Retrouvailles avec Sophie de Quay au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur l’EP « Soleil Intérieur » !
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous concentrer sur le français pour « Soleil Intérieur » ?
Sophie : Notre emménagement à Paris ; déjà ; cela fait un an maintenant que nous y vivons. Par ailleurs, le français est notre langue maternelle et c’est celle dans laquelle nous rêvons. Avant, nous avons fait de l’anglais car cette langue me venait plus instinctivement car j’ai grandi à New York et à Singapour mais aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est le français qui vient plus naturellement ; cette langue est plus riche. C’est plus compliqué d’écrire en français, c’est un plus grand challenge pour moi mais cela va directement droit au cœur de notre public qui comprend immédiatement toutes les paroles. Souvent à nos concerts, on nous demandait si nous pouvions traduire telle ou telle chanson, nous sentions qu’il y avait quand même une petite distance à cause de la langue quand c’était en anglais. Maintenant, nous jouons encore quelques chansons en anglais dans nos concerts mais nous nous concentrons sur notre langue maternelle.
Pourquoi un EP plutôt qu’un troisième album ?
Simon : Nous avons décidé de faire un EP car nous sommes arrivés à Paris il y a une année, nous avons sorti un premier single et nous avions vraiment envie de repartir à zéro comme lorsque l’on arrive sur un nouveau territoire ; on rencontre de nouvelles personnes, on se fait un peu « l’habitude du terrain ». Nous avions à cœur de commencer plus petit pour regarder comment cela réagit en France et ensuite, nous prendrons des décisions par rapport à cela.
Pouvez-vous expliciter le titre de cet EP ?
Simon : C’est assez vaste mais quand nous discutions du titre de cet EP, nous voulions qu’il illustre une thématique présente dans chaque chanson de ce disque et un peu par hasard, nous avons remarqué que chacune de ces chansons était englobée par ce thème-là. J’ai écrit quelques chansons de mon côté pour cet EP, Sophie en a écrit également quelques unes, nous en avons fait ensemble et les miennes ont beaucoup été inspirées par Sophie qui est mon soleil ; c’était important que l’on retrouve cela dans le titre. Par ailleurs, la seconde raison serait que nous arrivons à un âge ; autour de la trentaine ; où nous nous rendons compte à quel point il est important de prendre soin de soi ; de son soleil intérieur ; pour continuer à avancer, pour se ressourcer, pour se recentrer sur soi-même afin de pouvoir rayonner et faire du bien autour de nous. Cet EP parle beaucoup de cela. C’est une prise de conscience que nous avons eu assez dernièrement après avoir beaucoup beaucoup travaillé ; nous étions un peu dans le jus et nous avons eu besoin de nous retrouver nous-mêmes afin d’aller de l’avant.
Sophie : Il y a aussi une dimension thérapeutique. On m’a toujours dit que j’étais un soleil car je souris beaucoup et je m’intéresse aux gens mais il y a quelques années, j’ai eu l’impression que ce soleil était en train de s’assombrir à cause de personnes dans mon entourage qui étaient moins solaires et qui me transmettaient une énergie un peu plus sombre et j’ai pris conscience alors qu’il fallait cultiver ce soleil intérieur en se faisant du bien, en s’entourant de personnes et d’énergies positives ; cela a été très fort surtout pendant le COVID. J’ai appris à me soigner avec les énergies ; je fais du reiki ; tout est lié et comme Simon le disait, il faut apprendre à prendre soin de soi sur pleins de dimensions différents. Nous avions à cœur de transmettre un message positif et brillant.
« Avant L’Automne » qui a annoncé ce nouveau projet était crédité Sophie de Quay feat. Simon Jaccard, est-ce une façon d’accentuer encore plus votre duo ?
Simon : C’est à la fois une façon de l’accentuer et de le réduire ; si je peux me permettre. Depuis longtemps, nous avons pour nom de projet celui de Sophie, il se trouve que nous sommes un duo sans un être un et que nous n’en sommes pas un tout en étant un duo (rires).
Sophie : C’est de plus en plus compliqué cette histoire de nom (rires).
Simon : Sophie de Quay est une artiste solo mais je suis toujours là derrière pour faire les productions, pour composer, pour mener le projet musical à bien…Par le passé, nous avons sorti quelques duos sous le nom de Sophie de Quay, ce qui n’avait pas énormément de sens en soi et nous avons décidé de redonner du sens à cela en me mettant en featuring sur les chansons sur lesquelles je chante. Je fais de la production musicale et j’ai mon petit grain de sel dans chaque morceau mais pour ceux que nous chantons en duo ; ceux sur lesquels nos voix se mélangent ; nous avons décidé de mettre mon nom ; Simon Jaccard ; en featuring pour me faire exister un peu plus en tant que duo mais aussi pour faire exister encore plus Sophie sur les chansons où elle chante en solo.
Quelles thématiques abordez-vous sur votre EP ?
