Retrouvailles avec Lewis Evans à l’occasion de la parution de « Cœur Céleste » !
A qui appartient ce cœur céleste qui baptise ton nouvel album ?
C’est assez énigmatique mais je vais te donner un scoop parce que je t’aime bien ! Le titre de mon album est en rapport avec le nom de ma maison qui s’appelle Cour Céleste. J’ai choisi de donner ce nom à mon disque car c’est un endroit où je me sens bien ; c’est ma petite maison de pêcheur à Granville ; je compose toutes mes chansons dans ma cuisine qui a vue sur mon jardin où il y a plein de fleurs. Si ce nom allait de soi pour cet album, ce cœur céleste est quand même pour tous les gens qui écouteront ce disque.
« Cœur Céleste » découle-t-il de ton précédent disque intitulé « L’Ascension » ?
Dès que j’ai fini « L’Ascension » en studio, j’ai enchaîné avec « Cœur Céleste » et là, je suis en train de terminer mon prochain album. Je suis dans une continuité au niveau de la création mais par contre, je donne toujours une thématique à chacun de mes albums. Pour moi, « Cœur Céleste » est une sorte de grand frère de « L’Ascension ».
Musicalement, es-tu resté dans la même veine ou as-tu d’autres envies ?
« L’Ascension » était plus psyché avec des sonorités d’ailleurs notamment d’Afrique et d’Amérique du Sud et ce disque était imprégné de l’endroit où il avait été enregistré à savoir une abbaye. Sur « Cœur Céleste », j’ai souhaité revenir à mes origines Anglaises ; je viens de Liverpool ; je voulais quelque chose de très British dans le son ; j’avais à cœur que ça pue un peu les pavés Britanniques. Parmi mes références pour ce disque, on retrouve notamment The Beatles, The La’s et The Zutons. Par contre, j’ai mis quelques petits twists sur cet album afin de proposer de l’inattendu ; il y a plusieurs invités sur ce disque.
« Dead Flowers » est-il un morceau à prendre comme une joke par rapport aux années durant lesquelles tu t’es essayé au jardinage ?
Oui, très bien vu (rires) ! J’adore jardiner, je suis passionné par les roses et d’ailleurs, j’essaie de faire un grand arc-en-ciel avec toutes les couleurs possibles devant chez moi ; il ne me manque que des roses bleues. Il y a un côté symbolique dans « Dead Flowers » car je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de vouloir essayer d’aller vers d’autres boulots et aussi de penser ma musique comme un fardeau, j’ai compris que ça faisait partie de moi mais qu’il fallait que j’aille de l’avant. C’est surtout durant le COVID que je me suis renseigné sur tout un tas de boulots en cherchant sur Internet. En tout cas, « Dead Flowers » renvoie vers cette idée de devenir jardinier, chose que je ne serai finalement jamais.
Où aimerais-tu que t’emmène ce « Jumbo Plane » que tu chantes sur « Cœur Céleste » et pourquoi cette destination ?
A vrai dire, j’ai écrit cette chanson en souvenir d’un dessin animé que j’ai vu quand j’étais enfant ; il y était question d’un petit garçon qui avait perdu sa mère et qui croyait que les avions, c’était elle au paradis ; mais aussi par rapport à un documentaire sur un avion qui s’est scratché sur une île en Polynésie dans les années 40 ; les habitants n’avaient jamais vu d’avion et ils pensaient que c’était un Dieu. Pour répondre à ta question, je dois t’avouer que je ne suis pas un grand voyageur, je préfère rester chez moi et regarder notamment L’Amour est dans le Pré. Je suis très bien dans ma maison et j’ai la plage qui n’est pas loin. Je n’ai pris l’avion que quatre fois dans ma vie, c’est quelque chose que je n’aime pas trop, je préfère le bateau, j’adore le ferry et je devais choisir un moyen de transport, ça serait celui-là. L’Islande est un pays qui m’attire énormément. J’aimerais bien aller y découvrir les sources chaudes.
« Invisible Man » reverrait-il à la façon dont tu perçois parfois même si pourtant, ça doit être l’inverse en tant qu’artiste ?
C’est cliché de dire cela mais « Invisible Man » est vraiment ma chanson COVID. Durant cette période-là, je me sentais totalement perdu et invisible, j’avais l’impression de servir à rien tout en sachant que j’avais zéro diplôme. Il s’est passé un tremblement de terre dans ma tête et une tristesse absolue en est sortie. « Invisible Man » illustre tous les doutes et les sentiments que je pouvais avoir à ce moment-là. Par contre, parfois, j’aimerais bien être plus passe-partout mais avec mon côté sans filtre, ce n’est pas gagné (rires). Je suis toujours visible !
John, Josie, Heather et Lizzy sont-ils des personnages imaginaires ou ces personnes font-elles partie de ta vie ?
