Retrouvailles avec Xavier Jamaux au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le retour de Gemme !

Peux-tu nous dire ce qui a été le plus souvent mis avant dans le premier projet Gemme ?

Sous forme de blague, c’est Elodie Frégé que les gens ont le plus mis en avant dans Gemme (rires). J’ai été ravi de collaborer avec les six artistes présentes sur le projet et effectivement, celle qui a la plus grande notoriété, c’est Elodie et c’est elle qui a permis de porter Gemme plus loin. En dehors de cela, j’ai eu pas mal de remarques sur le thème de l’album  qui s’appelait « Retour Durable de l’Être Aimé » et qui abordait des histoires d’amour et de passion au sens large, chantées par des femmes avec parfois leurs mots et parfois les miens. J’ai fait pas mal de choses différentes dans la musique et avec ce projet, j’avais envie de revenir à des textes en français et au final, de ne bosser qu’avec des chanteuses et je suis content que ce message féminin autour du grand thème de l’amour ait été perçu comme cela.

A l’époque, avais-tu déjà en tête une suite ?

Non, pas du tout. J’ai un peu le « tort » de passer d’un projet à un autre car j’aime bien être très éclectique ; je peux faire une bande originale très Techno et ensuite, revenir à quelque chose de très Pop, quasi variété ; ce qui fait partie aussi de mon ADN. Pour ne rien te cacher, quand j’ai commencé ce qui est le nouveau Gemme, j’avais un autre nom en tête mais je me suis aperçu qu’il était déjà pris. J’ai pensé reprendre Dada Pop qui était mon premier nom de projet musical mais un groupe Américain s’appelle ainsi maintenant. Comme les noms auxquels je pensais étaient déjà pris et que même si ce n’était pas conscient ou souhaité, « Diamant Brut » est un peu dans la continuité de ce précédent projet avec des femmes et que j’avais commencé à brancher des chanteuses pour d’autres projets ; notamment pour Bangbang ; je me suis dit pourquoi changer de nom au final, j’avais déjà l’étendard Gemme sous lequel je pouvais mettre tout le monde.

Peux-tu nous en dire plus sur Marlène Delcambre avec qui tu partages « Diamant Brut » ?

Marlène est avant tout photographe de mode et d’art et il se trouve qu’elle est aussi ma compagne. Nous avons une complicité artistique très forte qui fait que nous faisons ensemble des projets photographiques. Même si j’aimais déjà la photo, Marlène m’a un peu entraîné de son côté ; nous allons faire une expo à Fréjus ; et du coup, je l’ai un peu emmené dans la musique. Marlène n’a pas été spécialement pistonnée mais il se trouve que j’aimais déjà son univers. Elle n’est pas chanteuse mais elle possède un timbre de voix intéressant.

Collaborer ensemble musicalement parlant a-t-elle été une évidence ?

Non car « Diamant Brut » existait déjà, j’avais essayé régulièrement de poser des voix féminines sur ce morceau mais le résultat ne correspondait jamais à ce que je souhaitais. Avec Marlène, nous avions envie de faire une vidéo ensemble et de cette idée est né le clip de « Diamant Brut » qui m’est alors revenu en tête en tant que morceau sur lequel faire une vidéo ; je lui ai proposé de me donner la réplique, elle l’a fait et le rendu était tout à fait ce que j’avais à l’esprit.

Que retiendrais-tu de son travail en studio ?

Nous avons fait la prise de voix de façon tout à fait détendue, Marlène était appliquée et ce qui m’a fait plaisir, c’est qu’à la fin, elle m’a dit que j’étais patient et que je donnais des indications constructives. Pendant très longtemps, j’ai invité beaucoup de personnes différentes à chanter sur mes musiques avant de me décider assez récemment à chanter moi-même, ce qui fait que j’étais plus « chef d’orchestre » ou coach vocal. Je me servais de la voix d’un interprète pour arriver à une voix idéalisée que j’avais en tête. Dans le cas présent, ça s’est passé comme cela et c’était très agréable.

De quoi parle « Diamant Brut » ?

Sans aucune prétention, c’est un peu le « Je T’Aime Moi Non Plus » de Serge Gainsbourg et Jane Birkin mais en version moderne et urbaine. Dans « Diamant Brut », il y a de l’amour mais également une certaine réticence. Tout au long de cette chanson, on se lance un peu des piques. Il y a de l’attraction mais en même temps, le fait de remettre la personne à sa place…jusqu’à se rendre compte qu’elle est la bonne et donc le diamant brut.

