Retrouvailles avec Monsieur au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « 1 » !
« 1 » sort cinq ans après « Different », pourquoi ce laps de temps assez long alors que tu as sorti pas mal de singles entre 2020 et 2021 ?
J’ai voulu tester une nouvelle stratégie en sortant un single tous les deux mois et j’avais réfléchi à cela avant l’arrivée du COVID. Ça a été très intéressant, ça m’a permis de faire un visuel différent tous les deux mois et dans des univers très variés. Believe m’a proposé de financer un clip sur l’un des titres, cette vidéo a été réalisée par le biais d’une banque d’images qui travaillait avec eux et ça a été providentiel car bien évidemment, nous ne pouvions rien tourner pendant la pandémie. Par contre, ce rythme soutenu a fini par m’user ; il faut savoir que c’est très sportif car à peine un single sort qu’il faut déjà s’occuper du prochain. Un single sous-entendant un cahier des charges très calibré. Par contre, le fait de solliciter le public tous les deux mois permet qu’il ne nous oublie pas. A un moment donné, j’ai eu envie de me mettre dans une bulle pendant deux ans afin de créer sans me soucier du côté mercantile de la musique ; j’avais à cœur de faire quelque chose de créatif. Tout cela explique que ce laps de temps entre ces deux albums.
Pourquoi as-tu baptisé ton nouvel opus « 1 » alors que c’est ton cinquième album ?
(Rires) « 1 » est le titre du morceau le plus politique de cet album, c’est une chanson sur l’unité. Les pouvoirs en place ne cessent d’opposer les gens les uns contre les autres ; la police contre les jeunes, les fonctionnaires contre les gens qui travaillent dans le privé… ; alors que le fait d’être tous unis est la seule chose qui fera que les choses changeront. Outre le fait que « 1 » soit ma chanson préférée sur ce nouvel album, j’ai remarqué que je parlais de ce thème dans toutes les chansons de ce disque.
Musicalement parlant, t’amuses-tu toujours à explorer de nouvelles voies ou dirais-tu que tu tiens une certaine « recette » ?
Je dirai que c’est plus clair. Je me sens à l’aise dans le Funk progressif ou le R&B progressif ; cette scène-là est importante aux Etats-Unis mais en France, je crois que je suis tout seul (rires). Je pense à des artistes comme Jacob Collier, Louis Cole, Thundercat…Depuis les singles sortis en 2020 et 2021, ma musique à une couleur beaucoup plus Funk qu’auparavant.
J’ai pensé immédiatement à Lenny Kravitz en écoutant ton nouveau disque…Qu’en penses-tu ? Serait-ce une influence même inconsciente ?
J’adore Lenny Kravitz depuis très longtemps même si j’accroche moins à ce qu’il fait maintenant. Je me rappelle l’avoir vu en concert au Rockstore à Montpellier. Son premier album était une tuerie. Chez Lenny Kravitz, on retrouve des influences Seventies Soul Funk telles que Sly and the Family Stone et Stevie Wonder et forcément, je pense qu’on retrouve aussi cela dans ma musique.
Comment qualifierais-tu l’écriture de ce nouvel album par rapport à celle de ces prédécesseurs ?
L’écriture de ce nouvel album a été plus libre. Le morceau en français est le premier que j’ai écrit pour ce disque. Dès l’écriture de la chanson « 1 », je me suis dit que j’avais envie de faire ce que je voulais vraiment sans penser à des problèmes de durée pour que les morceaux passent en radio. Pour moi, le texte est une partition, je cherche des sonorités même si bien sûr, il y a des thèmes. J’écris de manière instinctive et si sur le moment, j’ai envie d’être engagé, je ne me l’interdis pas.
Quelles thématiques abordes-tu sur « 1 » ?
Je parle notamment d’amour car c’est un thème important, de transhumanisme, de politique…ces différents thèmes ont tous l’unité comme point commun.
Comment est venue l’idée de revisiter le Lacrimosa de Mozart ? La musique classique est pourtant assez éloignée de la Soul et du Groove…
C’est vrai que le morceau d’origine ne groove pas plus que cela même si c’est le cas de beaucoup de morceaux classiques notamment chez Beethoven et Bach. Sur Instagram, j’ai vu la pianiste Clémence Colombey jouer ce morceau qui est l’un de mes préférés de Mozart, je ne l’avais jamais entendu interpréter au piano et j’ai trouvé ça super joli. J’ai proposé à Clémence de collaborer ensemble, j’ai composé un beat et je lui ai demandé de jouer dessus.
« Donne Moi » est le seul titre en français sur « 1 », comment expliquerais-tu cela ?
Au départ, j’avais envie d’écrire davantage en français, « Donne Moi » a été la première chanson écrite pour ce nouvel album mais quand la seconde est arrivée, je ne l’ai pas sentie en français et comme je ne voulais plus me mettre de barrière de ce type-là, j’ai écrit « 1 » en anglais. Je ne voulais pas forcer les choses. Il y a eu des titres en français ; moins qu’en anglais, c’est sûr ; mais ils n’ont pas été retenus pour l’album car je les trouvais en dehors de ce disque, ils étaient beaucoup trop Pop. Ces belles chansons qui ne collaient pas à « 1 » feront peut-être partie d’un autre projet…
Ton premier album fêtera ses 20 ans en 2025, prévois-tu quelque chose de spécial à cette occasion ? Pourquoi pas un best of…
20 ans ? Wow ! J’ai souvent pensé au best of mais comme maintenant, on fonctionne beaucoup par playlists et que sur Spotify, il existe ce qu’ils appellent This Is, ils ont fait une sorte de best of avec mes morceaux les plus écoutés. Pour être honnête, je n’avais pas du tout imaginé que ça allait faire 20 ans et c’est effrayant ; comme tous les anniversaires, d’ailleurs (Rires) !
Maintenant que des artistes déjà bien intégrés dans le paysage musical en France s’y présentent, te verrais-tu participer à The Voice ?
Je ne suis pas sûr que The Voice apporte autant que ça aux artistes qui ont déjà sorti quelque chose mais peut-être que je me trompe. Je pense que cette émission reste une télé-réalité et que ça peut être dangereux pour un artiste car on va lui mettre une étiquette selon les besoins. Ils ciblent des personnalités. Pour ma part, je ne suis pas convaincu.
Quels sont tes prochains projets ?
« Stereo Love » sera le prochain single extrait de l’album, des versions alternatives et des live sessions sont prévues. J’ai envie de faire du live mais pour l’instant, rien n’est encore acté d’autant que je voudrais faire une vraie tournée.