Rencontre avec Gia Ford à l’occasion de la parution de son premier album !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice et interprète ; principalement interprète. Je joue surtout de la guitare même si je m’étais mise d’abord à la batterie quand j’étais enfant ; je n’en joue plus aujourd’hui. Je viens de Sheffield qui se situe dans le Nord de l’Angleterre et durant mon temps libre, j’aime écrire d’autres choses que des chansons notamment de la poésie ; j’aimerais bien écrire un livre un jour. Et parfois, je fais aussi du café pour gagner ma vie !

Tu as commencé par sortir des titres depuis 2020 avant de dévoiler ton premier album le 13 septembre dernier, dirais-tu que cela a été un parcours nécessaire afin de trouver ton univers ?

Effectivement, j’ai sorti des singles avant cet album mais ils sonnaient très différemment de ce disque. Avec « Transparent Things », je crois que j’ai enfin trouvé la manière dont je voulais sonner. Cet album a été enregistré dans un vrai studio avec de bon producteur. Au-delà de cela, je pense que mes chansons sont plus qualitatives maintenant ; j’ai réussi à développer la narration au fil des années. Mais à vrai dire, je crois que nous évoluons perpétuellement, je ne suis plus celle que j’étais il y a un ou deux ans et le changement s’est fait très rapidement.

Comment le décrirais-tu en quelques adjectifs ?

Narratif, cinématique et un peu macabre ; certains textes peuvent être un peu violents ou dark.

Que sont ces choses transparentes qui baptisent ton album ?

A vrai dire, cela est en rapport avec la transparence des personnages qui peuplent cet album car beaucoup d’entre eux ne se montrent pas tels qu’ils sont à la société mais ils se révèlent dans les textes. Cela renvoie aussi à l’idée que l’on ne sait jamais ce qui se cache derrière ce que l’on voit à l’œil nu ; on ne voit jamais totalement ce que les gens sont.

Plusieurs titres ont été mis en images, as-tu pensé ton album comme un projet visuel ?

 Ma partenaire Melanie Lehmann s’occupe admirablement de tout ce qui concerne la partie créative et elle a ressenti le besoin de développer l’aspect visuel de mes chansons. Je crois que les images qui me viennent quand j’écris mes chansons sont totalement différentes de celles des clips mais Melanie est force de proposition et elle sait que cela va me plaire. En tout cas, rien n’était planifié dès le début.

Même si cela reviendrait presque à choisir entre tes propres enfants, quel serait ton clip le plus réussi selon toi et pourquoi celui-là ?

Je crois que cela aurait été plus difficile pour moi de choisir ma chanson préférée sur l’album mais en ce qui concerne les clips, j’ai une préférence pour celui qui illustre « Housewife Dreams Of America ». Ce n’est qu’un visualizer, c’est une boucle de quarante secondes mais je trouve que ces images sont très belles et j’ai aimé que cette vidéo soit filmée en format 16 mm. J’aime beaucoup aussi le clip de « Paint Me Like A Woman ».

Quels sont les thèmes principaux sur ton album ?

Cet album parle principalement d’aliénation ; pas mal de personnages de mes chansons sont en quelque sorte en marge de la société ; de la mort, d’amour mais surtout de séparation d’avec quelque chose de normal.

Ton écriture est-elle plutôt directe ou plutôt métaphorique ?

Mon écriture est clairement métaphorique mais je pense que cela vient du fait que j’aime la poésie et que les métaphores peuvent mieux évoquer des sentiments que des discussions littérales. J’essaie de ne pas être trop obtuse dans les images que j’utilise mais si je sens que ce sont les bonnes, je fais confiance à mon instinct. Je reçois des messages de personnes qui apprécient les paroles de mes chansons et qui les trouvent puissantes, les auditeurs arrivent donc à en comprendre le sens.

Dans quel style, éloigné du tien, te verrais-tu faire des collaborations ?

Ce n’est pas vraiment une chose à laquelle j’ai réfléchi mais de très bonnes collaborations se font notamment dans le Hip Hop, je pense à Lana Del Rey qui a ces influences-là. Je ne saurai dire…nous verrons en fonction des opportunités. En tout cas, j’aimerais beaucoup travailler avec Nick Cave de la même façon qu’il a collaboré avec PJ Harvey ou Kylie Minogue.

Qui trouve-t-on dans ta culture musicale ?

Kate Bush ; cela me vient de ma mère et je trouve qu’elle est incroyable aussi bien dans l’écriture que dans l’interprétation ; Dusty Springfield, Electric Light Orchestra, Portishead, Massive Attack, Björk et The Carpenters ; Karen est l’une de mes chanteuses préférées, je crois que j’ai essayé de l’imiter un peu quand j’étais petite.

As-tu déjà commencé le travail sur ton second album ?

Oui, j’ai commencé à travailler sur la suite mais pour le moment, je ne sais pas encore si ce prochain disque sera un album ou un EP…J’ai déjà composé sept ou huit morceaux qui ne sont pas si éloignés de ceux de mon premier album tout en étant quand même un peu différents. Les derniers morceaux produits pour « Transparent Things » font un lien naturel. J’espère que la suite sera encore meilleure car ce premier album m’a permis de grandir en tant que musicienne…nous verrons bien !