni en album ni en concert. Il va y avoir plein de surprises lors de ce concert, il ne faut absolument pas le manquer (rires). Une fois que j’aurais l’impression d’avoir fait le tour et avoir présenté le maximum cet album, je me reposerais pour l’écriture car cette année a été très chargée et j’ai eu très peu de temps pour composer de nouvelles chansons et pour finir, je te dirais travailler au prochain album.