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Rencontre avec Agathe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Agathe Plaisance

(c) Agathe Plaisance

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice et interprète. Je suis une artiste pluridisciplinaire ; mon Master aux Beaux-Arts de Caen m’a laissé l’opportunité de faire de la photo, de la vidéo et de l’édition. J’ai une multitude de casquettes puisque je travaille également dans la musique dans le milieu associatif pour des festivals depuis que je suis toute jeune.

As-tu rapidement cerné la direction musicale que tu voulais pour ton premier album ?

A la base, cet album n’était pas du tout prévu. Même si la musique est entrée très rapidement dans ma vie, ma pratique était jusqu’alors relativement amatrice. Je composais de manière très brute en guitare-voix. Après le COVID, je me suis rendu compte que c’était de la musique que je voulais faire, je suis retournée vivre à Evreux qui est ma ville d’origine et c’est l’un de mes amis musiciens qui m’a mis un peu un coup de pied au cul en me disant que j’avais plein de compositions et que ça serait dommage que je me contente d’un petit EP. Cet ami m’a fait rencontrer Arthur Gueguan avec qui j’ai essayé des choses en studio. Nous avons arrangé l’album tous les trois à l’Octopus's Garden Studio ; nous avons ajouté des percussions, du synthé-basse car j’aime beaucoup cela, du synthé tout court, des guitares baryton…L’album est arrangé plutôt Pop/Folk et un peu Rock.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Sombre, minimaliste, ténébreux, concerné et féministe.

(c) Charlotte Romer

(c) Charlotte Romer

Quels seraient ces beaux dégâts qui baptisent ton premier album ? Ces deux termes sont plutôt antinomiques d’ordre général…

 « Cancion Para Luna » qui est une chanson que j’ai écrite afin de l’offrir pour une naissance serait le morceau qui me permettrait le plus d’expliquer le titre de cet album. Ce morceau est extrêmement ambigu. Au moment de cette naissance, il y avait eu des incendies importants en Russie et ça m’avait un peu perturbée. Pour l’instant, j’ai du mal à m’imaginer moi-même donner la vie dans un monde aussi incertain ; on pourrait parler de la crise climatologique qui est hyper présente, de l’immigration, de ce qui se passe politiquement et socialement…Tout cela est sombre mais en même temps, c’est associé à quelque chose de beau à savoir une naissance. Au-delà de cela, dans ce titre d’album, il y a un jeu de mot avec le terme bodega que l’on peut traduire par cave et durant le confinement, j’ai écrit beaucoup de morceaux dans la cave de mes parents.

Peux-tu nous en dire plus sur ton histoire personnelle avec l’espagnol ?

J’ai des ancêtres Espagnols mais c’est assez lointain. A vrai dire, beaucoup de membres de ma famille ont épousé ou se sont mis en couple avec des Espagnols. Quand j’étais petite, beaucoup de gens parlaient espagnol autour de moi notamment ma tante et c’est une langue qui m’a toujours attirée. Quand nous allions chez ma tante, nous écoutions beaucoup de musique Espagnole dont le Buena Vista Social Club. Personnellement, j’ai beaucoup été touchée par l’œuvre de Lhasa de Sela qui chantait en anglais et en espagnol. Enfant, j’étais déjà très imprégnée par cette culture et en grandissant, au collègue, j’ai très rapidement appris cette langue. A l’époque, je parlais mieux espagnol qu’anglais. 

T’exprimer musicalement en anglais a-t-elle été une évidence ?

Oui, j’ai commencé comme cela. Mes premiers textes à l’âge de 14 ans étaient déjà en anglais même s’ils étaient très basiques. Ces dernières années, j’ai beaucoup plus entendu et parlé cette langue et aujourd’hui, mes textes sont beaucoup plus travaillés. Mon anglais s’est amélioré. Je trouve que c’est une langue très créative.

(c) Charlotte Romer

(c) Charlotte Romer

Quelles thématiques abordes-tu sur ton album ?

Les chansons de « Beautiful Damages » parlent notamment de dépression, d’addiction, d’amitié, d’amour, de fête, de notre rapport à l’écologie et au capitalisme. Dans mes textes, j’invoque beaucoup la figure de la sorcière.

Pourquoi cette figure-là en particulier ?

C’est une figure féministe contemporaine que j’ai beaucoup étudiée et j’aime énormément la citer car elle est très riche. J’ai lu des livres à ce propos qui m’ont complètement bouleversée ; je pense notamment à celui d’Isabelle Sorente intitulé « Le Complexe de la Sorcière ». J’aime m’approprier cette figure-là qui me permet de m’ouvrir par rapport à ce que je ressens par rapport à ma propre féminité ; il y a quelque chose d’un peu magique ; et cela peut concerner d’autres femmes.

Penses-tu que « Beautiful Damages » fige une période et qu’après, tu iras dans une autre direction ou cet album donne-t-il le ton de la suite ?

Je pense qu’il y aura quand même de la porosité entre cet album et ce qui va se produire par la suite. En revanche, ce disque correspond à l’état d’esprit des chansons qu’il contient ; elles s’inspirent de mon quotidien et des choses que je rencontre. « Beautiful Damages » a été écrit en grande partie pendant le confinement et pendant une dépression, il est donc imprégné par des thèmes qui seront peut-être réinvestis plus tard mais dans mes nouvelles compositions, il y a des choses un peu plus lumineuses. En termes de sonorités, je suis vraiment en train de basculer vers une musique plus texturée et synthétique.

(c) Charlotte Romer

(c) Charlotte Romer

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Ça a beaucoup évolué au fil des années ! Mon papa est très féru de Rock, de Punk, de Garage ; j’ai vraiment baigné là-dedans ; alors que ma mère qui écoute aussi beaucoup de musique m’a plus ouvert les portes de la Pop et de la variété Française notamment Dominique A et Arthur H. Petite, j’étais très fan de The White Stripes. Parmi les artistes marquants dans ma culture musicale, on retrouve Mazzy Star, Portishead, Massive Attack, Cat Power, Emilie Simon, Françoise Hardy…En ce moment, j’écoute pas mal King Hannah, Bertrand Belin, Michelle Gurevich, Dombrance, Kevin Morby, Herman Dune…et même le titre « XTREM » d’Eesah Yasuke.

Comment appréhendes-tu le live ?

J’ai monté un set à deux afin de restituer les morceaux de ce premier album et cela a donné lieu à quelque chose d’ultra organique et hybridé où la Folk devient presque électronique. 

Quels sont tes prochains projets ?

L’album sortira le 05 mai ; le titre focus sera « Witches Boom ». Je présenterai l’album le 05 mai à la Salle Jean-Pierre Bacri à Conches-en-Ouche, le 06 mai la Médiathèque Lioja de Saint-André-de-l’Eure et le 20 mai au Supersonic à Paris. Une release party est prévue à la Brasserie Spore à Gravigny le 03 juin et une autre à Paris, aux Disquaires le 20 juin. Une bonne douzaine de dates sont prévues notamment à Poitiers, à Bordeaux, en Normandie…Des live sessions devraient sortir à l’automne. Le deuxième album est déjà écrit, nous l’enregistrerons cet été.

Rencontre avec Agathe au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !
https://www.facebook.com/agathe.plaisance.music
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