Sophie : L’hypersensibilité ; moi sous toutes mes coutures en fait ; l’amour avec un grand A ; nous parlons des gens de notre entourage qui peuvent nous inspirer et nous amener des choses positives.
Simon : « Héros » qui est un morceau très important pour moi parle du fait de savoir d’écouter, d’avoir confiance en soi sans trop devoir compter sur les autres. Ce morceau est destiné à nous-mêmes mais aussi aux personnes qui ont tendance à oublier les gens autour d’eux afin de leur rappeler que l’amour est le plus important.
Sophie : Nous parlons aussi de la fuite du temps et il y a une dimension spirituelle sur « Peux-Tu M’Entendre ? » qui est sorti dans un premier temps en chinois avec la Chorale Chinoise de Paris, cette chanson s’adresse à toutes les personnes que nous aimons et qui ne sont plus de ce monde.
Comment est née cette collaboration avec la Chorale Chinoise de Paris ?
Simon : Nous avons rencontré la cheffe de cette chorale grâce à un ami commun lors de l’un de nos concerts parisiens et nous avons eu la chance d’enregistrer deux morceaux avec Les Voix du Printemps. En septembre dernier, nous avons joué avec eux à la Mairie du IIIème arrondissement à l’occasion de la Fête de la Lune et ça a été un très très beau moment.
J’ai eu la sensation qu’il y avait beaucoup d’espoir et un côté très positif dans vos nouveaux textes, cela a-t-il toujours été le cas ou l’avez-vous particulièrement développé sur cet EP ?
Sophie : J’ai l’impression qu’il y a particulièrement de la gratitude dans cet EP ; de la gratitude pour notre entourage et envers nous-mêmes. En général, nous avons toujours eu un message positif et parfois, il venait conclure des chansons un peu plus « sombres » ; je pense notamment à « Home ».
Simon : Sur cet EP, ça s’est vraiment accentué. Encore plus que du positif, nous sommes à la recherche d’un équilibre personnel et global autour de nous, le titre de ce disque reflète cela. Les personnes qui ont déjà écouté ces nouveaux morceaux nous ont dit qu’ils leur faisaient du bien et c’est le meilleur cadeau que l’on puisse recevoir de la part de quelqu’un qui écoute nos chansons.
« Héros » est-il destiné à une personne précise ? Quels seraient vos héros ?
Simon : En écrivant cette chanson, nous avons pensé à pas mal de monde car un jour où l’autre, nous avons tous vécu ce sentiment d’abandon ou nous l’avons fait ressentir à quelqu’un d’autre autour de nous. J’ai principalement écrit « Héros » pour moi car j’ai bien senti qu’à certains moments, j’abandonnais ma famille et mes amis afin de me lancer dans mon rêve de musique mais je me suis bien vite rendu compte qu’il ne fallait pas oublier les gens qui nous aiment.
Sophie : Je trouve qu’« Héros » est aussi un archétype. Je pense à toutes ces personnes qui ont des missions de vie notamment celles qui sont dans l’humanitaire et qui partent à l’autre bout de la planète ; leurs proches souffrent peut-être de leur départ et à trop vouloir sauver le monde, parfois, on a tendance à oublier ce qui est le plus simple à savoir ceux qui sont autour. Quand je suis partie vivre à Shanghai pour mes études, je me suis rendue compte que je loupais des moments-clés de la vie de mes proches. Cette chanson peut faire écho à la vie d’un expatrié, de quelqu’un qui est engagé dans l’humanité, d’un artiste…
Simon : Depuis que je suis petit, mon frère est mon héros mais ça ne veut pas dire que cette chanson lui est dédiée. Je pense aussi que Sophie est mon principal héros ; nous passons énormément de temps ensemble, nous nous aidons vraiment mutuellement, nous nous poussons en avant et je ne peux pas imaginer que ça ne soit pas le cas. Cette chanson est aussi un message que l’on peut s’envoyer à soi-même afin de ne pas oublier l’essentiel et rester à l’écoute de soi.
Sophie : Mon papa figure parmi mes héros, il a fait beaucoup de très belles choses dans sa vie, je suis très souvent au téléphone avec lui, il me conseille, il incarne pas mal cette personne-là.
Comment décririez-vous l’univers de ce nouveau disque en quelques mots ou adjectifs ?
Sophie : Irisé, thérapeutique, espoir, connexion à soi-même et à l’autre, spirituel, sérénité, universel et graphique.
Simon : Lumineux ; cet EP cherche à amener de la lumière sur des zones d’ombre que les auditeurs pourraient avoir et que nous avons également ; solaire, mature et partagé car c’est la première fois que nous créons un EP entier avec un producteur externe à notre projet à savoir Jérémy Chapron ; cette expérience a été très enrichissante.
Quels seraient les avantages et les inconvénients de l’hypersensibilité dont vous parlez sur cet EP ?
