Rencontre avec K Sensei au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « M’En Aller » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Mon nom d'artiste ; K Sensei ; est un héritage de mes jeunes années en tant qu'artiste dans l'illustration en indépendant ; je signais toujours K ; cela vient de mon prénom Christophe que j’orthographiais Kristof ; mais pour la musique, je trouvais cela un petit trop court et j’ai rajouté le terme sensei car j’ai beaucoup d’attrait pour la culture asiatique notamment Japonaise ; que l’on retrouve de plus en plus dans mon travail que ce soit musical et surtout esthétique. Par ailleurs, sensei ; qui veut dire maître ; est en rapport avec mon travail dans le privé car je suis enseignant. Je trouvais amusant d’avoir un nom qui regroupait autant l'artistique que la vie professionnelle ; sachant qu'il y a des choses qui s'entrecoupent à l'intérieur. Je me considère comme un artiste polyvalent, je suis auteur, interprète et si je ne me considère pas musicien, je travaille à l’être car j’ai commencé le piano depuis quelques mois afin d’essayer de m’accompagner. En prolongement de la musique, je suis notamment réalisateur pour les clips, directeur artistique par rapport à tout ce qui est images, photographies ; tous les outils promos que l’on peut voir autour du travail que je sors ; je m’occupe également du travail de story boarder. Je fais cela principalement pour moi et pour Haus Of Bobbi. En parallèle à cela, je fais encore de l'illustration et un petit peu de la photographie ; j’essaie de mixer un peu tout ça car maintenant, même dans ma pratique personnelle graphique, je suis super polyvalent et j'hybride un peu les techniques, je fais notamment du dessin sur photographie.
Que représente pour toi ton premier EP à paraître ? Marque-t-il la fin d'un cycle et le début d'un nouveau chapitre?
C’est un peu les deux. Effectivement, cet EP ; qui regroupe deux années de travail ; vient englober le début de ce projet qui a évolué le temps faisant avec l'expérience, les envies et les influences qui ont bougé un petit peu. A titre personnel, je sens que je suis arrivé quelque part où je comprends mieux certaines choses et je me projette différemment mais certaines projections seront un héritage effectif de ce premier EP qui marque un cycle qui va ouvrir sur quelque chose...je ne sais pas quoi encore mais j'ai des pistes et j'y travaille.
Peux-tu expliciter son titre?
« De Cendres et de Larmes » est en rapport avec le thème de cet EP et cela illustre un sentiment d’insécurité par rapport au monde. Même si cela fait peu « Dark Pop », je trouve que la vie ; tout comme l’évolution ; c’est violent. Dans la cendre, c’est peut-être un peu abusif mais je pense que nous sommes beaucoup à avoir grandi dans le combat, dans la destruction de choses, dans les larmes et dans la tristesse mais comme on dit, le phénix renaît de ses cendres. Par ailleurs, il y a un rapport à l’âge, au fait de se connaître soi-même, à prendre des risques, à prendre son envol, à se faire confiance...De la cendre, renaîtra une nouvelle terre !
« M’En Aller » est sorti en amont de ton EP, ce titre donne-t-il vraiment le ton musical de ton disque ou donne-t-il des clés pour la suite ?
Non, « M’En Aller » ne donne pas le ton musical de cet EP mais il vient rajouter une couleur qu'il fallait pour avoir quelque chose de plus complet. Sur ce disque, il manquait quelque chose d'un petit peu plus entraînant. Cette chanson ; qui aborde les relations toxiques et le fait de prendre la décision de partir ou pas ; vient apporter une touche un peu plus Dance, up tempo, alors que le reste de l’EP est un petit peu plus soft, plus doux, plus Dark Ballad mais pas forcément dans le propos. « M’En Aller » vient donner un petit peu de rythme dans cet EP et ça a été un test aussi afin de voir si j’étais à l’aise là-dessus.
