Rencontre avec Bleu Berline au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son projet musical !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis autrice, compositrice, interprète et productrice de mes chansons. Je suis multi instrumentiste, guitariste de formation et je me sers également de la MAO. Je fais de la Bedroom Pop en français ; c’est-à-dire de la musique pensée, composée, écrite dans sa chambre et que l’on peut écouter par exemple le soir ou la nuit, allongé sur son lit, un soir de pluie. J’ai accompagné pendant plusieurs années des artistes et des groupes en tournée, en studio et en promo et tant que musicienne multi instrumentiste et chanteuse, cette expérience a été hyper enrichissante et formatrice. J’ai aussi fait un cursus au conservatoire en guitare classique ; j’ai eu mon prix ; et en parallèle, j’ai fait une école de musiques actuelles que j’ai complétée par une formation de musique à l’image en tant que compositrice et productrice. La fusion de toutes ces expériences m’a permis de créer mon projet Bleu Berline qui me ressemble à 200%.
Peux-tu nous expliciter ton nom de scène ?
Il y a une histoire sentimentale derrière ce nom. En fait, le bleu est la couleur préférée de ma grand-mère dont je suis très proche. Durant toute sa vie, elle qui a des yeux bleus magnifiques ne s’est habillée qu’en bleu ; un bleu profond qui rappelle la couleur du fond de l’océan ou du soir quand le soleil se couche. Ce bleu est assimilé au bleu de Prusse aussi appeler bleu Berlin et j’ai féminisé le nom d’où Bleu Berline.
Portais-tu en toi depuis longtemps l’envie de t’exprimer en musique ?
Ça remonte à toujours (rires). J’ai commencé la musique à l’âge de 5 ans et ça a toujours été une évidence dans le sens où mon papa était musicien ; saxophoniste ; on allait le voir en concert avec ma maman et mes deux sœurs et dans ma tête, déjà à cet âge-là, c’était très clair, je ne voulais faire que de la musique dans la vie. Mes parents m’ont demandé de quel instrument j’aimerais jouer, je leur ai répondu de la guitare électrique, ils m’ont dit que c’était super mais que j’allais débuter par la guitare classique ; finalement, je n’ai jamais pu arrêter et aujourd’hui, je joue vraiment des deux. Voilà comment ça a commencé et l’idée ne m’a jamais quittée après.
Serait-ce le premier confinement qui t’a permis de sauter le pas et de dévoiler un premier titre en 2020 ?
Tout à fait, ça a été le « prétexte » pour moi pour me lancer sur les réseaux sociaux. J’ai débuté en faisant des covers que je reprenais dans mon style de musique afin de commencer à présenter mon univers et j’ai sorti mon premier titre original en juillet 2020 ; « Otchi Tchorni » était un titre en franco-ukrainien en hommage à mes origines que je tiens de ma grand-mère ; tout est relié.
Musicalement parlant, as-tu rapidement cerné ton propre style ?
Après un second titre intitulé « Cigarette » que j’ai lancé en live sur Youtube, j’ai rejoins TikTok et j’ai beaucoup travaillé sur les reprises afin de présenter mon projet ; j’ai dû faire environ 200 vidéos de covers ; cela m’a permis aussi de me présenter en tant que productrice mais également d’affirmer mon style musical.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Bleu ; évidemment, en référence à mon nom mais également à la couleur que j’ai déclinée dans l’univers visuel ; parfois mélancolique, toujours poétique ; au niveau des textes, je peux être inspirée par des auteurs tels que Victor Hugo, Boris Vian qui est une grosse influence, Guy de Maupassant ; Street Kawaii car je suis très inspirée par la culture Japonaise, le côté très coloré, l’univers qui va rappeler ces choses que l’on aime quand on est enfant et que l’on ne veut pas lâcher quand on est adulte. Dans le stylisme, j’aime les vêtements surdimensionnés ; le Hip Hop est une grosse influence aussi.
De quoi parles-tu dans « Dors Pas » qui est sorti récemment ?
« Dors Pas » est une chanson d’amour ; spécifiquement physique. Ce titre aborde l’histoire de deux personnes qui s’aiment la nuit quand les autres dorment. L’une des deux demande à l’autre de ne pas dormir afin de pouvoir s’aimer toute la nuit. En ce qui concerne cette chanson, j’ai commencé par la ligne de basse ; je crois que c’est encore ce que je préfère aujourd’hui dans ce morceau ; et tout a découlé ensuite.
Peux-tu nous en dire plus sur tes envies visuelles concernant le clip qui illustre cette chanson ?
J’ai réalisé ce clip moi-même et volontairement, je n’ai pas voulu illustrer ce titre de manière très frontale par rapport aux paroles. Mon idée était de créer un huit clos d’insomnie avec cette ambiguïté d’un personnage qui fait une sorte de routine ; on ne comprend pas si c’est une routine de lever ou de coucher ; qui oscille entre des moments qui semblent très réels et d’autres à cheval entre le réel et l’imaginaire. Au-delà de cette boucle d’insomnie et alors que le personnage est chez lui, son imagination nous emmène à l’extérieur au travers de projections.
Travailles-tu sur un format long ?
Tout à fait ! « Dors Pas » et « Dans Tes Yeux » qui vient de sortir sont les deux premiers extraits d’un EP qui sortira à l’automne. J’ai eu une volonté de cohérence dans ce disque que je vois comme une première présentation de mon projet. J’ai déjà prévu de présenter plus tard d’autres facettes de Bleu Berline que l’on retrouve déjà en live.
Comment abordes-tu ce live ?
Je tourne déjà pas mal et quand les gens viennent me voir en concert, ils se rendent compte qu’il y a un panel assez large de chansons qui peuvent être parfois très calmes ou à l’inverse très dynamiques ; beaucoup plus Up Tempo ; parfois très épurées ou d’inspirations Hip Hop. Sur scène, actuellement, je suis seule avec tous mes instruments ; ma guitare électrique, mon clavier que j’utilise aussi en clavier maître + mon clavier basse ; et à moyen-long terme, j’ai pour projet de créer un spectacle visuel avec des projections d’animation afin de faire le lien avec « Une Chanson Douce » sortie en 2021.
Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?
Nekfeu, Orelsan, Kendrick Lamar, Stromae, Rosalia, Billie Eilish et même si ce n’est pas flagrant, de la musique, cela revient à l’essence de ma conception de la musique et de ce que je travaille au quotidien ; Bach, Satie, Ravel et des compositeurs tels que Leo Brouwer, Netz, Villalobos…Je suis inspirée également par des musiques traditionnelles d’autres cultures comme la musique Ukrainienne et Indienne grâce à Atanas Ourkouzounov qui a été mon professeur de guitare classique à Paris ; les rythmiques sont incroyables et le travail de la musique est fantastique.
Quels sont tes prochains projets ?
Je serai en concert le 1er juillet aux Cuizines de Chelles ; de belles dates sont déjà prévues, je vais notamment jouer en première partie de Nuit Incolore et il y aura des festivals cet été. L’EP sortira à l’automne et il sera défendu en tournée ; c’est en préparation.