Rencontre avec Eole au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « From Yesterday » et « Until Tomorrow » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Maxence Janvrin, j’ai 30 ans et je suis compositeur. Je ne suis pas chanteur même si j’ai fait de la chorale dans mon enfance ; je n’ai pas eu cette vocation-là. Je fais de la musique électronique ; House UKG ; avec mon projet Eole mais j’ai aussi un projet de compositions sous mon véritable nom avec lequel je réalise de la musique pour des films, des publicités, des défilés de mode…

Pourquoi as-tu choisi Eole comme nom de scène ?

C’est une référence au dieu du vent et à son côté versatile ; cela faisait sens car on peut me retrouver sur pas mal de projets assez divers et variés qui n’ont pas forcément de lien. Je m’épanouis dans le milieu sonore avec un aspect très scientifique de la chose ; cela vient du fait que j’ai un diplôme d’ingénieur et que j’ai travaillé dans l’aviation de défense. Tout cela a créé ce personnage qui est très analytique sur sa musique. Si je devais assimiler Eole à autre chose, ça serait  à une divinité un peu versatile qui fait des mélanges dans un labo afin de créer des solutions parfaites et cela tendrait à être la musique que je fais aujourd’hui. Cela donne un côté poétique à mon projet.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer tes propres morceaux ?

Depuis mon plus âge, je suis passionné de jeux vidéo, j’ai beaucoup joué aux jeux de rôle (RPG)  notamment des jeux Japonais dont Final Fantasy et au fur et à mesure du développement de cette série, Nobuo Uematsu qui est compositeur de musique classique mais également de musique électronique est intervenu et en écoutant ses musiques, cela m’a donné des idées pour créer la mienne. Au départ, j’ai commencé en ayant plus une petite appétence sur la musique classique/neo-classique, j’ai toujours été passionné par cela et ensuite, j’ai découvert des artistes extrêmement talentueux tels que Ludovico Einaudi, Max Richter et Hans Zimmer ; tout cela m’a guidé vers de la création de compo musicale mais en parallèle ; vu que j’ai commencé la musique à l’âge de 14 ans ; j’avais aussi un goût prononcé pour l’Electro Trash que j’écoutais avec mes copains dans les soirées Skins Party.

T’es-tu toujours uniquement illustré dans la musique électronique au sens large du terme ?

Au début, ma musique pouvait se rapprocher de celle de Sebastian ou de Justice car j’aimais bien utiliser des synthés ultra gras mais ça manquait d’acoustique et à partir de là, j’ai cherché à mêler l’orchestral et l’Electro. Il m’arrivait de faire des intros épiques avec des cordes, des cuivres ou des bois et au fur et à mesure, j’ai développé un style qui m’a permis d’explorer le côté orchestral, classique/néo classique et l’Electro. A un moment donné, je ne me suis plus du tout retrouvé dans ce projet car j’avais passé ma vibe Trash/punchy et j’ai eu à cœur de revenir à mes vrais kifs musicaux ; j’ai beaucoup écouté de Hip Hop essentiellement Américain. J’ai eu envie de faire de la musique qui allait plus aller dans le groove avec plus de technique sur les drums. J’ai commencé à être de plus en plus pointilleux sur ma musique. J’ai arrêté mon premier projet et j’ai créé Eole alors que j’étais en école d’ingénieur. Je me suis essayé à plein d’autres musiques ; j’apportais plus un aspect mélodieux et orchestral dans mes compositions au détriment du côté gras que l’on pouvait retrouver dans mes anciennes productions et au fil de ces huit dernières années, je me suis rapproché de plus en plus de la musique électronique et de la House qui me plaisaient plus en termes de groove.

Peux-tu nous en dire plus sur ton arrivée dans le monde de la musique à l’image ?

Il y a quatre ans, j’ai commencé à travailler avec Kourtrajmé qui est un collectif de réalisateurs, acteurs et scénaristes ; que des créatifs ; c’est en rejoignant cette famille que j’ai découvert la musique à l’image et que mon côté purement composition à pris un vrai cap et dès lors, j’ai entrepris d’étoffer tout cet univers-là jusqu’à aujourd’hui où nous avons pris la décision avec mon agent de séparer vraiment mes deux projets ; Eole et Maxence Janvrin ; afin de ne pas trop perdre les gens.

