Rencontre avec deux membres de Delilah’s Dance au Studio Luna Rossa à occasion de la parution de “Pain-O-Meter” !

Qui fait quoi au sein de Delilah’s Dance ?

Philomène : Je suis chanteuse et claviériste. Artur est bassiste et il fait des backs de chœurs. Clément est guitariste et Robin est à la batterie. Je compose les squelettes de nos morceaux et ensuite, les gars les arrangent ; nous avons toujours fonctionné ainsi; c’est Clément qui écrit les paroles. Nous sommes tous originaires de Rouen et le groupe existe depuis mai 2021.

Que se cache-t-il derrière votre nom de scene ?

P : Delilah’s Dance vient de la contraction de deux morceaux à savoir “Delilah” de Tom Jones  et “Lila’s Dance” de Mahavishnu Orchestra.

Artur : Ce nom a été trouvé par Mario qui était l’un de nos anciens batteurs.

P : Ces morceaux font un peu écho au style que nous faisons; ce sont des inspirations. Comme j’aime beaucoup le Disco, je voulais un nom assez accrocheur avec le mot dance dedans.

Diriez-vous que “Pain-O-Meter” s'inscrit dans la continuité musicale de “Mosaic” paru fin 2023 ?

P : Pour le coup, pas du tout car à la base, nous faisions une musique assez dansante, nous parlions même de “Disco Rock” pour la qualifier.

A : Nous ne nous sommes pas dit que nous allions radicalement changer, nous avons gardé quelques éléments. Nous ne nous sommes pas mis volontairement ; et de manière artificielle ; sur un autre chemin. En revanche, pour “Pain-O-Meter”, nous nous sommes mis sûrement moins de barrières. Quand nous avons enregistré “Mosaic”; comme le disait Philomène ; nous étions dans quelque chose d’un peu plus Dance et d’un peu plus Disco, nous ne voulions pas mettre trop d'éléments afin de ne pas surcharger notre musique et de ce fait, nous nous sommes restreints un petit peu. Pour “Pain-O-Meter”, nous y sommes allés à fond. On retrouve des aspects Pop déjà présents sur “Mosaic”, il y a des similitudes dans la composition mais nous avons un peu plus poussé le côté Prog.

P : Par ailleurs, nous avons vraiment pris le temps de travailler notre son en studio car nous avions à cœur de faire quelque chose d’encore plus travaillé que “Mosaic”. Cela a joué sur la couleur de notre musique.

D'où sont venues vos nouvelles envies musicales ? Pensez-vous que vous évoluerez également sur chacun de vos disques à l'avenir ?

A : Même si nous aimons beaucoup certaines choses présentes sur “Mosaic”, je pense que nous avons ressenti une petite frustration par rapport au son de ce disque et même par rapport à la façon dont nous avons joué en studio. Sur “Pain-O-Meter”, nous sommes allés plus loin, il y a des choses plus vénères car nous n’avons pas eu peur de pousser les potards afin d’avoir un son plus puissant. Même si “Pain-O-Meter” est sorti très récemment, nous sommes déjà sur notre prochain disque et il marquera une nouvelle évolution. 

P : Le style sera différent même si nous resterons dans le Prog. En ce moment, j’aime beaucoup le groupe Beak qui fait une musique très posée, très construite, il y a une métrique assez chiadée dans leurs morceaux et j’ai beaucoup été inspirée par cela pour notre prochain EP. J’essaie de toujours élargir mes horizons musicaux et forcément, ça influe inconsciemment sur ma manière de composer. Je crois que ça évoluera toujours dans le temps car nous tenons à faire des choses différentes d’autant que nous avons tous des plein d’influences. Par ailleurs, nous avons tous des manières de jouer qui sont très différentes elles aussi ; ça varie énormément selon les musiciens ; et cela se retranscrit dans notre musique.

A : A présent, nous sommes plutôt partis dans une stratégie d’EPS afin de produire plus souvent et grâce à cela, notre évolution musicale se ressentira assez rapidement.

P : Nous n’avons surtout pas envie de nos imposer des limites.

A : C'est aussi pour cela que nous avons eu du mal à nous définir pendant pas mal de temps.

Pouvez-vous expliciter le titre de votre EP ?

P : Ce titre est en rapport avec les paroles des chansons de cet EP qui parle d’états d’âme ; les miennes en l’occurrence. Ce nom est venu après avoir dessiné la pochette de cet EP avec ma sœur car cela me faisait penser à un instrument de mesure qui mesurerait la douleur ou la peine.

En référence à son titre, pouvez-vous nous dire à quel degré d'intensité de la douleur associeriez-vous “Pain-O-Meter” ?

P : Ce serait un niveau moyen de la douleur.

A : Nous ne parlons pas encore de traumatismes profonds.

Quels thèmes abordez-vous sur cet EP ?

P : Cet EP parle essentiellement de ruptures et d’émotions compliquées mais aussi d’addictions. Ce disque évoquent les peines de tout un chacun.

A : Cet EP est un peu un œil extérieur sur Philomène.

P : Ces chansons parlent de moi mais c’est Clément qui les a écrites car il me connaît très bien.

Pourquoi avez-vous choisi d'annoncer ce disque avec “Boyish Lying Skills” ? Serait-ce le morceau qui synthétise le mieux ce nouveau pas discographique ?

A : En termes de single, nous pensions que c’était le morceau le plus impactant. C’est probablement le titre le plus Rock de l’EP et il rentre dans le vif du sujet.

P : C’est le morceau qui est peut-être le plus adapté à tout public. “Boyish Lying Skills” a le même tempo du début jusqu’à la fin ; il ne change pas de rythme.

A : C’est une bonne porte d’entrée.

Pouvez-vous nous en dire plus sur “I Wasn’t Done For The Pearly Gates” qui clôt votre disque ? Voyez-vous ce morceau de onze minutes comme une apothéose ?

A : Oui, ça a été pensé comme cela.

P : Le début n’a rien à voir avec la fin, il y a vraiment un chemin durant ces onze minutes, il y a des étapes, une évolution dans ce morceau qui raconte une histoire. Ca prend son temps dans ce morceau qui est comme une marche avec des moments vachement planants. 

A : A la base, on s'était dit que l’intro de ce morceau serait une piste à part mais finalement, elle y a été intégrée pour qu’il y ait vraiment un cheminement. L’EP a été pensé dans son entièreté pour que les quatre morceaux s’enchaînent les uns derrière les autres sans pause afin que ce soit une histoire vraiment du début jusqu’à la fin et qu’elle se termine en apothéose. Même sur scène, nous aimons bien lier les morceaux.

Comment décririez-vous l'univers de Delilah’s Dance ?

A : Contrasté et multiple tout en étant symbiotique.

P : Introspectif et complexe tout en étant accessible.

Quels sont vos prochains projets ?

A : Nous serons en concert le 03 mai au Quartier Libre de Rouen.

P : Des dates sont prévues cet été dans le cadre de la tournée Aérolive. Nous allons continuer l’enregistrement de notre prochain EP afin qu’il puisse sortir idéalement d’ici la fin de l’année voire début 2026 avec un premier extrait un peu en amont de la parution.