Rencontre avec François Martinez qui a Fait Disparaître Sa Femme aux Blancs Manteaux !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle François Martinez, c’est mon vrai nom, je n’ai pas pris de pseudo, je suis Breton, je suis né à Rennes et j’ai 36 ans. Je joue actuellement mon one-man show intitulé J’Ai Fait Disparaître Ma Femme au Théâtre Les Blancs Manteaux tous les lundis et mardis à 19h30.
Si je te dis comédien, humoriste, magicien, du quel te sens-tu le plus proche ?
C’est très compliqué car il a fallu que je fasse moi-même des choix. A l’heure d’aujourd’hui, je dirais que je me sens plus humoriste mais cela fait quand même 22 ans que je fais de la magie mais c’est la magie qui m’a amené à faire de l’humour. Aujourd’hui, je me qualifie comme humoriste mais avec un petit plus, je sais aussi faire disparaitre des trucs. Pour que l’alchimie des deux fonctionne, il a fallu passer par un gros travail de comédien et c’est grâce à Alexandra Bialy, excellente comédienne lyonnaise qui me dirige, que cela fonctionne.
La magie et toi, est-ce une vieille histoire d’amour ?
Oui, j’ai commencé la magie à 14 ans, un peu par hasard et ce doit être la seule chose, avec le théâtre, que je n’ai jamais arrêté.
Comment nous présenterais-tu ton one baptisé J’Ai Fait Disparaître Ma Femme ?
C’est un one man show sous forme d’histoire où la narration est illustrée par de la magie. La quinzaine de tours qui parsème le spectacle s’intègrent parfaitement tout en gardant un coté fun.
Comment est né ce spectacle ?
Il y a 4 ans, j’ai rencontré à Paris Alex Ramirès et Jocelyn Flipo qui sont Lyonnais et avec le temps, nous avons commencé à travailler tout doucement avec Jocelyn qui co-écrit et met en scène le spectacle. D’abord sur le personnage du spectacle et Stéphane Casez nous a alors proposé de faire Avignon. Nous avions un an pour monter un spectacle carré. Nous avons écrit pendant près de 7 mois tout en testant chaque mois des sketchs lors de scènes ouvertes à Lyon et à Paris. On est repartis de l’histoire que nous voulions vraiment raconter, car, comme moi, Jocelyn adore raconter des histoires (il a notamment écrit Dans ta bulle, Sans Valentin…). C’est celle d’un mec que sa femme quitte car elle n’en peut plus de sa passion et jusqu’où nous sommes prêts à aller pour récupérer ce que l’on a perdu.Nous avons fait une première en février 2014 au BouiBoui à Lyon. Une petite tournée puis un deuxième Avignon. Et bim, Paris.
L’as-tu rodé en province avant de venir à Paris ?
Oui, nous l’avons joué 250 fois avant de venir à Paris avec cette envie que tout soit nickel pour le démarrage Parisien. J’ai eu la chance d’avoir un patron de café théâtre, le même qui m’avait donné ma chance une première fois à Avignon, qui m’a confié un créneau de 3 mois et demi où je jouais 5 jours par semaine dans les conditions Parisiennes, avec le même timing et la même pression et il nous a permit de modifier, rajouter, écrire de nouvelles choses tous les jours et voir un résultat immédiat tous les soirs. J’estime que quand on arrive à Paris, ce n’est plus le moment de roder surtout quand tu n’es pas connu.
Quel tour dans ton one est le plus complexe ?
Le double numéro final de mentalisme, avec la lecture de pensée et la prédiction qui « clôture » le spectacle. Il me demande une bonne gestion de l’instant présent, du rythme et surtout de la psychologie du spectateur. Après faire apparaître un repas complet sur scène n’est pas de tout repos non plus.
Quel serait celui qui impressionne le plus ?
Je pense que s’enfoncer 5 parapluies dans le crâne a tendance à marquer les gens. Le mentalisme aussi a tendance à laisser planer un doute sur le côté réel ou non de l’expérience.
