Rencontre avec Kill The Pain au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le premier album éponyme du duo !
Comment est né votre projet commun ?
Mélanie : Nous avons commencé à tourner ensemble en 2005 avec Nouvelle Vague, nous ne nous connaissions pas du tout mais nous avons tout de suite connecté ; il y a eu quelque chose d’un peu magique entre nous. Nous sommes très différentes ; nos énergies le sont également ; mais nous nous rejoignons sur l’humour, le second degré et la performance. Dès cette époque-là, nous avons pensé à faire un projet toutes les deux mais nous avons chacune nos carrières solo et cela a pris du temps. Il y a environ un an demi, nous nous sommes dit que c’était le moment et nous avons composé le premier album de Kill The Pain.
Kill The Pain s’inscrit-il musicalement dans ce que vous avez l’habitude de faire ou est-ce un laboratoire pour explorer des nouveaux sons ?
Phoebe : Nous avons cherché à nous faire plaisir avec ce projet. Pour chaque morceau, nous avons vraiment suivi nos envies. Nous nous sommes senties très libres pour ce premier album sur lequel nous avons exploré plusieurs styles différents. Nous ne nous sommes pas limitées du tout afin qu’il n’y ait qu’un son particulier sur ce disque. Nous avons intégré nos diverses influences dans ce projet.
M : Le terme laboratoire est pas mal car au final, c’est un peu cela. Nous avons mêlé notamment de la musique Funk, de l’Electro et de l’Afrobeat et cela a fait un beau mélange.
Quels sont les rôles de chacune dans Kill The Pain ?
M : Dans Kill The Pain, nous chantons, écrivons, composons et produisons toutes les deux.
P : Nous avons pris toutes les décisions ensemble en ce qui concerne ce premier album qui s’est composé à la manière d’un ping-pong ; ça a été comme un collage d’idées. Quand l’une de nous commençait un morceau, elle l’envoyait à l’autre et nous avons avancé ainsi tout le long.
M : Une fois que nous avons bien délimité les démos, nous avons fait appel à des musiciens extraordinaires pour jouer sur notre album.
P : Ces musiciens viennent d’un peu partout ; d’Angleterre, de France…
Pourquoi avez-vous fait le choix de ne pas apparaître dans vos premiers clips et de mettre en avant le mouvement ?
P : Nous avions à cœur de mettre en avant des artistes que nous respections ou que nous trouvions incroyables dans leur domaine. Nous avions envie de les présenter au public par le biais de vidéos d’art. Renate Graziadei est une danseuse et chorégraphe contemporaine avec qui j’ai travaillé de nombreuses fois, j’ai montré quelques unes de ses vidéos à Mélanie et elle m’a dit qu’elle serait parfaite pour illustrer visuellement « I Do What I Do ». Renate est très forte dans son corps et dans ses mouvements. Quant au clip de « Zig Zag », nous avons mis à l’honneur le Parkour avec Till Geiken, Simon Pronk et Jovan Uljarevic. A la base, nous recherchions des skateurs mais et quand nous sommes allées dans un parc à Berlin, nous avons remarqué ces jeunes gars de loin et nous avons été impressionnées par les sauts incroyables qu’ils faisaient. Nous sommes allées leur demander s’ils seraient intéressés pour être dans un clip et ils étaient partants. Nous mentionnons toujours les personnes qui apparaissent dans nos clips car ce sont vraiment des collaborations.
M : Le premier extrait « I Do What I Do » illustre l’idée de faire ce que l’on veut et d’être soi-même et dans ce projet, notre envie est de mettre en avant des gens qui ont des passions. Par ailleurs, dans ta question, tu abordes le mouvement et Kill The Pain, c’est ça car nous voulons tuer l’ennui, la douleur et avoir du fun. Le mouvement est très important pour nous d’autant que nous avons commencé ce projet durant le confinement, nous avions envie de bouger, d’exploser et d’être libres.
P : Nous aimerions continuer à collaborer avec ces artistes en live à la manière d’un collectif où nous tuerions l’ennui ensemble en répandant de l’amour.
Comment définiriez-vous l’univers de Kill The Pain en quelques mots/adjectifs ?
P : Liberté, spontanéité, collage, lâcher-prise, irréductible.
