Le chanteur Naâman vous présente son nouvel album Rays Of Resistance !

Rencontre Parisienne aux Ondes avec Naâman, un artiste passionné, humble et qui est à l’image de sa musique, positif et cool !

Peux-tu nous dire comment a commencé ta carrière musicale ?

J’ai commencé à apprendre la guitare, à chanter et à écrire mes textes à l’adolescence après avoir rencontré le reggae et des artistes comme Bob Marley.

Vers 16-17 ans avec des amis, nous avons crée un soundsystem qui s’appelait Natural B, nous allions dans les bars et nous jouions du reggae et je commençais à chanter sur les faces B des vinyles à l’époque.

J’ai entrepris des études que j’ai arrêté au final pour me consacrer à un projet en 2011.

Un EP intitulé Deep Rockers est né et à la suite de cela, je suis parti en Jamaïque où nous avons enregistré le premier album Deep Rockers, Back a Yard issu de l’EP.

Après le premier album, nous sommes partis en tournée et nous avons joué un peu partout, en Chine, en Russie, en Inde, …

On arrive avec le second album enregistré à Paris et réalisé par notre propre label Big Scoop Records que nous avons monté entre les deux.

Que veut dire ton nom d’artiste ?

En hébreu, Naâman signifie souriant, agréable.

C’est un nom qui a une histoire car c’est un personnage biblique, Naâman est un guerrier Syrien qui a été touché par la lèpre et qui a dû se guérir un peu en s’asseyant sur son ego et en se remettant à l’écoute des gens autour de lui.

C’est un peu un parallèle avec la musique dans le sens où nous faisons une musique très « engagée » et pour faire du reggae, il faut être à l’écoute de ce qu’il se passe pour parler de la réalité car le reggae est une musique qui parles des choses vraies et un artiste qui a un ego surdimensionné et qui chante l’amour, ça serait bizarre.

J’ai aimé la sonorité du nom et c’est aussi pour cela que je l’ai choisi et l’histoire de ce personnage me convient très bien.

Le reggae a-t-il toujours été ton style musical de prédilection ?

Oui, je l’ai découvert assez jeune même si j’ai écouté beaucoup de choses.

De mes 9 ans à mes 15 ans, j’ai écouté de la musique classique, du rock, du rap ou du jazz, tout ce qu’écoutaient mes parents.

A 15 ans, je suis tombé amoureux du reggae et il a prit le dessus sur toutes les autres musiques même si ce n’est pas proprement dit la musique que je fais car notre reggae est dilué dans plein de styles différents mais il en est influencé de par les sonorités, de par la culture ou de par le message.

Quels artistes retrouve-t-on dans tes influences ?

Bob Marley qui a été le premier à me toucher dans le reggae, mon premier album acheté a été Uprising et je me revois encore a écouter ça avec mon petit frère et à devenir fou en l’entendant.

Je pourrais citer également Dennis Brown et Gregory Isaacs qui sont deux grands artistes malheureusement décédés.

Dans le new roots, il y a Damian Marley qui m’a beaucoup influencé car il a été l’un des premiers à mélanger le hip hop et le reggae au niveau du flow et cela se rapproche assez de ce que je peux faire.

Dans mes influences, on retrouve également le groupe Pink Floyd.

On s’inspire de tout, on ne choisit pas forcément ses influences pour parler.

Tu voyages beaucoup me semble-t-il, que cela t’apporte-t-il ?

Les voyages m’apportent une vision différente du monde.

Evidemment, cela élargit les horizons surtout quand on est artiste et que l’on a une vie un peu particulière.

Quand je suis en voyage, je suis totalement libre, je suis dans un univers que je ne connais pas, j’apprends à me connaître en voyant les réactions que je peux avoir, cela m’inspire et ça me permet de ne pas me perdre en route.

C’est une sorte de reset pour moi.

Quelles sont tes sources d’inspiration et quels sont les thèmes que tu abordes dans tes chansons ?

Ma source d’inspiration principale est la vie en générale.

Je suis quelqu’un qui recherche beaucoup le sens des choses et ma musique s’en inspire beaucoup.

Mes thèmes sont à mon image, je parle d’amour tout le temps même si cela peut être dilué comme dans Resistance qui peut paraître assez agressive dans un sens.

Les thèmes peuvent être déclinés en plein de choses, l’amour décliné sous toutes ses formes, on passe des relations amoureuses, au désir d’émancipation, à la volonté de faire des choses…

J’ai vraiment envie de dire aux jeunes qui m’écoutent que nous avons une valeur en chacun de nous et que dans notre système actuel, rien nous le rappelle et s’il y a un but caché dans ma musique, j’aimerais aider les gens à retrouver cette valeur.

Pour avoir une meilleure société, il faudrait que tout le monde puisse se sortir de ces espèces de mécanismes mentaux dans lesquels nous sommes tous pris.

Rays Of Resistance est ton nouvel album, comment nous le présenterais-tu ?