Peux-tu nous parler de la mise en image de cette chanson? Pourquoi as-tu choisi de tourner ce clip dans un musée?
A la base, toutes les chansons ont déjà des univers visuels dans ma tête ainsi que dans celle d'Haus of Bobbi qui en est le compositeur. Nous travaillons beaucoup par l'image, ça peut être très interne parfois car nous n’en parlons pas forcément mais nous avons instinctivement des visuels. En ce qui concerne « M’En Aller », il y avait deux qui cohabitaient à savoir la rapidité par rapport au rythme qui était de l'ordre du véhicule, du bolide, quelque chose qui va vite, mais au niveau clip, je ne me voyais pas faire cela, ça ne m’aurait pas ressemblé car je ne suis pas très mécanique. J’ai abandonné cela mais on retrouve cette idée sur le visuel de la pochette avec cette moto futuriste un peu postapocalyptique; je tenais quand même à l'illustrer car ça faisait partie de la naissance cette chanson-là. Par contre, au niveau du clip, quand j'en suis venu à vouloir interroger le couple et les relations toxiques, je voyais ça comme des tableaux, des portraits, des scènes de genre qui représentent des scènes du quotidien en peinture. Le clip est devenu une mise en abyme de tableaux mais qu’est-ce qu'il y a derrière ? Est-ce que c'est un rêve, la réalité, un fantasme, une projection ? On ne sait pas toujours ce qui s’est passé dans ces tableaux. Nous avons eu l’opportunité de collaborer avec le Musée des Beaux-Arts de Rouen grâce auquel nous avons pu mettre en scène tout cela. Une fois la base posée ; les tableaux dans les tableaux ; nous avons cherché à mettre en valeur le lieu sans qu’il ne devienne le clip. Les personnages restent en collaboration avec l'architecture et les œuvres, ils se parlent et ils se mettent en valeur les uns les autres. Il y a notamment une reproduction d’un tableau de Magritte ; qui n'est pas aux Beaux-Arts de Rouen ; que j'ai voulu rajouter en plus, alors que La Flagellation du Christ est vraiment aux Beaux-Arts de Rouen. Le costume avec les grandes manches, la déambulation, la course à travers les pièces... tout cela est venu après à partir du repérage du lieu en tant que tel et ce qui m’évoquait. Dans ce clip, quand mon personnage court pour s’échapper, l’autre ne bouge pas, il devient presque un personnage de peinture qui attend que l’autre personnage revienne prendre sa place.
Quelles thématiques abordes-tu sur ton EP ?
Cet EP interroge le rapport à l'autre et à soi dans l'intimité, le rapport un à un, principalement le couple ou l'amitié mais aussi le rapport au monde
Que mettrais-tu en avant d'un point de vue artistique chez Haus of Bobbi avec qui tu collabores étroitement?
Sa qualité de composition, son sens du détail sur les mélodies qui deviennent tout de suite catchy. Il y a quelque chose qui est vraiment de l'ordre de la création pure, il sait vraiment se projeter en choisissant le bon rythme et complétant cela avec les bons instruments, les bonnes percussions... Il sent quand il y a quelque chose en trop ou quand il y a quelque chose en moins et c’est vraiment quelque chose qu'il travaille. C'est une qualité qu'il a déjà et il l’entretient par la pratique.
Sur ton EP, tu reprends un titre d’une célèbre chanteuse en compagnie d’Haus Of Bobbi. Pourquoi et comment as-tu revisité ce morceau?
C’est Haus of Bobbi qui a proposé ce cover par rapport à la scène et il est en regard de « M’En Aller » comme cela avait été le cas pour « Pull Marine » et « C’Est Si Beau » et pour « Amoureuse » et « Quand Tu Dors ». Ce nouveau cover intégrait l’EP d’une manière tout à fait logique. Nous réarrangeons toujours les chansons que nous reprenons mais si nous ne faisons pas du copié-collé, nous essayons de ne pas trop nous éloigner de l’œuvre d’origine afin de la respecter l’œuvre. Faire des covers peut paraître facile comme exercice mais ce n’est pas du tout le cas, c’est une prise de risque, c’est un hommage rendu à un artiste que l’on aime et dont on veut prendre soin. On sent ce respect-là dans le travail d’Haus Of Bobbi qui apporte une plus-value aux morceaux.