« Do It For Me John » est un peu un pardon pour mes années connard dans les festivals car j’ai été viré du Festival Beauregard à Caen quand j’avais 23 ans et depuis John qui est le programmateur ne veut plus de moi alors que j’y avais fait l’un de mes concerts les plus magiques avec The Lanskies et il en va de même pour Les Vieilles Charrues où j’ai fait beaucoup de conneries aussi. Do it for me John, c’est un peu un équivalent pour allez donne-moi une deuxième chance. « Lizzy » est ma première chanson de fiction. Je me suis imaginé deux ados marchant dans la rue, la fille fumant une clope, le garçon buvant une limonade, et une sorte de rupture amoureuse ou amicale car elle doit partir au Japon. C’est une fiction totale. « Heather » est une chanson sur une fille qui m’avait marqué en primaire mais je ne sais pas pourquoi car on ne peut pas dire que j’étais amoureux d’elle. Je suis souvenu d’elle et cette chanson a coulé de source. Ce qui est drôle dans « Josie Wild Tears », c’est que je ne parle jamais de Josie qui était une petite vieille dame excentrique et très parfumée qui me donnait souvent deux euros quand je jouais dans la rue à Caen. Josiane qui était schizophrène habitait l’appartement au dessus de chez nous, elle venait souvent boire un café à la maison et elle était totalement barrée. J’ai appris récemment qu’elle était décédée…paix à son âme.
Ton album se termine sur « Pardon l’Amour », t’excuses-tu facilement en amour ?
Il faut savoir que cette chanson parle de la mort à la base car quand je l’ai écrite, je venais de perdre Marc qui était le guitariste de The Lanskies. J’étais triste en écrivant cette chanson, je n’arrivais pas à trouver le sens et c’est ma fille qui a chanté derrière moi pardon l’amour et ça collait dans le texte. Il y avait quelque chose de très spirituel dans ces mots. On est toujours entre l’amour et la mort car on naît, on aime et on meurt. Le but de la vie, c’est d’aimer et moi, je suis tombé amoureux de ma femme à l’âge de 16 ans ; c’est une longue histoire d’amour qui perdure toujours.
Il n’y avait pas de duos sur « L’Ascension », comment sont nés les trois qui figurent sur « Cœur Céleste » ?
Ces duos sont nés spontanément ; instinctivement. Je ne connaissais pas Frédéric Lo, j’ai vu l’un de ses clips sur Youtube et j’ai adoré son côté dandy. J’étais sur « Heather » et je me suis dit tout de suite que j’avais envie de faire un truc avec lui. Je lui ai simplement envoyé un message sur Facebook. Ca a été pareil avec LBLK, j’avais envie qu’il y ait du Rap, je suis tombé sur l’un de leurs morceaux, je leur ai envoyé un message et ce qui est incroyable, c’est qu’elles ont répondu tout de suite oui. Quant à Nolwenn Korbell, c’est un peu différent car comme mon projet va s’ouvrir à l’international, j’ai voulu qu’il y ait un petit hommage à la France avec une pointe d’originalité en incorporant du breton ; je trouve que cela ramène un côté énigmatique supplémentaire à cet album. Je suis très content de ces collaborations.
Quel message ; ou quelle intention ; aimerais-tu que le public retienne de « Cœur Céleste » ?
J’aime bien le vivre-ensemble et ça serait cela l’intention. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose avec cet album qui est peut-être plus accessible ; le public l’a très bien accueilli et j’ai pu ressentir cela avec beaucoup d’émotion lors de mon concert à La Maroquinerie.
Quels sont tes prochains projets ?
Je vais partir en tournée avec cet album et pour la première fois de ma vie, je vais chanter à Liverpool devant tous mes proches ; ça va être aussi une première pour eux car ils ne m’ont jamais vu chanter. J’ai hâte d’aller chanter devant des gens qui parlent ma langue maternelle et j’ai hâte de voir comment ils vont ressentir les choses. Par contre, ça me fait peur aussi car je ne sais absolument pas ce qu’ils vont me dire ensuite ; si ça va leur plaire ou non. En 2025, je vais sortir de la France, je vais aller jouer au Canada, en Belgique, en Allemagne…Il va y avoir plusieurs live sessions Oui FM. Idéalement, le successeur de « Cœur Céleste » sortirait fin 2025/début 2026. J’ai plein d’idées folles en tête dont la créa d’une fanfare et des collaborations notamment dans le Rap. Nous nous sommes mega connectés avec Frédéric Lo ; c’est quelqu’un que j’apprécie vraiment ; et je pense que l’histoire n’est pas finie entre nous…Des choses vont se passer mais pour le moment, il n’y a que Dieu qui sait de quoi demain sera fait !
Lewis Evans - MONDAY - (Official Video)
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