Rencontre avec Gérard Loussine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album !

Pourquoi n'avez-vous pas publié un album plus tôt dans votre carrière alors que plusieurs 45 tours sont sortis à la fin des années 70 et durant les années 80 ?

A l’époque où sont sortis ces 45 tours, les producteurs ne proposaient pas forcément d’enregistrer des albums complets et en plus de cela, comme j’étais déjà comédien, je travaillais beaucoup que ce soit au cinéma ou au théâtre. J’ai toujours fait les deux mais ça a mieux marché pour moi en tant que comédien et il m’est arrivé de faire des musiques de séries ou de films dans lesquels je jouais ; comme j’ai bien faire des imitations, on m’a même demandé de faire des voix Portugaises ou Italiennes. Même si je n’étais pas toujours en studio avec Jean-Jacques Giraud et Georges Bodossian avec lesquels je faisais des maquettes, j’ai toujours composé et chanté.

Quel a été le déclic pour enfin « oser » sortir un album ?

Il n’y a pas eu de déclic si ce n’est que j’ai eu deux petites filles. J’ai d’abord écrit un titre pour Thelma que j’ai faite écouter à Georges Bodossian et c’est lui qui m’a encouragé à en faire d’autres car il l’avait trouvé vachement bien. Si j’avais plein d’autres morceaux et que j’ai réuni des auteurs avec qui j’avais envie de travailler, j’ai vraiment fait ce disque pour Thelma qui a huit ans maintenant et pour Frida qui en a quatre.

Pouvez-vous développer le titre de votre de votre album ?

On le comprend ou non mais c’est une référence au titre des Beatles « Lucy In The Sky With Diamonds ». J’ai trouvé ça rigolo de jouer avec mon nom en ce sens. C’est un petit clin d’œil !

Et si vous deviez compléter « Loussine In The Sky With... » ?

Georges Bodossian ! Cet album est hyper important pour moi car c’est le premier et il s’est fait grâce à Georges qui me connaît bien. Georges ; qui est un merveilleux guitariste ; a réalisé ce disque et il y a apporté plein de choses. Je dois avouer que sans lui, je ne l’aurai pas fait.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la photo qui illustre ce disque ?

Comme pour le titre de cet album, je fais tout pour me marrer. Cette photo me représente sur la plage à l’âge de onze ans ; ma mère m’avait donné un peignoir pour me changer. Quand j’ai revu cette photo, elle m’a fait sourire et je me suis dit que ça serait sympa de l’avoir comme pochette.

Pourquoi avez-vous fait le choix d'œuvrer avec des auteurs sur ce disque que l'on devine très intime ?

Je savais ce que j’avais envie de raconter sur chaque morceau et pour se faire, j’ai contacté des gens ; Sandie Masson, Marc Fayet, Vincent Baguian et Jean Marie Moreau ; que je connais très bien et qui me connaissent tout aussi bien. Malheureusement, Jean-Marie est décédé pendant que l’on enregistrait l'album et la dernière chanson du disque lui est dédiée. Même pour parler de mes petites filles, j’ai préféré laisser faire ces auteurs qui ont une magnifique plume car je ne suis pas suffisamment satisfait de la mienne mais nous avons toujours échangé sur ce que je souhaitais aborder dans ces chansons.

Pouvez-vous nous en dire plus sur « Une Chanson En English » ? Exprime-t-elle l’envie de proposer de nouveaux titres mais chantés en anglais cette fois-ci ?

Non, c’est de l’anglais bidon car je compose tous mes morceaux comme cela. Si on ne parle pas anglais, on pourrait penser que ça en est ou que c’est une sorte de patois. J’en ai parlé à Vincent Baguian et je lui ai dit que ça serait rigolo de faire une chanson sur le fait de chanter en anglais ; « je t’ai écrit une chanson en english, c’est du n’importe quoi mais je m’en fiche... » ; mais moi, c’est en français que j’ai envie de chanter.

Était-ce important pour vous d’être tout simplement sur cet album et non d'incarner un ou des personnages ?

Effectivement, ce disque, c’est moi, complètement. Dans ma carrière d’acteur ; que ce soit au cinéma ou au théâtre, j’ai fait beaucoup de comédies et j’ai participé à des jeux à la télé dans les années 80 ; notamment L’Académie des 9 et Les Jeux de 20h ; ce qui me permettait de déconner alors que dans la composition, je suis plus dans l’émotion. Même si j’adore faire marrer les gens, on est toujours double au fond car on n’est jamais une seule personne et cet album montre un peu plus ce que je suis aussi en réalité ; même si je ne suis pas plus ça que cela.

Quelles thématiques abordez-vous sur « In The Sky With... » ?

Sur ce disque, je parle beaucoup des femmes sous différents aspects notamment du regard qu’elles peuvent avoir sur elles, de mes petites filles, d’une histoire que j’ai vécue mais aussi de musique, de mes origines et il y a un hommage Jean-Marie Moreau ; avec qui nous étions très liés Georges et moi, Jean-Marie était très important dans nos vies.

Comment avez-vous voulu cet album d'un point de vue musical ?

Je ne me considère pas comme un musicien, je compose instinctivement à la guitare le soir ou la nuit, c’est donc très acoustique, je m’enregistre et c’est en réécoutant le lendemain que je vois s’il se passe quelque chose ou non. Cet album est sorti naturellement comme tel. Même si je suis très éclectique en musique, ce disque sonne comme ce que j’aime écouter.

Que mettriez-vous en avant chez Georges Bodossian avec qui vous collaborez depuis très longtemps ?

Nous nous sommes connus au collège Arménien à l’âge de quatorze ans et c'est moi qui lui ai appris les premiers accords de guitare alors que maintenant, c’est Georges qui joue comme un Dieu. Georges est très important dans cet album et dans ma vie musicale. Lui et moi, nous sommes fondamentalement différents car il est plutôt réservé ; même s’il l’est moins maintenant ; alors que ce n’est pas mon cas. Il est fidèle en amitié, c’est comme mon frangin.

Quels ont été les retours principaux de vos proches sur votre disque ?

Même s’ils ne mettent pas forcément cela en avant, mes deux fils étaient contents de ma démarche artistique. En revanche, ma petite fille de huit ans ; qui vit à Barcelone ; connait toutes les chansons de l’album par cœur ; son papa m’a envoyé une vidéo d’elle ; Thelma y rangeait sa chambre en chantant ; et il m’a dit que là, il avait écouté tout mon disque ; pour déconner (rires). Mes deux petites filles aiment bien et c’est ce qui compte pour moi !

Pensez-vous déjà à votre second album ? L'imaginez-vous différent de celui-ci ?

Je n’y pense pas du tout car j’aimerais bien déjà faire quelques concerts avec ce premier album et comme je travaille toujours à l’instinct, la seule chose dont je suis certain, c’est que j’aimerais continuer à travailler avec Georges...