Retrouvailles avec Fred Skitty au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « 1983 » !
Pourquoi as-tu attendu « aussi longtemps » avant de proposer un nouveau titre, serait-ce parce que tu es concentrée à ta carrière de DJ ?
Il y a plusieurs raisons mais on peut dire cela. J’ai attendu longtemps avant d’envoyer la suite alors qu’elle était déjà plus ou moins actée en 2022 car tout ne s’est pas passé comme prévu et comme je suis perfectionniste, j’ai préféré prendre le temps nécessaire pour peaufiner mes morceaux ; je ne voulais rien bâcler. J’ai eu le sentiment de me mettre un peu trop de pression et j’ai décidé de prendre un peu de recul avant de revenir. Par ailleurs, quand on est un(e) artiste en développement, c’est compliqué car même si on est censé envoyer des paillettes sur les réseaux, on est rattrapé par la réalité du quotidien, il a fallu que je travaille pour me stabiliser de nouveau financièrement et j’ai donc priorisé les DJ sets à Marseille ; j’ai notamment fait pas mal de soirées avec mes amis qui ont un collectif de drag queens.
Que symbolise pour toi l’année 1983 qui donne son nom à ton nouveau titre ?
Ma sœur est née en 1983 ; c’est un petit clin d’œil, c’est une façon de lui « rendre hommage ». Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été très attirée par les années 80 et j’avais tendance à dire que j’aurais aimé que l’on échange nos places afin que je sois la grande sœur née en 1983 et elle, la petite sœur née en 1994. Etant très fan de Madonna, c’est en 1983 qu’est sorti son premier album éponyme mais aussi « Thriller » de Michael Jackson avec le clip qui allait avec et qui a révolutionné beaucoup de choses dans l’audiovisuel et dans la culture musicale aussi.
As-tu échangé avec des proches pour qu’ils te parlent de cette époque que tu n’as pas connue toi-même ; étant née une décennie plus tard ?
Evidemment, j’en ai parlé avec mes parents et avec ma sœur même si elle était petite à cette époque-là et que c’est forcément différent quand on est adulte ou même ado. J’échange beaucoup avec Barbara qui est ma directrice de production à Marseille car elle aussi, elle est très années 80 et elle a grandi à cette époque-là. Depuis que nous nous connaissons ; cela remonte à 2021 ; nous avons découvert que nous avons des références communes alors que nous avons 20 ans d’écart.
De quoi as-tu voulu parler dans « 1983 » ?
A la base, « 1983 » se veut être une chanson légère et dansante qui évoque des souvenirs à tout le monde. J’avais vraiment à cœur de faire un morceau Pop qui puisse parler à beaucoup de gens mais il y a un sous-texte un peu plus profond. A travers les lignes, j’aborde le fait que parfois, c’est un peu plus facile de se refugier dans le passé car on sait ce que c’est ; nos souvenirs, nos jeunes années, les choses que nous avons aimées, tout cela est réconfortant ; alors qu’on ignore de quoi demain sera fait. Cette chanson est une réflexion entre hier, aujourd’hui et ce qui nous attend demain.
Comment mettrais-tu en parallèle les années 80 et notre époque actuelle ?
On peut parfois se dire que c’était mieux avant ; oui ; mais à quels niveaux. Beaucoup de gens pensent que les années 80 étaient vachement bien mais ce n’était pas le cas pour tout le monde. Durant ces années-là, plein de gens sont morts du SIDA très rapidement et sans savoir ce qu’ils avaient car il n’y avait pas de recul sur ce virus qui a fait des millions de morts. Il ne faut pas tout fantasmer non plus. Moi, je suis très contente de vivre à notre époque. Je trouve que nous avons réalisé beaucoup de choses notamment socialement et au niveau médical ; il y a eu des avancées. Il ne faut pas oublier que l’homosexualité n’a été dépénalisée en France qu’en 1982 et que c’était encore considéré comme une maladie mentale. On ne parlait pas encore de transidentité et les femmes qui portaient plainte pour agression sexuelle n’étaient pas reçues de la même manière qu’aujourd’hui. Il faut remettre les choses dans le contexte. Il y a à prendre et à laisser.