Sophie : Je suis une hypersensible non diagnostiquée, j’ai eu besoin d’écrire ce texte dans un moment particulièrement sensible et c’est Simon qui m’a dit que c’était une chanson.
Simon : J’ai un peu poussé le trait. Je suis tombé amoureux de ce texte, je me suis dit qu’il avait un vrai potentiel et qu’énormément de gens pourraient se retrouver dedans. Pour moi, Sophie ne devait pas vivre ça seule, elle devait le partager avec les gens autour d’elle et c’est pour cela que j’ai mis ce texte en musique.
Sophie : Comme je le dis dans cette chanson, je me suis rendu compte que c’est à la fois une force et une faiblesse. J’arrive à me connecter aux autres, je ressens très fort leurs émotions, je m’imagine la vie qu’ils peuvent avoir, ça m’impacte et des fois, ça me blesse et ça m’attriste mais en même temps, ça me donne des outils pour exprimer cette sensibilité. A travers mes chansons, j’arrive peut-être à guérir leurs âmes d’une certaine manière. Parfois, j’ose aborder des sujets dont on ne parle pas beaucoup, c’est thérapeutique pour moi mais aussi pour l’autre car les gens peuvent se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls à vivre ces choses-là.
Simon : Je pense que c’est aussi une grande force d’humanité car finalement le sens de la vie, c’est simplement vivre avec un grand V et je crois que quand on est hypersensible, on vit les choses quatre fois plus que les autres personnes. De temps en temps, ça m’arrive d’être jaloux de ce don mais aussi d’être très heureux de ne pas avoir cette « malédiction ».
Comment s’est déroulée votre tournée en Chine il y a quelques mois ? Que gardez-vous de ce périple ?
Sophie : C’était une folie car nous y avons fait seize dates en trois semaines. Même s’il ne nous connaissait pas à la base, le public a été très chaleureux et très accueillant et après chaque concert, nous avons passé du temps avec les personnes présentes. Il y a eu une vraie connexion avec ce public. Il y a eu une rencontre, une découverte ; même si cette culture ne m’était pas inconnue ; ça a été une grande source d’inspiration et je pense que le côté spirituel qu’il y a sur l’EP vient aussi de la Chine. Des collaborations sont nées, nous avons maintenant une équipe en Chine qui travaille nos réseaux sociaux qui sont complètement différents de ceux en Europe ; il y a eu un engouement incroyable sur notre Tik Tok Chinois en l’espace d’une semaine seulement.
Simon : L’émerveillement a été énorme et perpétuel, on se sentait comme des gamins car aller en Chine, c’est un peu comme aller sur une autre planète ; les gens, la culture, tout est très différent de ce que nous connaissons et dont nous avons l’habitude. Par ailleurs, Sophie et moi sommes de vrais hédonistes, nous aimons beaucoup tester la cuisine locale et en Chine, il y avait vraiment de quoi faire ! Dans le Sud de la Chine, il y a un proverbe qui dit que l’on mange tout ce qui a quatre pattes sauf les tables, tout ce qui vole sauf les avions, et tout ce qui nage sauf les bateaux.
Sophie : Là-bas, il y a vraiment un émerveillement de l’occidental et une connexion bienveillante. A travers nos réseaux sociaux, nous avons eu à cœur de montrer à quel point c’est festif et ouvert d’esprit afin de faire la différence entre le peuple et le gouvernement ; ce sont deux choses complètement différentes.
Simon : Par contre, seize concerts en trois semaines, ça a été vraiment intense ; peut-être un poil trop ; mais même si cela nous a causé beaucoup de fatigue, nous avons été très heureux de le faire. A la fin de cette tournée, nous avons eu besoin de quelques jours de repos car nous avions vraiment pris sur nos réserves pour aller jusqu’au bout de ces concerts.
Sophie : Avec cette tournée, nous avons appris la discipline. Après les concerts, j’étais obligée d’aller dormir afin de reposer ma voix. Sur ces trois semaines, nous avons du faire la fête deux fois mais tout était planifié car le rythme était strict un peu comme une sportive d’élite. Ca a été un bel apprentissage, difficile mais indispensable sinon nous n’aurions jamais tenu.
Quels sont vos prochains projets ?
Sophie : L’EP sort le 10 novembre et le lendemain, nous faisons notre release party au D! Club à Lausanne avec pas mal d’invités. Le 14 novembre, nous donnerons un concert sur invitation à l’Ambassade de Suisse à Paris. Le 18 novembre, nous présenterons l’EP à New York. Une release party se fera à Paris idéalement en février. Quant à notre prochain clip qui illustrera la chanson « Héros », il sera dévoilé d’ici la fin du mois de novembre.
Sophie de Quay - Avant l'automne (feat. Simon Jaccard)
Sophie de Quay feat Simon Jaccard : "Avant l'automne" Écouter / Télécharger le titre : https://Wiseband.lnk.to/Sophie-De-Quay-Avant-l-Automne Abonnez-vous à la chaine : https://shorturl.at/cHTZ...