Rencontre avec deux membres de Tora afin d’en apprendre plus sur « Temps de Flors » !
Comment avez-vous trouvé le titre de votre quatrième album qui correspond à un événement bien particulier en Catalogne ?
Jo : Nous avons écrit l’album en Catalogne. L’année dernière, au mois de mai, nous avons trouvé un studio à une dizaine de minutes en voiture de Gérone et quelques jours après y avoir débuté les sessions, nous avons découvert qu’il y avait un festival baptisé Temps de Flors qui se déroulait dans la ville. Nous nous y sommes rendus, la ville était couverte de fleurs et il y régnait une belle énergie. Nous avons aimé cette idée du temps des fleurs, nous avons été inspirés par cette énergie printanière et cela a influencé tout le processus créatif de l’album. Quelques mois après avoir fait ce disque, nous avons commencé à chercher un titre à lui donner, Thorne a suggéré « Temps de Flors » et cela a fait sens pour nous tous.
Pourquoi avez-vous choisi de créer un court morceau instrumental avec ce titre-là plutôt que d’en faire réellement une chanson ?
Thorne : Parfois, les chansons disent elles-mêmes ce qu’elles ont envie d’être. Durant le processus de création, nous avons toujours beaucoup d’idées et pour ce morceau, ça a été droit au but ainsi, nous avons senti qu’il était complet comme cela sans avoir à ajouter des mots dessus. A l’origine, ce morceau s’appelait « Meditate » car c’était une sorte de méditation mais nous avons changé son titre quand nous avons choisi de baptiser l’album « Temps de Flors ». Ce morceau aurait pu être encore plus court ou plus long, ça aurait pu être une chanson à part entière mais parfois, c’est sympa d’avoir une pause dans un album, cela fait une transition.
Quelle fleur associeriez-vous à chaque membre du groupe et pourquoi celle-là ?
T : Nous avons choisi des fleurs bien spécifiques pour la pochette de notre album en corrélation avec leur floraison au printemps. Pour Jo, c’est la rose, pour Jai, c’est le lilas et j’ai un léger doute en ce qui concerne Shaun et moi-même mais il me semble qu’il s’agit de la jonquille et de la tulipe.
Comment décririez-vous l’univers de Tora ?
J : Contrasté avec plein de changements dynamiques et cela aussi bien visuellement que musicalement parlant afin de ne jamais faire la même chose.
T : Éclectique, coloré mais aussi maussade et assez alternatif même si nous faisons de la musique électronique car ce que nous faisons n’est pas nécessairement commercial au sens premier du terme.
J’ai lu que tora signifie maintenant en Grec mais maintenant quoi ? Comment compléteriez-vous cet adverbe ?
J : Le son de maintenant mais nous évoluons avec le temps.
T : Maintenant, nous faisons de la musique, nous sommes chanceux de cela et nous sommes dans le moment présent.
Quelles sont grands thèmes abordés sur votre nouvel album ?
J : Pas mal de chansons de cet album parlent de la fin de l’hiver, de sortir des ténèbres et d’apporter la lumière au monde. La positivité est l’un des grands thèmes de cet album et « Happy To Have Today » en est un bon exemple ; cette chanson est un rappel à être dans le moment présent et à être content de ce que l’on a à l’heure actuelle. Au travers des textes de ce nouvel album, notre intention était que les auditeurs se sentent mieux et pleins d’espoir afin qu’ils puissent voir la lumière au lieu de la noirceur dans chaque chose.
Avez-vous eu de nouvelles envies artistiques sur ce disque ?
J : Sans aucun doute !
T : Nous voulions explorer différentes sortes de sons mais aussi être sélectifs dans ce que nous utilisions car quand on fait de la musique sur ordinateur, il y a des possibilités infinies. Cette fois-ci, nous avons apporté notre matériel et nous avons essayé de contrôler ce dont nous nous servions. Pour cet album, nous avions une limitation créative et un son plus concentré.
J : Par ailleurs, nous voulions que nos chansons sonnent plus live. Même si nous avons gardé nos racines et des sonorités électroniques, nous souhaitions que ce disque soit plus celui d’un groupe qui joue sur scène.
Quel regard portez-vous sur cette dizaine d’années parcourues en groupe ?
T : De bons moments partagés ! Comme nous faisons les choses de manière indépendante depuis toujours, nous avons beaucoup appris depuis nos débuts et nous sommes tous devenus compétents dans différents domaines. En tant que groupe également, nous avons acquis des connaissances et gagné en expérience. Durant toutes ces années, nous avons renforcé notre fraternité.
J : Il nous a fallu beaucoup de temps pour comprendre ce que nous étions en tant qu’unité et ce quatrième opus a été le plus collaboratif, nous avons vraiment œuvré en équipe et il y a eu moins d’argumentation et de conflits créatifs, nous étions plus alignés. Au-delà de cela, nous avons mieux géré notre tournée, cela nous a permis de pouvoir nous reposer entre les concerts et de ce fait, nous avons pu livrer le meilleur de nous-mêmes sur scène.
Où aimeriez-vous que cette Cadillac blanche que vous chantez vous conduise ?
J : C’est une bonne question ! J’aimerais qu’elle me conduise à Tokyo. Je n’y suis jamais allé et c’est une ville que j’aimerais visiter un jour.
T : J’y suis déjà allé et les contrastes y sont incroyables. Je n’avais jamais rien expérimenté comme cela auparavant. C’est le plus grand choc des cultures que j’aie eu de ma vie. Tout y est différent et démesuré. Pour ma part, j’aimerais que cette Cadillac blanche me ramène au Parc national de Saguaro en Arizona où il y a de très grands cactus à perte de vue, nous y étions passés lors de notre dernière tournée Américaine et j’avais trouvé ce lieu magnifique.
Quels seraient les artistes australiens les plus marquants dans votre culture musicale ?
J : En ce qui concerne ces vingt dernières années, je dirai Flume qui a probablement eu le plus grand impact sur l’industrie musicale en Australie mais aussi sur la musique électronique, il a inspiré toute une génération de jeunes producteurs en rendant cool le fait de produire de la musique. C’est assurément l’un des nos plus grands artistes de ces dernières décennies.
T : De l’autre côté du spectre, je dirai Tame Impala car Kevin Parker produit également tout mais de façon plus analogique ; il a une approche plus Rock. Flume et Kevin Parker sont deux génies créatifs.
A votre avis, quel serait le cadre idéal pour découvrir « Temps de Flors » ?
T : Avec quelques amis, peut-être au coucher ou au lever du soleil, dans une pièce agréable avec de bonnes enceintes où les gens seraient dans le partage et dans l’instant présent. Mais si vous venez nous voir en live, ça sera une situation différente !
J : Un endroit avec une bonne acoustique, une belle scène mais pas un lieu trop grand afin que cela reste assez intimiste. L'Opéra de Sydney pourrait être un bel endroit pour découvrir l’album.
Temps de Flors par Tora sur Apple Music
Écoutez l'album Temps de Flors par Tora sur Apple Music. 2024. 13 morceaux. Durée : 37 minutes.