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Rencontre avec Bantunani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Cosmogony » !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Bantunani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Cosmogony » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Michel Nzau alias Bantunani, je suis Franco-Congolais, je me définis comme un Afropolitain ; c’est-à-dire un citoyen du monde qui garde un regard assez important sur l’Afrique mais surtout qui a un grand besoin de voyager et de rencontrer car je ne tiens pas en place. Je suis auteur, compositeur, producteur, chanteur, danseur ; je tapote la guitare et je me mets parfois à la console pour mener à bien mes projets.

Peux-tu nous donner la signification de ton nom d’artiste ?

Bantunani est un mot Lingala qui est l’une des langues principales du Congo. Bantu veut dire hommes/humains, c’est le pluriel de mutu. Nani est l’équivalent du pronom interrogatif qui. Ce nom d’artiste renvoie à la question qui suis-je ? ; qui sommes-nous ? ; et en extrapolant quel est le monde ? Quelle est l’Afrique ? Où allons-nous dans ce monde incertain ? Même si j’aime beaucoup danser et avoir un côté festif, ma musique est teintée de réflexion ; j’y insère des paroles assez consistantes.

Comment expliquerais-tu l’éclectisme présent dans ta musique ? Cela viendrait-il de multiples influences ?

Il y a à la fois de multiples influences mais également mon propre parcours. Je me suis définis ; un peu plus tôt dans cette interview ; comme un Afropolitain, je suis un jeune dandy en quête de savoir, de spiritualité et de rencontres. Entre chaque projet, je change beaucoup de mixeurs et de musiciens même si la souche principale demeure mes enfants ; Maria qui joue de l’alto et qui chante, Terence et Mattéo. Je compose un peu comme je cuisine, je rapporte des saveurs de chaque pays et je les mélange dans ma musique. Pour chaque album, j’ai besoin de nouveaux horizons, de nouvelles couleurs et de nouvelles perspectives.

Rencontre avec Bantunani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Cosmogony » !

A-t-il toujours été évident que ta musique serait engagée ?

J’ai un peu adouci le terme musique engagée ; je dirai plutôt que ma musique est consciente. Il me paraît important qu’un artiste qui vit dans ce monde et qui en observe les joies, les malheurs, les tristesses, l’évolution…en parle dans ses chansons. On ne pas être dans « moi-je-isme » aigu. Je ne suis pas un artiste du buzz, je suis un grand timide et dans mes chansons, j’ai besoin de ne pas parler que de choses qui m’intéressent. Être un musicien, c’est aussi être un citoyen du monde ; quelqu’un qui observe, dépeint, décrit, parfois ça plaît et parfois non ; c’est en tout cas quelque chose qui m’est propre.

Tu as publié 13 albums en 14 ans, d’où te vient cette riche inspiration ?

Je ne saurai le dire ! Je suis hanté par des voix. J’écris et je compose tout le temps. Pour l’instant, je ne connais pas le syndrome de la feuille blanche mais c’est aussi un besoin car sans musique, je ne vis pas. Je suis toujours habité par le groove et beaucoup de choses peuvent m’inspirer ; ça ne s’arrête donc pas.

Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel album baptisé « Cosmogony » ?

Ce sont toutes les forces célestes et terrestres qui invisiblement nous ordonnent ; nous agencent ; sans que nous ayons conscience de ce qui se passe. Dans cet album, il y a beaucoup de clins d’œil aux forces Celtiques et Égyptiennes. Pour moi, il y a une histoire qui est cachée et c’est à nous de la sentir afin de nous élever au-dessus du monde matériel. Il y a quelque chose de plus qui passe au-delà d’être des hommes faits de chair et d’os. Même si nous vivons dans un monde de doutes, rien n’est plus fort que l’humain, c’est cela que j’ai envie de transmettre dans mes chansons et je me sers du groove comme vecteur de nos émotions.

Rencontre avec Bantunani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Cosmogony » !

Il me semble que cet opus est divisé en deux parties, qu’est-ce qui les différencie ?