Tu anticipes ma prochaine question ; as-tu vraiment des pouvoirs de mentaliste?
Non, je n’en ai aucun comme d’ailleurs aucun mentaliste au monde. Je donne un point de vue très personnel sur cet aspect là mais le mentalisme reste une branche de la prestidigitation, on est capable de donner l’illusion de et de reproduire des sensations comme la télékinésie, la capacité de bouger des objets à distance, de lire dans les pensées ou de voir l’avenir mais on utilise des subterfuges tout le temps même si le rôle en tant que comédien est de faire oublier qu’il y a un subterfuge. En magie, on dit qu’il y a trois phase : la surprise, le questionnement et l’abandon et c’est la plus belle définition que j’ai trouvé. Quand l’effet se produit, on est surpris car ce sont tous nos sens qui sont dupés, le questionnement arrive car on a besoin de comprendre la logique de ce qui se passe et on se pose tout un tas de questions et si tu as bien fait ton boulot, les gens se disent c’était très bien et on s’abandonne et on profite de ce qui vient de se passer. Si tu laisses les gens dans le questionnement, c’est que tu leur as juste offert un puzzle et pas un moment.
Quel est le premier tour que tu ais appris ?
C’est bizarre mais le tout premier est celui où j’empruntais un billet que je faisais signer, je le mettais dans une enveloppe que je brûlais et je disais que si le billet était vrai, il ne brulerait jamais. Il ne restait bien évidement que des cendres et on retrouvait le billet dans une seconde enveloppe dans mon portefeuille. J’avais lu ça dans un bouquin en Angleterre, c’était mon premier bouquin de magie et j’avais bossé tout ce qu’il y avait dedans mais c’est le premier tour que j’ai montré à quelqu’un.
Est-ce que la magie permet de séduire ?
Oui, à défaut d’en séduire beaucoup ça m’a au moins permis de séduire celle qui est devenu ma femme. (rires). Je pense que l’avantage de la magie comme de beaucoup de choses dans le domaine du spectacle, c’est un super brise glace, on coupe une barrière, on crée de suite un intérêt car globalement les gens aiment toujours les magiciens et ils ont toujours envie que l’on fasse un tour. Le fait d’avoir une micro forme de pouvoir, ça offre à celui qui fait de la magie un léger ascendant, ça permet à pas mal d’ados d’être moins timides par exemple et de prendre l’ascendant sur les adultes car ils détiennent le secret et pas les autres. La magie offre un pouvoir de séduction fabuleux mais après quand la magie s’arrête, le pouvoir de séduction peut disparaître.
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te voir aux Blancs Manteaux ?
Avec un grand sourire ! Je dirais qu’ils vont voir un spectacle moderne et décalé, la magie est là pour illustrer l’histoire de manière simple et efficace.Cela lui donne un petit truc différent des autres spectacles. Ca parle d’amour, de passion, de comment garder son épouse tout en permettant aux adultes de redevenir des enfants. Le plus beau compliment qu’on m’ait fait est que j’avais fait aimer la magie à certaines personnes et qu’elles avaient trouvé que la magie n’était pas aussi ringarde que ce qu’elles s’imaginaient. La magie n’est pas le propos principal du spectacle, c’est un plus, pendant que l’on raconte une histoire de la manière la plus drôle possible avec un personnage absurde.
/http%3A%2F%2Fwww.blancsmanteaux.fr%2Fimages%2Ff-martinez260x416.png)
THEATRE LES BLANCS MANTEAUX - Francois_Martinez_J_ai_fait_disparaitre_ma_femme
Les Cahiers du Rire : 4,5/5 "François Martinez vient du monde de la magie, et tente aujourd'hui l'aventure du one man show. Il mélange avec succès magie et stand-up, et comme il n'a que trois ...
http://www.blancsmanteaux.fr/francois_martinez_j_ai_fait_disparaitre_ma_femme.html