Quelle est l’histoire derrière ton double single « From Yesterday » et « Until Tomorrow » ?

Ces deux morceaux sont nés d’une commande que l’on m’avait passée pour un défilé en 2022. J’avais discuté avec Charles de Vilmorin qui était alors le directeur artistique de la marque Rochas et il m’avait expliqué l’image qu’il voulait donner à son défilé qui s’était déroulé aux Folies Bergère. L’histoire autour de cela était la suivante : des jeunes filles qui étaient à la campagne s’amusaient dans la petite boite du village avant de rentrer de soirée dans la maison de leurs grands-parents et l’habillage du défilé était fait de meubles recouverts de draps blancs. Les jeunes filles se retrouvaient dans cet endroit afin de continuer la fête. Il fallait créer un univers musical sur le thème d’hier à demain ; hier symbolisant la soirée où l’on danse avec un côté très groovy et le lendemain dans cette maison étant l’after party avec un aspect banger fin de soirée ; on lâche la last energy que l’on a avant d’aller dormir.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette qui illustre « From Yesterday » et « Until Tomorrow » ?

J’ai réalisé la pochette moi-même, on y voit un enfant qui peut être assimilé à un Eole-Petit Prince qui traîne dans les nuages et qui contrôle le vent. La pochette est vraiment coupée en deux. A gauche, il y a un côté solaire, Eole est joyeux et à droite, il y a un côté plus ténébreux, c’est la nuit, Eole est plus fatigué mais il est toujours là pour la fête. Le côté jour est représenté par des couleurs orange, jaune et bleu ciel alors que le côté nuit est dans des tons plus sombres.

Quelles ont été tes envies visuelles autour de ces deux morceaux ?

Pour la sortie de l’EP, j’ai réalisé des vidéos en Stable Diffusion, j’ai travaillé avec pas mal d’IA et pour le coup, ça a été aussi pas mal guidé. Le prompt était autour de jeunes enfants qui se baladaient dans les nuages avec des châteaux dans le ciel et des ballons qui s’envolaient. C’était très féerique. Quand je fais de la musique, je ressens vraiment l’effet d’être de retour en enfance ; il y a quelque chose qui est de l’ordre de la liberté ; et c’est aussi pour cela que je mets des enfants dans mes vidéos.

Es-tu plus tourné vers hier ou regardes-tu plutôt vers demain ?

Je suis vraiment dans le présent. Je pense que l’on perd plus de temps à regarder le passé et à penser au futur plutôt que de vivre l’instant présent. S’il faut savoir tirer les leçons du passé afin de ne pas reproduire certaines choses dans le présent, il faut surtout penser à ce que l’on vit maintenant.  Je crois même que c’est pour cela que j’ai baptisé ainsi ces deux morceaux car finalement, d’hier à demain, c’est l’instant présent.

Imagines-tu la suite avec plus de vocaux sur tes morceaux ?

Oui, c’est totalement possible. Jusqu’à présent, j’ai pas mal samplé car c’est ce qui se fait beaucoup aujourd’hui, c’est ce qui apporte ce côté très groovy dans les sons. En tout cas, je ne suis pas du tout fermé au fait d’avoir un chanteur ou une chanteuse qui accompagnerait ma musique sur des couplets. Eole n’a pas du tout de limite par rapport à ça ; je ne m’empêche rien, je pourrais même avoir une chorale, pourquoi pas ; tant que cela demeure dans la trame de la musique dont nous avons parlé avec mon label.

Quels sont tes prochains projets ?

Je prépare un prochain single que j’aimerais sortir idéalement d’ici le premier trimestre 2023 afin de laisser vivre l’EP sur lequel nous avons eu pas mal de bons retours. « From Yesterday » a été utilisé par JBL ; dont je suis ambassadeur France ; dans l’une de leurs vidéos sur les réseaux afin de promouvoir leurs derniers écouteurs. « Until Tomorrow » va être exploité également dans une nouvelle campagne. JBL m’a proposé de faire partie d’un nouveau monde qu’ils vont créer ; JBL Sound Land ; autour de l’une de mes musiques dans le jeu Roblox ; c’est un projet incroyable qui marque mon premier pas dans le monde du jeu vidéo. Par ailleurs, j’ai commencé l’habillage sonore d’un nouveau court-métrage pour Kourtrajmé et il se pourrait qu’un long-métrage suive…