C’est toujours le cas dans mes albums, il y a une partie plus réaliste dans laquelle je dépeins la réalité sans trop de lyrisme et une autre qui est plus sensuelle.  Sur cet album, j’interprète notamment « Under My Skin » en duo avec Ambre L. qui est sexothérapeute et chroniqueuse dans l’émission de Brigitte Lahaie sur Sud Radio. Ambre m’avait interviewé, elle m’avait dit qu’elle aimait ma musique mais qu’elle trouvait que je ne parlais pas assez de sexe ; que j’étais trop sur la retenue ; ce à quoi je lui avais répondu qu’il faudrait qu’elle m’aide un jour et voilà, ce duo est né. Sur mes albums, il y a toujours une partie politico-humaniste et une autre plus intime et sensuelle et là, pour une fois, plus sexe.

Quelles thématiques abordes-tu dans ce disque ?

Sur cet album, il y a des cris de désespoir mais aussi d’espoir ; je parle notamment du devenir du monde, de la place de l’Afrique, de la place de l’homme et de la femme, du respect de chacun…

Beaucoup de clips ont déjà été tournés et cela dans des lieux très différents, est-ce une façon supplémentaire de faire vivre ta musique ?

Complètement car aujourd’hui, nous vivons une époque multimédia et la musique seule ne se suffit pas, il faut l’associer à la vidéo. Par ailleurs, la vidéo permet de donner une autre lecture à un titre ; un clip permet d’amener certains détails. Je suis également danseur et cela m’arrive de glisser quelques petits pas de danse parfois dans mes clips ; cela me permet de montrer que je ne suis pas qu’un dandy sinon un dandy dansant.

Rencontre avec Bantunani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Cosmogony » !

Quel serait ton avis sur l’art à notre époque ?

L’art est notre seul salut ; il faut qu’il soit partout ; il faut éduquer les enfants à travers la musique, la peinture, la littérature…Il faut que l’art devienne la colonne vertébrale de l’éducation. C’est primordial. 

Comment mettrais-tu en parallèle le développement de ta carrière musicale à la République Démocratique du Congo et en France ? La réception est-elle sensiblement la même ?

Je suis un peu un trublion. Je suis la parenthèse Anglaise du Congo Francophone même si cela ne m’empêche pas de chanter en français. Je suis un enfant de la Rumba, elle est en moi mais je n’ai pas besoin d’en être un chanteur pour être Congolais. On devine l’Afrique dans ma musique. Parfois, on me dit que je suis trop critique dans ma musique ; je suis conscient que dans les pays qui souffrent, on a besoin de légèreté mais il faut aussi que des artistes disent ce qui ne va pas. J’ai une diaspora Congolaise à travers le monde qui m’a toujours soutenu et elle a aussi envie d’une autre musique par rapport à la Rumba qui parfois tourne en rond. J’aime cette musique mais elle doit évoluer et s’intégrer au monde. A côté de cela, je suis avant tout un artiste international ; je suis écouté en Angleterre, aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon, en Belgique, en Espagne…c’est lié aussi à mon éducation cosmopolite.

Pour reprendre le titre de l’un de tes morceaux, qu’est-ce qui, selon toi, fait le pouvoir du Bantu ?

Le Bantu n’est pas propre à l’Africain ; au Congolais ; c’est toi, c’est moi et ce qui fait son pouvoir, c’est le fait de sentir cette puissance et de vouloir se dépasser. Il faut garder cette force-là pour survivre. Il faut y croire ! C’est au fond de nous. Bantu Power !

Quels sont tes prochains projets ?

En 2023, j’aimerais enfin retourner sur scène car cela fait quasiment cinq ans que je n’ai pas eu un bain de foule et je suis prêt. J’aimerais beaucoup faire une salle parisienne ainsi qu’une tournée mondiale. Je veux juste contribuer au bon devenir du monde avec ma musique, offrir un maximum de joie et surtout, écrire de belles chansons.

Rencontre avec Bantunani au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son album « Cosmogony » !
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