Rencontre avec Welcome Nogaro au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Clément, je fais de la musique depuis mon plus jeune âge et j’ai crée le projet Welcome Nogaro. Je suis auteur, compositeur et interprète. Je joue de la guitare, du synthé, de la basse et j’écris notamment des partitions de batterie. A côté de la musique, je suis cartographe indépendant ; c’est un autre volet artistique et les cartes de géographie que je dessine me permettent de financer mon projet musical sur lequel je suis en autoproduction.

Quelle est la signification de ton nom de scène ?

C’est assez personnel. Nogaro est une ville dans le Sud de la France, dans le Gers plus précisément. Il y a un circuit automobile à Nogaro mais il faut le savoir. A l’été 2022, je suis passé par cette ville durant l’écriture de mon premier disque, c’était le jour le plus chaud de l’été, je venais de traverser des épreuves assez difficiles et le nom m’est resté. J’ai trouvé que Nogaro avait une connotation un peu mystique. Par ailleurs, j’étais en train de lire « Cent Ans de Solitude » de Gabriel García Márquez et dans ce roman, l’auteur parle du village de Macondo qui est un petit peu magique et Nogaro m’a évoqué Macondo. Quant à Welcome, cela vient de « Ne Tirez Pas Sur l’Oiseau Moqueur » qui a été écrit par Harper Lee, c’est un personnage secondaire qui est décrit comme étant très candide et il m’a touché le peu de temps où il apparait.

As-tu d’abord cherché un cadre pour ta musique avant de la présenter au public ?

En fait, non, je pense que ça s’est fait petit à petit. J’avais un certain nombre de maquettes de côté et c’est avec mon producteur ; qui m’a d’ailleurs beaucoup aidé car il avait un peu plus d’expérience ; que j’ai tissé le lien entre tout cela. Comme Thomas Stenou a une grande écoute de la musique, il a su où diriger le projet, c’est lui qui a donné la couleur à tout ce que j’avais écrit. Il n’y avait donc pas vraiment de cadre et c’est au fur et à mesure de nos sessions de studio que le projet s’est dessiné.

Ce titre d’EP pourrait sous-entendre que tu développes un récit dans ce disque, est-ce le cas ?

Oui, effectivement, cet EP raconte un deuil amoureux et les étapes qui y sont associées. J’ai vu ce deuil mais aussi la guérison qui l’a suivi un peu comme un jardin intérieur. De façon imagée, c'est comme être à une fenêtre et regarder ce paysage évoluer, on s’y accroche un peu avec beaucoup de nostalgie mais il évolue, il a une histoire et c’est cette histoire-là que je raconte dans ce disque. La métaphore de la fenêtre, c’est un peu ce que j’ai traversé moi pendant cette histoire-là.

Quelles thématiques abordes-tu sur « Story From The Frame » ?

Cet EP parle beaucoup d’amour, de rupture, de la difficulté de laisser partir la personne mais aussi la mélancolie afin de passer à autre chose.

Comment décrirais-tu l’univers de cet EP ?

Candide, nostalgique, introspectif et contemplatif.

As-tu réalisé toi-même les visuels qui entourent ton projet ? Cela pourrait découler de ton autre métier…

Non, j’ai travaillé avec plusieurs artistes. En ce qui concerne le clip qui illustre « Inside », j’avais une idée assez précise et j’ai contacté une artiste Américaine qui m’a aidé à mettre cela en place. J’ai fait un moodboard ; j’ai dessiné pas mal de choses ; et ensuite, Sabrina Nichols a redessiné et animé tout cela. Quant à la pochette de l’EP et de celles des singles, elles ont été dessinées par Purma qui est une amie. Je trouve ça chouette de faire participer d’autres personnes mais toujours en leur donnant une ligne directrice dans l’esthétique.

Il y a de l’espagnol et de l’anglais sur « Story From The Frame », penses-tu qu’il y aura du français sur ton prochain disque ?

C’est une bonne question. C’est possible mais cela va dépendre de ce qui sonnera le mieux…Parfois, je commence à écrire en anglais et je continue dans cette langue car je me dis que c’est bien. C’est vraiment sur le moment. L’espagnol est sorti comme cela mais j’ai trouvé que ça collait avec la chanson. J’écris déjà un peu français mais je trouve que c’est difficile de chanter dans notre langue ; les intonations sur les mots sont très différentes ; d’autant que j’ai été bercé dans la culture Anglo-Saxonne. Mais, si j’arrive à trouver une chanson où cela se fait tout naturellement, je chanterai en français sans me poser de questions.

Que représente pour toi « Story From The Frame » ? Cet EP fige-t-il ta direction artistique ou crois-tu qu’à l’avenir, tu iras vers des choses moins Folk et peut-être plus Rock ?

Au contraire, je crois que ça va devenir plus Folk que Rock. « Story From The Frame »  est un premier disque, il n’est pas parfait, il est ce qu’il est et j’en suis extrêmement fier mais je sais que l’album sera très différent. Ce premier EP est un peu une « carte de visite », il illustre ce que j’ai été capable de faire à ce moment-là avec peu de moyens ; et encore une fois, j’en suis très fier ; mais je pense que la suite aura une esthétique différente. Ça sera peut-être un peu plus minimaliste dans les sons mais beaucoup plus ambitieux et travaillé.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Radiohead ; Thom Yorke est vraiment important dans ma culture musicale ; The Verve, Archive mais plus sur le tard et des groupes qu’écoutaient beaucoup mon père notamment Pink Floyd ; c’est le groupe qui m’a donné envie de faire de la guitare ; Led Zeppelin, Supertramp, Red Hot Chili Peppers et aussi Alain Bashung. Petit, j’adorais l’album « Ray Of Light » de Madonna et je le réécoute encore parfois.

Quels sont tes prochains projets ?

Je serai en concert le 15 octobre au Supersonic. Je vais travailler le live à quatre et j’aimerais développer un live en solo afin d’être un peu plus indépendant et mobile. Cet automne, je vais partir en pré-production pour mon album sur lequel il n’y aura aucune chanson de l’EP ; c’est vraiment le gros travail qui va s’amorcer sur 2025 car je souhaiterais battre le fer tant qu’il est chaud. Idéalement, j’aimerais présenter des nouveaux morceaux assez rapidement.