Rencontre avec Mona au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son EP « Sad Girls Club » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Ambre, Mona est mon alias, je suis chanteuse, auteure, compositrice, productrice et un peu arrangeuse également depuis peu. Mona est un projet plutôt solo côté créa et studio et par contre, sur scène, je suis accompagnée notamment par Maywenn Vernet à la batterie. Pour ma part, je chante et je fais un peu de clavier mais j’aimerais jouer de plus d’instruments ; j’essaie de mettre cela en place. A côté de cela, je coréalise mes clips et je m’occupe de toute la D.A visuelle de mon projet ; je fais un peu tout en étant quand même toujours accompagnée car collaborer est important.
T’es-tu assez rapidement destinée à la musique ?
Non, pas du tout. Même si j’ai toujours chanté dans ma salle de bain, j’ai mis un peu de temps avant de me lancer. Si j’ai toujours aimé chanter, j’étais très attirée par le théâtre également ; j’ai joué notamment dans des pièces au collège ; et j’ai commencé par étudier le cinéma. Je n’ai pas appris à jouer d’un instrument, je n’ai pas été au conservatoire, même si nous écoutions beaucoup de musique à la maison, ce n’était pas la pratique qui était mise en avant. Après le cinéma, j’ai fait un peu d’arts plastiques et de la photo tout en tournant toujours autour de la musique. Quand j’étudiais le cinéma, je voulais réaliser des clips, quand je faisais de la photo, j’illustrais des pochettes de potes…A un moment donné, je me suis dit que j’avais envie de faire de la musique ; je devais avoir 21/22 ans ; j’ai commencé dans un groupe indé de Post-punk et au bout de six mois, j’ai décidé de faire mon projet.
Comment décrirais-tu ton univers ?
J’aime bien imaginer Mona un peu comme un personnage dans un film indépendant Américain façon « coming-of-age » en permanence car j’apprends tout le temps de nouvelles choses et je découvre plein de chose. C’est la découverte du monde adulte dans sa violence, sa beauté, sa tristesse et sa joie. Cet univers est mélancolique mais j’essaie toujours d’avoir une approche qui dépasse la tristesse et le côté « la vie c’est nul ». J’essaie d’apporter quelque chose de plus clair dans tout cela.
Comment est né ton premier EP ?
Cela faisait deux ans que j’étais toute seule dans mon Home Studio et à cette époque-là, je composais énormément, l’EP n’était pas forcément voulu mais à un moment, je me suis retrouvée avec cinq chansons faites en un mois et c’est là que je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire. Par le passé, j’avais déjà commencé plein de projets d’EPS mais je ne les avais jamais finis. Je n’étais pas suffisamment satisfaite du résultat alors que pour celui-ci représentait bien ce que j’avais envie de raconter en tant qu’artiste. « Sad Girls Club » a été composé en un mois chez moi avec mon petit clavier. Ensuite, j’ai tout envoyé à mon ingé son qui a permis de faire un fil rouge.
Comment l’as-tu voulu d’un point de vue musical ?
J’écoute plein de choses différentes et parfois, il y a un très grand écart entre ce que j’écoute et ce que je réalise. Pour cet EP, je me suis un peu laissé bercer. A ce moment-là, j’écoutais énormément de Cold Wave, de musique électronique notamment Daft Punk et un peu de Post-punk et tout est arrivé d’un coup. Par ailleurs, il y avait une contrainte technique à savoir celle d’être avec mon petit Home Studio ; ce disque a été fait intimement chez moi avec uniquement des instruments électroniques.
Ce disque ancre-t-il la direction musicale de ton projet ou penses-tu que la suite sera autre ?
J’essaie plus de voir les projets comme des instantanés. Ok, j’en suis là à ce moment-là, je fais plein de visuels à côté pour le présenter au public mais j’aime bien me dire que c’est juste moi à un instant t et que ça peu évoluer un peu partout. J’aime bien me laisser l’espace pour faire plein d’autres choses tout en restant dans quelque chose d’assez dark et électronique sans pour autant ne faire que cela. En revanche, j’avais quand même envie de poser des bases notamment en ce qui concerne sur les sujets abordés.