Les artistes dont tu reprends les looks dans ton clip sont-ils ceux que tu as vraiment écoutés ou était-ce qui étaient les plus faciles à représenter visuellement ?
Non, ce sont vraiment des références qui me tenaient à cœur. Il y a notamment une recréation de Madonna ; même si je ne suis pas blonde ; avec un petit mix de Cyndi Lauper. Quand je porte le costume, c’est en référence à Michael Jackson mais aussi à tous ces artistes de Synthwave qui posaient couchés en costume à côté de leurs synthés sur les pochettes de leurs vinyles. A un moment donné, je suis habillée comme dans le clip de « Wake Me Up Before You Go-Go » car Wham ! mais aussi George Michael en solo, c’est culte pour moi. On retrouve également un clin d’œil à Dead or Alive car j’ai poncé « You Spin Me Round (Like A Record) » à une période.
En référence aux paroles de ta chanson, dans quelles photos de classe te replonges-tu le plus souvent et pourquoi celles-là ?
Les photos d’école primaire. Dans les jeunes années, on est un peu comme dans une bulle, on n’a pas des problèmes d’adultes, on est insouciant avec nos copains et nos copines.
Qu’aurais-tu aimé vivre en direct dans les années 80 ?
J’aurais aimé voir en direct ce qui se passait au niveau musical. Le début de carrière de pas mal d’artistes notamment de Madonna mais aussi la naissance et la popularisation de Synthwave avec Depeche Mode et Eurythmics ; entre autres. Je pense aussi à la mouvance de l’art New Yorkais avec Jean-Michel Basquiat et Keith Haring. Il y avait également des choses sympas qui sont apparues comme les montres G-shock de Casio, les synthétiseurs Yamaha Dx7 mais aussi les Prophet, les Roland Juno…
Dans le refrain chanté en anglais, tu parles de ta peur de l’avenir, qu’est-ce qui t’effraie le plus, serait-ce le fait de ne pas savoir de quoi demain sera fait ?
Oui, c’est certain qu’il y a de cela. Je fais partie des gens qui sont un peu éco-anxieux. Comme je le disais précédemment, le passé est réconfortant car on sait ce qu’il en est mais l’avenir fait un peu peur d’autant que je vois que les gens que j’aime vieillir, je me vois vieillir aussi et je me dis qu’il va falloir que je prépare mon avenir en assurant mes arrières ; être artiste est un super métier mais à quel prix. Je vois ma jeunesse qui s’en va et je me dis qu’il faut que je fasse les bons choix car je n’ai pas envie de me retrouver en difficulté ou avec des regrets. L’avenir est toujours incertain…et je pense que personne n’échappe à cela.
Cette chanson se termine par « souviens-toi du bon vieux temps », quel serait ton meilleur souvenir ?
Quand j’ai commencé à mixer à l’âge de 16/17 ans. A cet âge-là, on est hyper naïf et on se dit que tout est possible. C’était la naissance d’une passion et ça a été une période magnifique pleine de découvertes et de premières fois.
Musicalement parlant, « 1983 » est-il un bon avant-goût de ton prochain EP ?
J’ai envie de dire oui et non car les morceaux de l’EP à venir sont assez éclectiques. Chaque morceau a sa propre couleur ; aucun n’est similaire à un autre.
Quels sont tes prochains projets ?
Le 05 juillet, je vais refaire le Green Fest à Monteux dans le Sud de la France près d’Avignon ; je suis très contente d’avoir un set le premier jour du festival. Le 11 juillet, je serai en DJ set au Wonderlust avec le collectif Discoquette. Il y aura un nouveau titre à la rentrée et l’EP sortira idéalement d’ici la fin de l’année. Une collaboration avec Miss Martini paraîtra à l’automne ; ce morceau sera à part de l’EP.
Fred Skitty - 1983 (Official Music Video)
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