Je présenterais cet album un peu comme un cri de vie, c’est large et cela représente toutes les émotions et toutes les réflexions que j’ai pu traverser ces dernières années.

Rays Of Resistance est bourré de love, ce n’est que du love.

C’est un gros mélange entre le reggae et le hip hop, il y a des morceaux très reggae, d’autres très hip hop, d’autres qui fusionnent les deux, d’autres mélangés avec de la soul.

Je pense que c’est l’album qui pourrait permettre à ceux qui ne me connaissent pas encore de me connaître car il contient un large panel de ce que je suis humainement et artistiquement parlant.

C’est une introduction au 3ème, 4ème, 5ème album…

C’est la première que nous avons pu faire quelque chose qui nous ressemble vraiment en prenant notre temps.

Comment est-il né, où a-t-il été enregistré et avec qui as-tu travaillé dessus ?

Ce second album est né après la sortie du premier album quand on a commencé à composer dès qu’on a eu l’esprit libre pour commencer à travailler dessus il y a environ deux ans.

Il a été écrit cet hiver durant mes voyages dont il a beaucoup été inspiré au niveau de l’écriture et il a été enregistré de mars à avril à Paris par mes musiciens Deep Rockers Crew et orchestré par Fatbabs mon beatmaker.

Au niveau des collaborations, on retrouve à mes côtés Nemir qui est un très bon artiste originaire de Perpignan sur la chanson Those Rays, je partage My Days avec Soom T qui est une artiste Indo-Ecossaise incroyable et même humainement parlant, elle est très spirituelle et je m’entends très bien avec elle et j’ai enregistré la chanson Garden Of Destiny avec Massy The Creator & Triple qui sont deux artistes Jamaïcains et qui sont des amis avec qui nous tournons beaucoup tous les étés en France.

Tous les artistes ayant participé à cet album sont vraiment des potes ou des personnes que nous affectionnons beaucoup.

Sur une grande partie de l’album, Kim et Sherida les deux choristes du groupe Californien Groundation ont fait les chœurs, elles sont incroyables et ce sont aussi des amies qui sont venues enregistrer avec plaisir durant deux jours lors de leur passage à Paris.

Outre la présence d’un flûtiste et d’un percussionniste, j’ai invité sur l’album Adil Smaali qui est un artiste rencontré à Goa cet hiver et avec qui j’avais beaucoup freestylé.

Tribuman et ses amis se sont occupés des cuivres sur Rays Of Resistance et EXL a été notre ingé son.

Turn Me Loose est ton nouveau single, quelle est son histoire ?

C’est surtout un gros riddim dans le sens où le son instrumental de base est assez hip hop.

On jouait ce titre en soundsystem et j’ai trouvé un flow alors qu’il n’y avait pas encore de lyrics et nous avons décidé de travailler le morceau.

Le message est tout ce qui est dedans est venu après la musique.

Ce morceau parle du pouvoir et de l’importance de la parole.

Le pouvoir de la parole est quelque chose de super important car ça fabrique et ça défait des nœuds que l’on se crée dans la tête.

Ce titre invite tout le monde à dire ce qu’il pense avec réflexion et pas seulement parler pour parler.

Peux-tu nous parler du clip ?

Le clip a été tourné dans le Sud-Ouest en France et il a été réalisé par Lixfe.

On a pris plein de potes et nous sommes partis avec un van rempli de bonnes vibes, il y a du sourire dans le clip et c’est ça le plus important.

A mes côtés, il y a des personnes qui ont ce désir d’émancipation, les différents protagonistes du clip rejoignent ce courant de liberté.

Tu seras prochainement en concert au Trianon, que représente la scène pour toi ?

La scène est l’endroit où toute la musique prend son sens !

La musique est la b.o de la vie, c’est bien de l’avoir tous les jours dans les Ipods mais en live, il y a une vraie connexion.

Je pense qu’il y a une vraie magie en live et je donne tout sur scène.

J’ai commencé avec les soundsystems dans les bars donc j’ai vraiment commencé au contact des gens et j’ai envie de perpétuer cela aujourd’hui même s’il y a moins de contact car nous sommes plus nombreux mais c’est toujours aussi plaisant.

Je garde un souvenir fabuleux de La Cigale l’année dernière et je pense que mon prochain concert au Trianon sera un gros show.

Tu es un artiste qui s’engage, quelles sont les causes que tu soutiens ?

Je soutiens Les Rastas Du Cœur qui est une association qui s’est crée sur Le Mans et qui trouve résonance maintenant dans d’autres régions en France et même à La Réunion ; le principe est de jouer et le public vient avec un sac de nourriture.

Cela représente des tonnes de denrées non périssables pour cette association qui déchire et qui est tenue par Taleb Abdourahman.

J’ai joué également à Beyrouth au Liban pour le droit des femmes émigrées en lien avec l’association Caritas et j’ai participé à One Love Népal car j’y étais cet hiver, c’était un concert de soutien qui à eu lieu au New Morning avec plein d’artistes.

J’espère arriver à faire d’autres trucs à l’avenir !