Pourquoi as-tu baptisé ton premier EP « Sad Girls Club » ?
J’avais le nom de ce disque avant même d’avoir les chansons qui le composent. Il y a eu plusieurs raisons à ce titre mais la première ; si je suis honnête ; c’était parce que j’avais envie de me sentir soutenue ; ok, je suis un peu une sad girl mais je ne suis pas la seule et du coup, c’est un peu un club. Petit à petit, ça a pris une autre démarche ; il y avait l’idée de créer un club d’enfants tristes car on peut l’être tout en ayant envie de faire la fête aussi ; parfois, on peut être à la fois dans quelque chose de très sombre et de très solaire. Il y avait un peu tout cela derrière le concept du Sad Girls Club dans lequel il y a une notion de mélancolie générationnelle. Ado, j’ai pas mal passé de temps sur Tumblr et je pense que ça a pas mal joué. Dans ce club, toutes les personnes en marginalité au niveau des émotions et du ressenti peuvent s’y retrouver ; j’aime cette idée-là que j’ai envie de garder sur le long terme et d’ailleurs, j’ai déjà essayé de pousser cela le plus possible en live.
Quels thèmes y abordes-tu ?
La tristesse, la mélancolie, la découverte du monde, le passage à l’âge adulte, les sentiments et les émotions.
L’anglais a-t-il été une évidence pour t’exprimer ?
Oui ! J’aimerais bien écrire en français mais je n’y arrive pas. Par ailleurs, j’ai vraiment grandi dans la culture Anglo-saxonne ; je suis allée plein de fois en Angleterre et aux Pays-Bas avec mes parents ; mon père vient du Caire, il parle bien sûr Egyptien, il a appris le français très jeune et l’anglais était aussi important. Mes parents ont toujours beaucoup plus écouté de la musique en anglais plutôt qu’en français. Depuis mon plus jeune âge, j’ai aimé l’anglais et quand j’ai commencé à écrire, je ne me voyais pas le faire dans une autre langue. Je me sens plus chez moi quand j’écris en anglais.
Pourquoi et comment as-tu mis en images les cinq titres qui composent ton EP ?
C’est venu assez vite après la sortie de l’EP ; très rapidement, j’ai eu envie de présenter un projet total et j’ai décidé de tout clipper. Je souhaitais ajouter un aspect visuel à ma musique. J’ai commencé à imaginer des storyboards et ensuite, je suis allée les montrer à Marion Fudym qui est devenue mon acolyte. Nous sommes parties en Bretagne et nous y avons tourné les cinq clips en cinq jours. C’était assez fou ; petite équipe mais expérience incroyable. L’idée était d’illustrer les différents messages des morceaux mais d’en faire une histoire globale. Ce personnage découvre le monde par les informations, la violence et les médias. Ensuite, il y a un rapport à la sociabilité, la violence, la solitude et à l’amour. A un moment donné, il y a un retour à la nature dans « Oslo » et cela illustre mon propre cheminement. « Evolve » est un peu un remerciement à tout le monde.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Arctic Monkeys, Iron Maiden, Brel, Gainsbourg, Françoise Hardy, Daho, Renaud, Berger, Patti Smith, Janis Joplin, Bowie, Diam’s, IAM…
« Sad Girls Club » étant sorti en 2021, la suite est-elle déjà écrite ?
Oui, je rentre de Bretagne où durant un mois et demi, j’ai fini d’arranger et de produire des maquettes. Il va y avoir des sorties en 2023 et elles seront accompagnées de visuels à chaque fois. Ça va être différent des visuels de « Sad Girls Club » afin de présenter d’autres choses de cet univers. Par ailleurs, j’ai été arrangeuse et productrice pour mon amie Marcie qui sortira un nouveau disque dans les prochains mois.