Retrouvailles avec Grand Garçon au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son troisième EP !

Peux-tu expliciter le titre de ton troisième EP baptisé « Chamane » ?

Quand nous avons sélectionné les cinq morceaux de ce disque avec CentreVille, je me suis rendu compte qu’ils parlaient de choses un peu étranges, de cérémonies, d’être un animal et cela m’a fait penser au rapport avec les esprits et donc au chamane qui essaie de faire discuter les esprits avec les gens.

Pourquoi la pochette de cet EP est-elle sombre ? Cela a-t-il à voir avec un propos plus dark ?

A vrai dire, je me suis servi de cette idée de chamane pour la séance photos d’où ces images un peu floues, étranges et cette histoire avec la fumée. Cet univers s’est coagulé autour de cette idée de chamane. Le propos des chansons n’est pas forcément plus dark mais il est peut-être un peu plus mystérieux ; investi par les esprits.

Peux-tu nous parler plus en détail de tes envies musicales pour « Fanfare » qui a été le premier extrait ?

J’avais une petite boucle qui m’a servi pour ce morceau. J’entendais des cuivres et je trouvais ça marrant de travailler avec une fanfare car ça ne fait pas partie de mon univers. Par contre, quand j’étais enfant, j’allais souvent dans Les Landes chez ma grand-mère et il y avait toujours une fanfare qui passait, je trouvais ça absolument extraordinaire car on a le son au fur et à mesure que les gens passent. D’abord, il y a la caisse claire, puis la grosse caisse, les cymbales, les trompettes…C’est un peu comme lorsque l’on est en studio et que l’on écoute une par une les pistes. Je trouvais intéressant d’avoir une entrée assez joyeuse et ouverte et voir ce que l’on pouvait en faire avec une approche Electro un peu plus dark par moments. Je voulais voir ce que pourrait provoquer ce télescopage.

Dans tes précédentes interviews, nous avions parlé couleur et adjectifs pour qualifier ton univers mais quel élément le synthétiserait le mieux à tes yeux ?

La terre. Pour illustrer l’un de mes précédents morceaux, j’avais fait une petite vidéo et y voyait la terre qui bougeait et se surélevait. J’aime bien l’idée de regarder ce qui se passe un peu dessous. C’est assez mystérieux.

Il y a un an, tu réfléchissais à ta formule en live, où en es-tu maintenant ? N’as-tu pas hâte de présenter tous ces morceaux sur scène ?

Nous y travaillons toujours et j’ai carrément hâte. Avec CentreVille, nous sommes vraiment sur l’affaire. Nous essayons de trouver un endroit qui puisse m’offrir une résidence afin de traduire ce travail en solo en studio sur scène. C’est sur le dessus de notre pile !

Penses-tu pousser le curseur de l’Electro avec des remixes voire même tout un EP ou un album composé de variations ?

Ca me donne assez envie. J’aimerais bien que certains morceaux soient remixés ; à la manière des White Labels que l’on envoyait dans les boîtes il y a une vingtaine d’années, ça permettait de voir si les morceaux fonctionnaient sur la piste. Comme j’ai quand même une composante dancefloor assez importante, j’ai à cœur que les morceaux fassent danser. J’aimerais bien faire des versions un peu plus extended.

Pourquoi as-tu fait le choix de ne monter que des pieds de danseurs dans le clip de « Je Danse Sur Toi » ?

Peut-être parce que l’on danse avec nos pieds. Je n’allais pas montrer quelqu’un danser sur quelqu’un d’autre car ça aurait pu être un peu violent (rires). Dans ce clip, on retrouve toute une variété de gens qui dansent de manières différentes pour des raisons différentes. Il y a une danseuse de flamenco, des danseuses classiques, des gens dans une rave…tous ces gens-là dansent sur quelque chose et c’est ce qui les anime.

La chanson « Vie Sauvage » illustre-t-elle ta propre façon d’aborder l’existence ?

Je ne sais pas si j’aborde la vie de façon sauvage mais il y a forcément une composante de cela par moments car on sent un peu la bête qui peut se réveiller ; c’est un peu ce que je raconte dans cette chanson, j’aborde ce sentiment animal. C’est une dimension qui te fait faire les choses un peu à l’instinct et c’est quelque chose de vachement important.

Avec quelle(s) grande(s) fille(s) pourrais-tu collaborer et cela à différents niveaux ?

J’aime bien Pomme, je trouve que c’est une grande nana et comme nous sommes dans des choses un peu différentes, ça serait intéressant. Grande-Grande avec qui j’ai déjà collaboré sans qu’elle ne soit au courant, c’est Mylène Farmer, ça serait intéressant pour plein de raisons. Gisèle Vienne est une metteure en scène que j’adore et qui travaille beaucoup sur la danse, elle est extraordinaire, si vous avez l’occasion de voir l’un de ses spectacles, allez-y. Elle fait pas mal de choses en extérieur avec de la musique. Je ferais bien un clip avec elle.

Reçois-tu déjà des propositions pour lier ta musique à de l’image ?

Pas encore mais j’aimerais bien, que ce soit pour lier ma musique à de l’image, pour de l’écriture ou pour de la composition ; cela donne un champ de contraintes et je trouve ça super car c’est là que l’on peut faire des choses intéressantes. J’aimerais bien collaborer sur des projets dont je ne suis pas à l’initiative mais sur lesquels, je peux apporter quelque chose.

Quels sont tes prochains projets ?

EP ou album, pour l’instant, je ne sais pas mais j’ai déjà quelques nouveaux morceaux. Je ne m’arrête pas vraiment. J’ai fait récemment une reprise assez amusante de « La Bombe Humaine » de Téléphone qui m’est venue après avoir vu un film dans lequel un mec chantait ce titre à tue-tête ; j’ai trouvé que ce morceau méritait d’être revisité. Cette reprise pourrait sortir d’ici la fin de l’année. Le gros projet sera le live.