Rencontre avec François Puyalto au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Malrevert » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je me présenterai avant tout comme un musicien puisque je me suis mis d’abord à composer par envie de pouvoir jouer la musique qui me correspondait. Ensuite, je suis devenu aussi auteur par envie de chanter des choses qui me correspondaient également. Comme je suis quelqu’un qui aime le collectif et les aventures diverses et variées, il m’arrive d’accompagner d’autres artistes à la basse électrique ; j'adore partager la musique que j'aime avec des gens que j'aime, c'est pour cela que j'ai toujours plusieurs projets en même temps et que je ne fais pas que le mien sinon je m'ennuierai. 

Pourquoi as-tu mis un certain temps avant d'oser être interprète de tes propres textes ?

Je ne sais pas si cela avait à voir avec le fait d’oser, je pense que c’était surtout une question d’envie. Il faut savoir que je suis vraiment rentré en amour pour la musique avec le Jazz ; et plus précisément son côté instrumental ; je me suis donc attaché à cela dans un premier temps et ensuite, la vie a fait que finalement j'ai plutôt joué avec des chanteuses et des chanteurs de chansons ; ce que j’aime aussi écouter. A force de les accompagner, certains m'ont demandé de leur écrire de la musique sur des textes, je me suis mis à chanter au départ pour faire des maquettes et comme j'ai adoré cela et que j’avais des choses à dire moi aussi, je me suis lancé.

Quel regard as-tu sur ces dix années écoulées depuis la parution de « La Vérité » ?

Je trouve que mon évolution artistique me correspond. De mon point de vue, j'ai l'impression d'avoir progressé dans l’artisanat d'écrire, de jouer et d'enregistrer des chansons. En revanche, sur le plan de la réussite professionnelle, on peut dire que je ne suis pas beaucoup plus loin d’où j’étais quand j’ai démarré car je suis un inconnu au bataillon pour le grand public mais cela fait bien longtemps que j’en ai fait une philosophie. Mon bonheur de musicien, d’auteur et de chanteur réside dans le fait d’avoir la chance de pouvoir enregistrer des chansons que j’ai envie de faire écouter aux autres et de faire des concerts. Quel que soit le nombre d’oreilles, dès l’instant qu’il y en a un peu ; et c’est toujours le cas ; j’estime que j’ai beaucoup de chance. Durant ces dix dernières années, j’ai fait des tas de belles rencontres et j’ai pu jouer dans des endroits superbes.

Comment as-tu souhaité « Malrevert » par rapport à ses prédécesseurs ?

« Malrevert » est en quelque sorte l'enfant de l'époque car dans le milieu de la chanson, il n’y a plus beaucoup d'argent et il faut faire les choses un peu en mode bricolage. Au départ, c'était une contrainte que je me suis imposé quand j’ai contacté Antoine Sahler avec qui j’ai coréalisé l’album ; Antoine est également le patron du label qui me produit ; mais cela m’a permis de retrouver le plaisir que j'avais pris en faisant mes premières maquettes quand j’étais tout seul chez moi. J’ai fait avec ce que j’avais sous la main. Nous sommes partis de mes guitares-voix et ensuite, nous avons construit par-dessus avec des banjos, des contrebasses, des percussions, des tables...Dans un troisième temps, nous avons invité quelques amis musiciens à venir se joindre à nous.

Peux-tu expliciter le titre de ton troisième album ?

Ce titre fait référence à un lieu qui se situe dans les montagnes de l’Ardèche, cet endroit est lié à mon enfance, j’y ai passé de très beaux moments, c’est une bulle hors du temps pour moi. Il a une petite polémique sur son orthographe ; même au sein de ma propre famille ; mais la dernière fois que j’ai regardé sur Google Maps, ce lieu-dit était écrit avec un T à la fin.

A travers ce disque, ton souhait serait-il que les auditeurs trouvent leur propre Malrevert ?

On peut dire cela. Je pense que nous avons tous dans la tête un lieu réel ou imaginaire qui nous rassure et dans lequel on peut se réfugier. En ce qui me concerne, j’ai la chance de pouvoir y retourner physiquement car nous y avons une petite maison familiale.

Que t'apporte personnellement ce lieu ? Y puises-tu notamment ton inspiration ?

Je ne sais pas s’il m’inspire mais il fait partie des lieux qui m’ont construit et comme ce que l’on fait en musique est la résultante de ce que l’on a vécu, c’est forcément lié. Ce lieu me permet de me rappeler celui que j’ai été, l’émerveillement de l’enfance, toutes les belles choses vécues durant cette période et qui sont ancrées en moi.

Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

Ce disque parle notamment d'amour, d’avoir foi en l'humanité, du temps qui passe, de la planète qui va mal et du souhait de changer de système.

Y a-t-il plusieurs degrés de lecture dans tes chansons ?

Sans doute. Souvent, ça commence avec un mot ou des bouts de phrases que je note dans des carnets et ensuite, j’essaie de tirer le fil. Ce n’est qu’avec du recul que je me dis moi-même que telle ou telle chanson parle de tel ou tel sujet ; je ne me dis pas au préalable que je vais écrire sur un sujet bien précis. Je fais confiance aux gens pour trouver leurs propres degrés de lecture car il y a sans doute des choses qui m'échappent et ça, c’est le chemin de l’inconscient qui se glisse dedans.

Comment qualifierais-tu ton univers ?

Plutôt organique et doux. Comme j’aime bien être surpris musicalement parlant, j’espère que les gens qui écouteront ma musique le sauront aussi. Par ailleurs, je dirai que mes textes sont authentiques ; ils n’ont pas été faits par l’IA ; poétiques et sensibles ; je l’espère.

Quels sont tes prochains projets ?

Je serai en concert les 05 et 06 novembre au Théâtre de l'Île Saint-Louis, je serai accompagné de deux musiciens que j’aime beaucoup à la mandoline et à la clarinette et il y aura des invités. D’autres concerts devraient se programmer sur Paris et en province dans les prochains mois. Le clip de « J’Oublie » sortira le 10 novembre ; il a été réalisé par David Haddad et Olivier Garouste qui sont deux talentueux vidéastes. J’ai des projets en tant que chanteur et musicien avec d’autres artistes notamment avec Boule ; Héron Héron s’est déjà joué et on devrait remonter sur scène avec ce spectacle d’ici la fin de l’année.