Rencontre avec Gabriel Seize au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Prologue » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis né à Lyon mais je vis en Belgique depuis une quinzaine d’années. J’ai démarré mon projet solo durant la période du COVID et mon premier titre est sorti en 2022. Je suis un peu un artiste 360 degrés puisque je suis chanteur, auteur ; j’ai globalement écrit la plupart des textes sur « Prologue » ; compositeur, claviériste, producteur et aussi artiste 3D car je créé tous les visuels en 3D de mes clips. Dans ce projet, je laisse libre court à mon côté geek qui était très refoulé jusqu’à présent ; cela fait des années que je suis musicien dans des formations plutôt Pop-Indé avec lesquelles je faisais une musique plus organique et je ne m’étais pas rendu compte à quel point j’aimais être tout seul dans mon coin à bricoler des choses comme dans un laboratoire et ce côté geek avec des machines. Gabriel Seize fait suite à Beautiful Badness qui a connu une carrière assez longue en Belgique et un petit peu en France ; 3 EPS et un album sont sortis avec ce précédent projet.
Gabriel Seize est-il dans la continuité de ce que tu faisais avec Beautiful Badness ?
Ce projet solo est quand même un peu dans la continuité de Beautiful Badness car c’est en travaillant sur l’album qui est sorti fin 2020 que j’ai fait quelques rencontres qui m’ont rouvert l’esprit sur les synthés. Sur « Rewind », j’ai bossé avec Marlon B et Albin De La Simone qui sont de grands fans de synthés, j’ai exploré ça avec eux et je me suis rendu que j’aimais ça.
Que représente le chiffre 16 pour toi ?
A la base, j’ai choisi Seize comme nom de scène car c’est une simplification de mon nom de famille mais j’aimais bien le choix de ce chiffre puisqu’il évoque plein de choses qui sont en lien avec cet univers-là. Dans la musique occidentale et surtout dans l’Electro, ce multiple de quatre est vraiment un chiffre clé. Tous les séquenceurs ont seize pas, les morceaux dans la musique électronique sont souvent construits sur des boucles de quatre accords sur quatre phrases/refrains et cela m’évoque aussi les sons 16 bits. J’aimais bien l’idée qu’il y ait un côté mathématique dans le nom et ce chiffre collait particulièrement bien par rapport au projet.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Futuriste mais nostalgique ; c’est le futur tel qu’on le voyait avant. J’aime bien créer un espace qui n’existe pas et dont on sait qu’il n’existera pas ; un chemin que le monde aurait pu prendre mais qu’il n’a pas pris. On n’est dans des thématiques et dans des ambiances futuristes mais en même temps, c’est totalement passéiste. Pour le coup, il y a toujours eu cette notion de nostalgie dans tout ce que j’ai fait. C’est un ressenti personnel mais cela peut parler aussi à d’autres par rapport à ce que l’on vit de nos jours car nous sommes quand même dans une époque de menaces permanentes à tous les niveaux. Cet endroit qui n’existe pas peut soit permettre de regarder notre vrai monde soit d’y échapper de temps en temps. Cet univers est assez rêveur et immersif.
« Prologue » amorce-t-il un concept que tu vas développer prochainement sur un album ?
Oui, c’est certain mais je ne sais pas du tout pour quand…S’il est vrai que je pose les bases d’une histoire avec cet EP, je me laisse une grande liberté quant à la direction dans laquelle cela va partir. Est-ce que l’album sera la prochaine étape ? Ce n’est pas certain car il y aura peut-être un second EP avant…et je n’exclus pas de faire des morceaux hors format puisque j’ai envie de cultiver de plus en plus l’aspect visuel. A l’ère des réseaux, on est amené aujourd’hui à faire beaucoup de choses très courtes. A l’inverse, pourquoi ne pas faire quelque chose de plus long comme un court-métrage musical…J’ai plusieurs pistes, j’y réfléchis mais c’est vraiment en chantier pour l’instant.