M : Fun, assez brut, impulsif, instinctif, énergique, do it yourself.
Quelles thématiques abordez-vous sur votre premier album éponyme ?
M : Nos chansons parlent beaucoup de la liberté d’être soi-même, de s’accepter tel que l’on est, d’assumer sa différence, sa spécificité ou le fait d’être exactement comme les autres. En faisant cet album, nous nous sommes libérées de pas mal de choses et nous nous sommes un peu découvertes.
P : On change constamment, on grandit et on évolue.
M : Ces chansons parlent également d’émancipation et des femmes.
P : Il y a beaucoup d’humour dans ce disque.
Avez-vous dans l’idée de développer ce projet sur le long terme ?
P : Nous n’avons pas réfléchi aussi loin…
M : …mais nous avons déjà des nouveaux morceaux que nous jouons en live.
P : Sans parler immédiatement d’un second album, nous allons surement sortir un titre par-ci un titre par-là.
M : Des remixes faits par plein de gens que nous aimons bien et dans des styles complètement différents vont sortir régulièrement jusqu’à l’été. Ca va être assez fun pour nous !
P : Pour nous, ce premier album n’est pas un one shot…
M : …d’autant que nous nous éclatons bien !
Qu’est-ce que chacune mettrait en avant chez l’autre ?
P : Mélanie a tellement de qualités ! Nous sommes de très bonnes amies. Il n’y a de question d’égo dans notre projet, comme dans Nouvelle Vague, c’est la musique d’abord et nous, nous sommes comme des outils et nous faisons fonctionner cela sur scène. Nous sommes sur un pied d’égalité. Nous partageons cela ainsi que l’humour. J’aime le swing de sa voix, ce qu’elle incarne sur scène, ce qu’elle est dans la vie, sa spontanéité…
M : Phoebe a déjà cité beaucoup de choses sur lesquelles nous nous rejoignons. Phoebe dit vraiment ce qu’elle pense et j’aime cela. Elle a de l’intuition, elle ne fait pas de compromis, elle connaît la route à suivre. J’admire sa force de certitude !
P : En fait, ma religion, c’est le doute total (rires) !
M : Sur scène, c’est une super performeuse, elle possède une énergie dingue, j’aime sa voix Soul, hyper riche, émotionnelle et sa puissance scénique. Nous faisons une bonne équipe !
Vous avez beaucoup plébiscité les collages pour vos visuels, serait-ce parce que Kill The Pain est un mélange de plein d’influences diverses au-delà de celles purement musicalement ?
M : Oui, tout à fait et on retrouve déjà cela dans Kill The Pain qui est le collage de nos deux noms ; Killdeer et Pain.
P : Au niveau des musiciens également qui ne se sont jamais rencontrés, nous avons collé leurs parties après les avoir reçues car ils ont œuvré à longue distance.
M : Quand nous avons rencontré Valerian Marguery qui fait du collage digital, nous avons été séduites immédiatement. Maintenant, nous travaillons ensemble même pour les visuels en live. Valerian a vraiment compris le projet.
P : Avec le collage, il n’y à pas de règle, on peut prendre des choses ici ou là afin de les mettre ensemble…
M : …ça n’a pas besoin d’être tout joli, tout net, tout propre, réfléchi, c’est spontané ; il y a quelque chose d’intéressant qui se passe.
Comment allez-vous vous organiser pour le live car Phobe habite en Allemagne et toi Mélanie, tu vis en France ?
M : Jusqu’à présent, ça se passe plutôt bien, je suis allée répéter à Berlin durant une semaine et quand nous avons des concerts à Paris, Phoebe vient deux ou trois jours avant. Ce n’est pas si compliqué.
P : Sur scène, nous ne sommes que toutes les deux et du coup, ça devient plus Electro car nous devons utiliser pas mal de machines. C’est un peu nouveau pour moi.
Quels seraient vos meilleurs remèdes pour tuer la douleur ?
M : La musique et la scène ; je dois dire que j’ai beaucoup souffert des deux ans sans concerts car c’est quelque chose qui m’aide vachement à me libérer de pas mal de choses.
P : Les amis, la famille et la bonne bouffe ! Quand tu es entourée de proches, tu ris, tu échanges, tu te sens vivante.
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