Rencontre avec NOBE au Studio Luna Rosa à l’occasion de la parution de « First Soul » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Benjamin, NOBE est mon nom d’artiste, je suis parisien, producteur de musique électronique et je compose également pour l’image ; pour l’instant, je fais principalement des musiques de publicités et de documentaires mais j’ai l’ambition de passer un jour le cap de la fiction afin de composer pour des films ; c’est un bon objectif. J’ai fait un peu de batterie et de piano dans ma jeunesse ; ça a été une base intéressante pour commencer la musique. Je suis fils de batteur-percussionniste, la musique a donc fait partie de mon quotidien dès mon enfance. J’ai commencé récemment à me mettre au synthé mais je compose essentiellement avec le logiciel Ableton Live. De nos jours, grâce à tous les plugins, nous avons accès à tous les instruments virtuels et à une quantité assez phénoménale de sons et nous pouvons rejouer tout cela instantanément avec des claviers MIDI.
As-tu toujours œuvré seul et principalement dans la musique électronique ?
A l’époque où je faisais de la batterie, j’ai joué un peu avec des amis guitaristes dans un registre plus Rock, nous avions un esprit de groupe mais nous n’avons pas persévéré dans ce sens ; nous n’avions pas d’ambitions professionnelles, c’était juste pour le plaisir de la musique. Depuis que je fais de la musique électronique et que j’ai choisi d’en faire mon métier, je suis très solitaire dans la création même si parfois, j’ai eu envie de collaborer avec d’autres producteurs mais je ne me suis jamais senti très à l’aise pour m’exprimer dans ces situations-là. Même si j’envisage des collaborations à l’avenir, je pense que c’est dans cette bulle solitaire que je m’exprime le mieux artistiquement parlant.
Que cherches-tu à insuffler dans tes productions ?
Je pense que ma musique est assez liée à l’évasion ; on y retrouve une envie d’échapper à la réalité. Il y a un côté nostalgique également ; c’est quelque chose qui me tient pas mal à cœur. J’ai le souhait de toucher les auditeurs dans leur histoire et qu’ils se replongent dans leurs souvenirs en écoutant ma musique ; cette idée me plaît pas mal.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Immersif, évolutif, planant et onirique sur certains titres.
Qu’exprime « First Soul » pour toi ?
Cela reste subjectif car c’est de la musique instrumentale mais cette question est intéressante car selon moi, il y a deux messages en parallèle dans ce morceau à savoir celui de la première rencontre ; le premier amour qui peut chambouler une vie ; et un autre qui est plus spirituel ; c’est d’ailleurs le message initial. L’une de mes amies m’a raconté qu’elle avait l’impression d’être une vieille âme ; qu’elle avait la sensation d’avoir vécu plusieurs vies ; et dans ce morceau, j’ai essayé de représenter l’émotion que pouvait vivre une première âme sur Terre avec cette espèce de découverte quotidienne et la poésie que cela représente. Ce n’est qu’une fois le morceau presque fini et alors que j’avais déjà le titre que je me suis rendu compte que ça pouvait matcher avec cette idée de première rencontre et de premier amour. Étrangement, en écoutant le titre, l’émotion marchait aussi. Ça me plaît qu’il y ait ces deux messages dans « First Soul ».
La photo de la pochette de ce morceau illustrerait-elle ce que tu aurais envie de véhiculer avec ce morceau ?
Cette photo illustre un peu le choc de la rencontre et ce souvenir fort qui va nous accompagner tout au long de notre vie. Il faut savoir qu’il y a une seconde pochette, c’est la même image mais en rayons X et du coup, cela lui donne un côté un peu plus ghost et je trouvais que ça représentait bien la seconde idée.
As-tu vocation à remixer d’autres artistes à l’avenir ou est-ce quelque chose que tu fais déjà ?
Je ne l’ai pas encore fait. Jusqu’à présent, j’étais plus dans une optique de m’exprimer seul dans mes créations mais plus j’avance, plus cette volonté commence à naître. J’ai suivi une formation en MAO et à l’époque, nous avions fait beaucoup de remixes afin de nous entraîner à la composition, c’est un exercice qui me plaisait et je commence à réfléchir à l’éventualité de le faire prochainement avec d’autres artistes.
Penses-tu qu’ajouter du chant sur tes compositions sera la prochaine étape pour toi ?
Ça serait génial ; j’adorerais cela ; mais pour l’instant, je n’ai pas eu l’occasion d’en faire, je travaille avec des samples.
Te verrais-tu écrire et interpréter tes propres textes même si ta voix pourrait être noyée sous des effets ?
Franchement, je ne suis pas sûr d’autant que j’ai toujours eu un petit complexe par rapport à ma voix qui est un peu cassée. Prendre le micro et chanter serait un gros cap à passer. En revanche, l’écriture m’a toujours parlé. Pourquoi pas laisser naître un peu l’idée pour le futur…
Comment est née la bande originale de « Dream Girl : The Making Of Marilyn Monroe » ?
Cette B.O a été une super aventure pour moi. J’ai envoyé des morceaux à des boîtes de production de documentaires et de publicités et un petit miracle s’est produit. French Connection m’a contacté en me disant qu’ils souhaitaient que je fasse la B.O totale du documentaire sur Marilyn Monroe. A l’époque, je n’avais pas encore fait grand-chose et je les remercie énormément de m’avoir fait confiance. Il y a eu deux phases dans la création de cette B.O. Au début, ils m’ont laissé une grande liberté, ils m’ont juste demandé de me renseigner sur l’histoire de Marilyn Monroe, de regarder quelques documentaires et de proposer une dizaine de morceaux qui représentaient Marilyn selon moi. Pour citer un exemple, j’ai essayé de représenter son enfance sur « Norma » et ce morceau apparait plusieurs fois dans le documentaire à chaque fois qu’on y parle de son enfance ; c’est une petite fierté pour moi à ce niveau-là. La seconde étape a été ; quant à elle ; totalement différente mais tout aussi intéressante, ils m’ont envoyé des extraits qui allaient de deux à neuf minutes et pour le coup, j'ai composé sur l’image ; c’était tout nouveau pour moi. Cette expérience assez folle a duré sur plusieurs mois ; il y a eu beaucoup de rendez-vous avec le réalisateur et le producteur et il y avait une responsabilité qui planait autour du projet. Je suis fier de cette très belle aventure qui m’a apporté beaucoup dans ma manière de créer de la musique.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
En ce moment, j’ai des inspirations plutôt Garage avec des artistes comme Jaspar Tygner et Fred Again. J’écoute souvent les producteurs Electro qui arrivent à mélanger la musique cinématique et la musique électronique, je pense notamment à Worakls, Tylacine et Rone. Les musiques de films m’ont accompagné tout au long de ma vie, je pense à des compositeurs tels qu’Alexandre Desplat, Joe Hisaishi (Miyazaki) et Thomas Newman. Durant ma période Rock des années lycée, j’ai écouté les Red Hot Chili Peppers et les Foo Fighters ; j’aimais la puissance qu’il y avait dans leur musique.
Quels sont tes prochains projets ?
Je sors d’une période de création assez intense, j’ai fait pas mal de titres ces derniers mois et un EP verra le jour dans le courant de l’année ; je suis assez fier de la direction que cela a pris. Il y aura des sorties en 2024 ! Je n’ai jamais fait de live jusqu’à présent et ça me travaille pas mal en ce moment ; je commence à avoir envie de partager ma musique avec un public…c’est en discussion avec mon label.