Quels thèmes abordes-tu sur cet EP ?
Sur cet EP, je parle de cette vision du monde que l’on avait il y a un certain mais que l’on n’a plus ; ce futur perdu reste un peu l’idée centrale. Parmi les autres thèmes, on retrouve notamment l’évasion mais par là même aussi le déni, la quête perpétuelle ; le fait de courir sans cesse après quelque chose ; et puis, il y a de la rêverie pure.
En référence au titre de ton second single, à quoi ressemblerait un jeu vidéo dont Gabriel Seize serait le héros ?
Dans le clip de « My Video Game », je me suis amusé à me mettre en scène dans une course avec mes idoles de la scène French Touch et Synthwave, cela illustre le paradoxe de l’artiste et l’inspiration car tous ces artistes te boostent pour franchir des étapes mais en même temps, il y a la frustration éternelle d’être toujours derrière sans les dépasser. Pour répondre à ta question, je pense que ce serait un jeu d’aventure rétro-futuriste où l’on devrait tracer son chemin dans un monde imaginaire ; une sorte de Final Fantasy où l’on devrait trouver son propre chemin.
Habilles-tu tes prestations en live afin que le public soit plongé dans l’univers futuriste dans lequel tu évolues dans tes clips ?
Pour l’instant, assez peu car j’ai fait surtout des premières parties ou joué sur des scènes de plus petites tailles. En tout cas, sur scène, j’essaie de récréer une ambiance de vaisseau spatial. Je suis derrière un immense cockpit avec plein de claviers et je fais en sorte que la musique électronique que je présente soit la plus jouée et la plus live possible. Pour le moment, je me suis vraiment concentré sur la manière de mettre en scène la musique mais j’ai quand même des lunettes futuristes et une sorte de veste de Star Trek ! Par contre, j’ai vraiment envie que l’on soit dans une vraie performance live, le côté projections/ciné-concert, ça ne m’attire pas du tout. Actuellement, je présente une formule en trio, je suis accompagné d’un batteur et d’une batteuse et ça bastonne quand même pas mal.
Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?
Les plus évidentes sont les pionniers de la French Touch notamment Air et Daft Punk et des groupes de Synthpop comme Goldfrapp. Quand j’étais gamin, j’ai été biberonné par Vangelis, Jean-Michel Jarre et la série de compilations Synthétiseur éditée chez Arcade à la fin des années 80 et au début des années 90. The Beatles, Queen et Pink Floyd m’ont énormément marqué et même s’ils sont assez éloignés de ce que je fais, je pense qu’ils re-rentrent par la petite porte. Sinon, j’ai beaucoup écouté de Rock Alternatif grand public des années 90, je pense notamment à The Verve, R.E.M et Nada Surf.
« Plastic Life » serait-il un hommage assumé au « Playground Love » d’Air ?
C’est difficile de ne pas y penser ! Disons qu’il faut mieux l’assumer que faire semblant que non (rires). Pour moi, c’est entre ce morceau-là d’Air et Paul McCartney. En revanche, c’est venu naturellement, rien n’a été calculé.
Quels sont tes prochains projets ?
Le 14 juillet, nous jouerons au Baudet’stival à Bertrix, le 19 juillet aux FrancOff des Francofolies à Spa, le 09 août au Festival Parc à Namur et le 10 août au Festival La Rue Et Toi à Virton. Une reprise de Nada Surf est dans les tuyaux. Je vais essayer de produire plus de petits contenus afin de décliner mon univers visuel car aujourd’hui, on ne peut plus se contenter de présenter un clip tous les trois mois. J'aimerais faire plus de collaborations notamment avec des artistes Synthpop Bruxellois et je vais m’atteler à la suite !
Gabriel Seize - Beautiful Lie (Official Music Video)
Official music video for Beautiful Lie, by Gabriel Seize. From the EP "Prologue", available evreywhere: https://distrokid.com/hyperfollow/gabrielseize/prologue Subscribe to Gabriel Seize on Youtube: