Retrouvailles avec Vernis Rouge au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second EP baptisé « Corps Sauvages » !
Comment a été accueilli ton premier EP paru en début d’année ?
Il a été très bien accueilli ! Ce premier EP avait un goût spécial car les chansons qui composent ce disque étaient prêtes depuis longtemps, je les jouais déjà sur scène, mon public les connaissait, tout le monde attendait qu’elles sortent enfin afin de pouvoir les écouter en versions studio. Ce disque plutôt fort intitulé « Femme Nue » a attiré l’œil et l’oreille. J’ai eu beaucoup de bons retours de la part des auditeurs, il y a eu de belles retombées médiatiques, le clip de « Juste Une Fois » qui racontait une histoire entre deux femmes a pas mal plu et le titre a intégré différentes playlists notamment sur Deezer et Appel. L’intérêt autour du projet grandit de plus en plus, il y a une identification qui commence à se faire, ça se ressent et ça fait du bien.
Pourquoi as-tu fait le choix d’en proposer un second aussi « rapidement » ?
Je fais partie de la team qui pense que la musique, c’est d’abord en faire, il faut être productif et cela fait des années que j’écris des chansons, j’en ai plus d’une trentaine qui n’attendent qu’à sortir. Si je pouvais faire plus, je pense que j’en serai déjà à dix EPS (rires).
Ces deux disques se répondent-ils ? Sont-ils complémentaires ?
Effectivement, ce second EP est un miroir du premier. « Femme Nue » était vraiment une première mise à nu ; j’y abordais notamment les déceptions amoureuses, les ex, le désir, l’amour ; alors que « Corps Sauvages » est beaucoup plus affirmé autant sentimentalement voire sexuellement. Par ailleurs, sur ce second EP, je parle pour la première fois de mes origines ; je raconte d’où je viens et ce que j’ai vécu. « Corps Sauvage » est beaucoup plus incisif et intense que son prédécesseur et il continue d’introduire le projet.
Sur scène, t’amuses-tu à inverser les styles musicaux de tes chansons ; passer en Folk celles qui sont Pop et vice-versa ?
Sur scène, nous sommes quatre ou cinq à présent et c’est très riche au niveau des instruments ; il y a du violoncelle, des percussions, de la darbouka, du Pad ; et nous veillons à ce que les chansons studio ne soient pas jouées de la même manière en live. Sur scène, on aime créer de la surprise ; il y a des moments dansants et d’autres beaucoup plus intimes. C’est encore plus travaillé. Il y a des versions acoustiques, Electro et d’autres au piano. Nous nous éclatons avec tout ce que nous savons faire.
Comment expliquerais-tu que ces deux courants cohabitent totalement dans ton projet ?
C’est vraiment voulu car ce sont les deux facettes de Vernis Rouge ; c’est ce que j’aime et ce que je travaille. Il y a une facette très acoustique, brute, instrumentale avec des morceaux tels que « Funambule », « Si L’Amour Est Roi » et « Mon Cœur Est Oriental » ; dans ces chansons, c’est vraiment mon amour pour la chanson Française qui est mis en avant. Ce sont des chansons « simples » ; plus épurées ; mais tout aussi riches au niveau des harmonies. L’autre facette est beaucoup plus dansante, elle est plus Electro et plus produite et elle est là pour faire ressentir des choses et donner envie de bouger. Ces deux facettes font vraiment partie de moi et je n’aimerais jamais avoir à choisir entre l’une ou l’autre.
A quoi font références ces corps sauvages qui baptisent ton second EP ?
« Corps Sauvages » est aussi le titre de l’une des chansons de ce disque, elle a été co-arrangée avec Corson et Boban Apostolov. En elle-même, cette chanson parle carrément du désir sexuel et j’ai voulu baptiser ce second EP ainsi car la thématique des corps se retrouve dans plusieurs titres ; « Mon Cœur Est Oriental » parle de la guerre ; des corps violents, quelque chose d’un peu sanguinaire ; « Hypocrisie Douce (h) ureuse » parle de corps plus déchaînés ; les corps saouls, les corps qui boivent. Tout est un peu au niveau des corps ; il y a quelque chose d’intense, de charnel et de brut.
Pour développer l’un de tes nouveaux morceaux, en quoi ton cœur est-il oriental ?
Mon cœur est oriental car je suis Franco-Libanaise. Cette bi nationalité permet d’être chez soi en France et au Liban mais en même temps nulle part car quand je suis au Liban, je me sens Française et quand je suis en France, je me sens Libanaise. Toute la famille du côté de mon père est encore au Liban et j’y retourne chaque été.
Cette chanson est-elle autobiographique ?
Oui car j’ai vécu toute mon enfance au Liban et nous avons été rapatriés en France en 2006 à cause de la guerre. Ca a été un tournant marquant dans ma vie d’autant qu’après cela, mes parents ont divorcé. Ca a été une grande cassure mais c’est aussi ce qui m’a construite et créé. Je vis sur ces souvenirs et ces moments. Pour moi, cette chanson était un moyen d’unifier ma famille car elle est éparpillée dans le monde entier. A mes concerts, je les vois réunis tous ensemble et c’est merveilleux. Cette chanson a pour vocation de réunir et de raconter cette histoire qui fait qu’aujourd’hui, je suis aussi artiste.
Peux-tu expliquer ce qu’est une hypocrisie douce (h) ureuse ?
Il y a un jeu de mot dans le titre de cette chanson que j’ai écrite suite à mon expérience en école de commerce. Je n’étais pas du tout une fêtarde durant mes études et un mythe dit qu’il faut l’être dans cette filière-là mais j’avais du mal avec toutes ces soirées, cette hypocrisie et ce sur-jeu. Cette chanson parle de cette hypocrisie doucereuse ; dans le sens un peu niaise et insupportable ; qui finalement est douce et heureuse car on se complet dans ces choses-là et on fini soi-même par jouer le jeu puisqu’il faut s’intégrer.
Peux-tu nous en dire plus sur le Prix Joséphine des Artistes auquel tu as participé récemment ?
Ça a été une expérience très intéressante. J’ai été très flattée qu’ils viennent vers moi afin que je sois membre du jury pour ce prix. Nous devions sélectionner les dix albums que nous jugions les meilleurs de 2023. Parmi les autres artistes présents, il y avait notamment Eddy de Pretto, les sœurs jumelles du duo Ibeyi, Pauline Croze, Sofiane Pamart…Ça a été enrichissant de pouvoir partager une réflexion tous ensemble à ce sujet en fonction des carrières plus ou moins abouties de chacun. A travers ce prix, j’ai découvert Zaho de Sagazan et j’ai eu un très gros coup de cœur.
Te verrais-tu composer, écrire et/ou produire un ou une autre artiste ; un peu à la manière de Mylène Farmer pour Alizée à ses débuts ?
Franchement, je ne pense pas ou en tout cas, pas pour l’instant. J’ai tendance à croire que cela a toujours plus de sens d’écrire sur ce que l’on vit et je ne me verrais pas le faire pour quelqu’un d’autre qui n’aurait pas vécu les mêmes choses que moi ; j’aurais l’impression que cette personne saurait mieux décrire que moi une situation qu’elle aurait vécue.
Quels sont tes prochains projets ?
Mon second EP paraîtra la 28 septembre, la release party se fera le soir même au Café de la Danse et le clip de la chanson « Corps Sauvages » sortira le 06 octobre. Comme je suis encore une artiste indépendante, j’aimerais trouver un label et encore plus de personnes pour entourer le projet afin de le développer encore plus. De nouvelles chansons ont déjà été écrites, elles sont en train d’être arrangées…Il y aura de nouvelles sorties en 2024 !
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