Retrouvailles avec Claire Days au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album !
Qu’est-ce qui a fait qu’après trois EPS tu ais sauté le pas et composé un premier album ?
L’envie ! J’avais envie de faire un album, de passer plus de temps sur un disque, d’aller plus en profondeur et en détail. J’avais plein de chansons et je n’avais pas envie de choisir. Pour moi, cet album a été une suite logique et naturelle ; il n’y a pas eu de stratégie.
De quelle façon ces formats courts ont-ils participé à l’élaboration de cet album ?
Tous ces EPS ont posé des jalons jusqu’à l’arrivée de cet album. Le premier m’a mis le pied à l’étrier car je n’étais pas du tout dans le milieu de la musique ; je l’ai sorti un peu à l’arrache mais il était constitué de morceaux que j’aimais énormément et que je traînais avec moi depuis longtemps. Alors que le premier EP s’était fait un peu à tâtons, les choses ont commencé à se préciser sur le second ; la guitare électrique est arrivée et j’ai commencé à jouer avec d’autres musiciens. Mon deuxième EP a été un moment charnière pour moi. Et effectivement, il y en a un petit troisième qui est sorti l’année dernière ; je l’ai fait entièrement seule. Ce disque est arrivé au milieu du processus d’enregistrement de l’album. Début 2021, j’ai eu besoin de faire autre chose car j’étais un peu submergée par tout ce qu’il fallait faire pour l’album ; je ne me retrouvais plus trop dans le rythme que j’avais. Cet EP a été une respiration ; c’était juste un moment avec moi-même durant lequel j’ai réappris à me faire confiance. Une fois que j’ai fini ce petit EP, la suite de l’enregistrement de l’album a été complètement différente. J’ai repris les choses en main et j’avais bien plus confiance en moi.
Peux-tu nous en dire plus sur ce portrait de toi qui orne la pochette d’« Emotional Territory » ?
Ce portrait est le fruit d’une collaboration avec une artiste photographe qui s’appelle Aurélie Raidron. J’ai rencontré Aurélie en prenant des cours de chant saturé car elle est aussi professeure dans cette discipline. Je voulais un portrait esthétique et un petit peu étrange. Aurélie a testé plein de choses ; avec de la peinture, du découpage, du collage ; et nous avons gardé ce découpage avec trois morceaux de visage qui s’assemblent mais assez mal et qui forment un visage étrange.
Y-a-t-il une progression dans ce disque ?
Nous avons agencé l’ordre des morceaux à la fin, ce n’était donc pas pensé comme une progression au départ mais effectivement le début de ce disque est assez chargé, dense et nerveux et ensuite, il y a une sorte de relâchement avec des morceaux plus acoustiques et intimes.
Tu chantes « Claire You Don’t Want To Be Saved », cet album a-t-il été une sorte de « thérapie » pour toi ?
Non, cet album n’a pas été une thérapie mais il a été une sorte d’aventure personnelle, affective et émotionnelle. Ecrire des morceaux rentre dans un processus que l’on peut qualifier de thérapeutique car ça me fait énormément de bien mais faire un album, c’est encore autre chose. Rassembler les morceaux, les arranger, les enregistrer, faire des choix artistiques et esthétiques, c’est encore un autre processus qui n’est pas de l’ordre du thérapeutique mais du faire ; faire des choses et aller jusqu’au bout. Si cet album n’a pas a été thérapeutique, il y a clairement un avant et un après.
Quelles thématiques as-tu abordé sur « Emotional Territory » ?
Ma vie et celle des gens qui m’entourent, ce que je ressens ou non, ce que mes amis ou des personnes que je rencontre vivent et ce qui me touche à travers eux…Il y a beaucoup d’interrogations sur ce disque ; qui on est, qu’est-ce que l’on a envie de faire, où on va…
Quels seraient les trois meilleurs adjectifs pour synthétiser ce disque ?
Personnel, nerveux et dense.
Lors de notre première rencontre, tu nous avais dit que tu aimerais collaborer avec Fink, c’est chose faite ; comment s’est déroulée la rencontre et que mettrais-tu en avant dans son travail ?
Ça faisait longtemps que j’avais envie de travailler avec lui. Pour moi, c’était un peu un souhait formulé mais qui n’avait pas de réalité car il n’allait pas se mettre en place. Finalement, ça a pu se faire grâce à Archipel l’éditeur avec lequel je bossais à l’époque, ils ont trouvé son adresse mail et ils lui ont présenté ce que je faisais en lui disant que je pensais faire un album afin de savoir s’il serait intéressé. Nous nous sommes rencontrés en novembre 2019 au Trianon où il donnait un concert ; nous avons discuté et il m’a dit de lui envoyer des maquettes afin de voir ce que nous pourrions faire ensemble. A ce moment-là, c’était encore assez flou, nous ne savions pas à quel point nous allions collaborer et si cela allait être sur un morceau, un EP, un album. Ensuite, nous avons travaillé à distance entre Berlin et Lyon car l’album s’est fait durant les années de confinements. Nous avons œuvré par visio, téléphone et mails. Fink est un passionné de musique qui a une très belle carrière marquée par sa longévité. J’ai aimé son enthousiasme et sa liberté dans l’approche créative.
Comment représenterais-tu à la manière d’un tableau ce territoire émotionnel qui donne son nom à ton album ?
Le mot territoire est assez parlant pour moi ; je vois une sorte d’espace géographique avec des bouts de territoires qui sont en contact les uns avec les autres à l’image de la pochette de cet album. J’image que ces morceaux forment un territoire dans lequel on peut évoluer et duquel on peut sortir aussi car il y a d’autres choses en dehors de cet espace-là. Le titre de cet album est tiré de la chanson « Old Self », ça renvoie au fait que l’on évolue dans l’espace au quotidien, on a cette mobilité-là, on va dans des endroits différents, on y rencontre des gens et au final, ça forme dans notre tête comme une carte géographique de tout ce que l’on a pu ressentir et vivre.
Cet album est-il un instantané d’un point de vue musical ou fige-t-il la direction que tu veux suivre à l’avenir ?
J’ai envie de tenter d’autres choses mais c’est encore flou. En tout cas, j’ai à cœur d’être libre dans ce que je fais et donc, si j’ai envie de faire la même chose, je veux être libre de le faire même si on ne fait jamais complètement la même chose et si j’ai envie de faire quelque chose de totalement différent, j’ai envie de me donner la liberté de le faire. On verra…
Quels sont tes prochains projets ?
Pour l’instant, dans les semaines et les mois à venir, ça va être surtout le live. Des dates sont prévues un peu partout en France. J’enregistre de nouveaux morceaux chez un ami. J’aimerais bien faire un clip pour « Benny ». Me reposer aussi !
Claire days - My sister [official video]
My sister is the fourth extract from my first album due this autumn 2022 LISTEN HERE : https://fanlink.to/Confiture_Clairedays_MySister Video clip directed and handcrafted by Cyrielle Formaz ...