Comment synthétiserais-tu ton univers?
Dark, fantasy au sens littéraire du terme, sensible et à la frontière entre la science-fiction et la réalité, onirique et esthétique.
As-tu déjà été tenté par des émissions telles que The Voice et Star Academy ; voire Nouvelle Star ou Popstar à l'époque ; afin d'accélérer les choses ou pour acquérir plus de bagage ?
Non et oui. Non car je n'ai pas « une voix » et je ne serais pas à l'aise sur ce type de choses. J'ai tendance à vite démystifier les choses car j’ai besoin de les comprendre et j'ai deux regards, le synthétique et le détail, je vois les grandes et les petites choses en même temps, j'observe, j'analyse et je vois où est ma place dans l'intégralité et je ne me sentirais pas à l’aise de faire des prestations à voix à la télé. Par contre, l’aspect technique, le fait de pouvoir travailler autrement, je crois que ça serait intéressant mais je pense qu'il y a d'autres manières de faire qui ne sont pas ces biais-là. Au lieu de passer par des émissions télévisées, j’imagine plus cela dans la collaboration avec d’autres artistes.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale?
Enfant, j’écoutais Dorothée et les génériques de dessins animés. ; les soundtracks très orchestrales d’animation notamment celles de Dragon Ball, Sailor Moon, City Hunter...C’était de la musique de qualité qui était très travaillée. Au Japon, il y a une vraie culture de cette musique-là. J’écoutais les vinyles qu’avaient mes parents et c’est marrant car j’y reviens, je pense notamment aux albums « Femmes d’Aujourd’hui » et « Les Crises de l’Âme » de Jeanne Mas. J’ai aimé également les comédies musicales notamment Les Dix Commandements. J’ai beaucoup écouté Zazie à ses débuts ; j’aimais sa gestion et son grain de voix ainsi que ses textes qui sont excellemment bien écrits. Actuellement, j’écoute beaucoup Pomme que je respecte pour son travail scénique ; elle est impressionnante. Pour le côté un peu plus festif, Kylie Minogue entre autres. J’aime bien aussi Eddy de Pretto ; plus sur le début ; pour ses textes, son engagement et pour ce qu’il affiche.
Quels sont tes prochains projets?
Le cover sortira le 18 avril et il sera accompagné d’un clip. L’EP devrait paraître d’ici l’été. Je suis en train d'avancer sur un remix de « M'En Aller ». J’aimerais travailler le live en résidence afin de proposer de nouvelles choses à partir de début 2026. J’ai des idées pour la mise en images du titre « Le Monde », j’y travaille avec une artiste du monde du graphisme qui est extrêmement talentueuse mais cela prendra beaucoup de temps...nous aimerions que ce projet aboutisse d’ici l’hiver prochain. Il y a des pistes pour de nouveaux titres que j’aimerais aboutir pour l’année prochaine...J’aimerais également collaborer avec d’autres artistes comme cela a été le cas récemment avec Samuel Rozenbaum.
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K Sensei - M'en aller (Clip Officiel)
K Sensei - M'en Aller (Clip Officiel) 💔 "M'en Aller", c'est une chanson qui parle des relations toxiques et des violences intra-conjugales. À travers ce titre poignant, K Sensei met en lumière...
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𝗥𝗔𝗬𝗢𝗡 𝗩𝗘𝗥𝗧 - K Sensei et Haus Of Bobbi
Sauvegardez "Rayon vert", la cover de Mylène Farmer et Aaron par K Sensei et Haus Of Bobbi. Sortie le 18 avril 2025.