Comment avez-vous voulu illustrer ce titre ?

Puisque nous avions déjà fait plusieurs projets photographiques ensemble, ce clip est presque né avant le duo. Nous étions focalisés sur les couleurs noire et blanche ; les contraires que nous voulions mêler ; nous avions l’idée d’une sorte de danse contemporaine avec une gestuelle un peu saccadée même si aucun de nous n’est danseur ; nous nous sommes nourris de plein de choses qui ont traversé notre esprit à ce moment-là. Nous avons beaucoup ri durant ce tournage, même s’il y avait un petit côté tragi-comique de l’entrevue Poutine-Macron avec cette grande table blanche. Au lieu d’être en deux chefs d’État, cet antagonisme est entre deux amoureux. Nous avons joué sur ce qui nous sépare et ce qui nous rapproche. Tous les éléments se sont un peu ajoutés au fur et à mesure. Nous avons écrit un script qui contenait les accessoires et les actions que nous aurions voulu et nous avons œuvré avec le directeur photo Jonathan Kluger qui a fait notamment des clips pour Bob Sinclar et avec lequel Marlène avait déjà travaillé sur des projets à elle. Nous avons eu la chance de tourner ce clip à l’Espace 23 Basfroi qui est un endroit sublime.

Comment s’est fait le choix des remixeurs qui ont repensé « Diamant Brut » ?

Nous avons fait un remix contest ; nous en avions déjà organisé un pour le single « Un Plaisir » interprété par Elodie Frégé sur le premier album et cela m’avait permis de rencontrer Jaimy Jay qui était l’un des remixeurs et que je produis maintenant comme artiste. Je pense qu’à l’époque, pas mal de remixeurs qui avaient été contacté étaient séduits à l’idée de remixer un titre avec Elodie Frégé, mais en ce qui concerne « Diamant Brut », il n’y avait pas cette notoriété-là car Marlène et moi sommes évidemment moins connus du grand public ! Les Sound Dwellers qui sont un duo Américano-britannique étaient partants et je suis allé chercher des anciens comparses. Lacquer, qui avait fait un album magistral intitulé « Overloaded » (qui contient notamment le single « Behind » dont le clip avait été réalisé par les frères Gondry) . Lacquer qui vit actuellement en Grèce produit très bien, il a récemment œuvré pour Casey Spooner, le chanteur de Fischerspooner. Quant aux Traumship qui sont plutôt Franco-allemand, je connais l’un des deux membres depuis très longtemps ; nous avions même monté un groupe ensemble ; et comme j’aimais bien son esthétique, je lui ai proposé de remixer « Diamant Brut ».

Comment différencierais-tu les remixes crées par Sound Dwellers, Lacquer et Traumship ?

Le remix de Lacquer est plus radical dans le côté Electro que ma version originale ; j’avais envie de ça pour « Diamant Brut » mais je ne serai pas arrivé à le faire tout seul. Son remix m’a tellement plu que je l’ai édité moi-même pour en faire un format single et l’adapter sur le clip. Le remix de Sound Dwellers est plus House un peu oldschool. Pour tout te dire, l’un de mes potes m’a dit que ça ressemblait beaucoup à ce qu’a fait Beyoncé récemment. C’est marrant car tout se recycle et tout revient par vague  car je connaissais le titre de Robin S mais pas ce qu’en « avait fait » Beyoncé. Le remix de Sound Dwellers m’a replongé dans la période House de la fin des années 80/début 90. On se rend compte que ce côté House un peu minimaliste est toujours d’actualité. Quant à la version de Traumship, elle est plus Electro-Trance.

Le nouveau projet Gemme sera-t-il dans la lignée du premier ?

J’ai plein de titres en chantier mais rien n’est encore terminé…J’ai envie de me permettre beaucoup plus de choses sur ce nouveau projet Gemme ; j’ai envie de me faire plaisir et de faire plaisir aux invitées. Pour le moment, j’ai contacté des artistes aux univers très différents…Je pense que ce second projet sera beaucoup plus varié que le premier.

Que peux-tu nous révéler en ce qui concerne la suite ?

Je vais faire le contraire de ce qui avait été fait pour le premier album de Gemme ; je vais sortir d’abord des singles. Au moins deux autres titres verront le jour dans les prochains mois. Le second album de Gemme pourrait alors être une collection de titres indépendants les uns des autres.