Retrouvailles avec Carole Pelé au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Si C’Était Dieu » !
Quel regard as-tu aujourd’hui sur ton premier EP paru au printemps 2021 ?
J’ai un regard tendre sur ce tout premier disque et je suis fière du travail qui a été fait sur cet EP qui a posé les bases. Je suis toujours aussi contente d’avoir pris des risques sur certains titres dont les formats pouvaient être un peu atypiques. Je suis bien consciente que j’ai pas mal avancé depuis la parution de ce premier EP. Je vois bien que par rapport au deuxième, un cap a été franchi en termes d’écriture, de production ou même d’image et j’en suis très contente également.
Qu’est-ce que les auditeurs ont retenu/mis en avant sur ce disque ?
Les auditeurs ont le plus mis en avant l’authenticité ; le côté sincère ; dans le message mais aussi dans ce que je dégage en tant qu’artiste et j’ai trouvé ça super car c’est exactement mon axe de travail. Les gens ont également relevé la qualité des textes ; on m’a dit qu’ils étaient bien écrits et qu’ils avaient de la profondeur. Les personnes qui m’ont fait des retours m’ont souvent dit qu’elles avaient l’impression que dans la musique, les textes survolent un sujet, qu’ils sont assez superficiels, qu’ils ne vont pas au bout des choses, qu’une chanson est faite pour « vendre » alors que moi, je vais un peu à contre-courant de cela. Par ailleurs, on m’a souvent fait des retours sur la dimension artistique du projet, on m’a dit notamment qu’il y avait une singularité dans la proposition faite et qu’il y avait quelque chose de très Français. J’ai un peu ce truc de défense du patrimoine qui ressort malgré moi mais c’est chouette (rires).
Pourquoi as-tu choisi de donner une seconde vie à « R à Raconter » et comment ce titre a-t-il été remixé ?
J’aime bien me mettre des petits défis afin de réaliser des choses que je ne fais jamais habituellement. Je n’avais jamais fait un remix de ma vie et j’étais hyper curieuse de voir ce que ça pourrait donner sur une chanson. J’ai choisi « R à Raconter » car je trouvais qu’il y avait des choses à chercher au niveau des paroles, il y avait la possibilité de faire des boucles et ce remix permettait de pousser l’absurdité qu’il y a dans ce texte. Même si ce n’était pas complètement formulé dans ma tête, j’avais déjà envie de donner un côté plus Electro au second EP et j’ai pu pousser ça sur ce remix.
Ce remix t’a-t-il ouvert des portes dans l’Electro ?
Non, pas tant que cela car je connaissais déjà Pehoz avec qui j’ai collaboré pour ce remix et pour le second EP, je n’ai pas cherché à travailler forcément avec un compositeur ou une compositrice qui vient de ce domaine-là. En tout cas, ce remix m’a permis de me rendre compte que ça fonctionnait dans mon axe de travail et même au niveau de ma voix, je trouve que ça colle bien dans ce style-là.
Tu as amorcé un second chapitre avec « Les Mains Dansent », tes nouveaux titres sont-ils le fruit d’une évolution musicale mais aussi personnelle ?
Oui, clairement car je déroule toujours le fil de mon histoire. Il n’y a pas vraiment de rupture dans ma vie car tout est dans la continuité ; j’enchaîne souvent l’écriture et les clips. « Les Mains Dansent » fait écho à d’autres chansons. Au niveau de la compo, j’ai travaillé différemment pour mon second EP. J’ai commencé à travailler avec Candice Butin qui est initialement ma prof de piano ; comme nous nous entendons très bien, je lui ai demandé d’élaborer les bases de cet EP avec moi avant de les confier à Alexandre Zuliani et Clément Roussel à qui j’ai donné des références musicales et demandé qu’il y ait une dimension plus Electro.
Le mouvement est à l’honneur dans tes clips, peux-tu nous en dire plus sur ton rapport à la gestuelle ? Serait-ce un prolongement de tes textes ?
Oui, complètement. Le corps et l’esprit sont totalement liés. Toute la base de mon travail repose sur un passage entre ce qui se passe dans la tête et ce qui se traduit dans la main. C’est une écriture inspirée qui est très physique. Les mains ont toujours été importantes pour moi, c’est presque un motif ; une forme ; qui revient à chaque fois dans mes chansons. Tout part des mains ; je travaille même des formes avec et nous développons cela avec la danse. Je vois la scène comme quelque chose de performatif et pour moi, ça passe par le corps, la danse, les chorégraphies ; le tout mis en scène. C’est un travail complet. Pour moi, le corps est un outil ; un médium ; comme un autre.
« Si C’Était Dieu » est-il né d’une fulgurance ?
Exactement, « Si C’Était Dieu » est né d’une fulgurance. Ce titre raconte l’impression que j’ai eue à ce moment-là ; quelque chose qui passe dans le corps ; une sensation qui amène des idées, qui fait se poser des questions et qui trouble.
Quelle question poses-tu dans ce nouveau titre ?
Est-ce que Dieu existe ? La thématique de ce nouveau titre est à la fois religieuse, philosophique, sociale et artistique. Cette chanson est une sorte de confession sur le moment, je me demande à moi-même si Dieu existe ou pas mais je me pose aussi la question aux autres afin de savoir ce qu’ils en pensent.
Peux-tu nous parler de sa mise en images ?
L’idée de ce clip m’est venue quand j’étais en studio avec Alexandre. Nous étions en train de produire « Si C’Était Dieu » et à l’époque, il n’était pas question de mettre en images ce titre car j’étais dans la phase de postproduction de mon précédent single « Les Mains Dansent » pour lequel nous avions déjà tourné un clip. Le scénario pour la mise en images de « Si C’Était Dieu » m’est venu hyper naturellement, j’ai visualisé cette salle aux Beaux-arts que je connais très bien, ça m’a paru évident de tourner dans l’Amphithéâtre d’Honneur car il y a ce rapport à l’autre même si la salle est vide et à l’art également car cette salle est très symbolique artistiquement parlant. J’ai eu très rapidement en tête la référence à la fresque « La Création d’Adam » peinte par Michel-Ange sur la partie centrale de la voûte du plafond de la chapelle Sixtine et ce plan final qui va vers cette magnifique verrière et qui monte vers l’infini. Quand j’ai proposé cette idée de clip à mon éditeur, j’avais déjà quasiment tous les plans en tête.
Pourquoi as-tu opté pour la couleur rouge pour la pochette de ton single ?
De manière générale, j’utilise des photos de making-of de mes clips pour les pochettes mais « Si C’Était Dieu » est sorti en amont du tournage. Je me suis donc retrouvée face à une difficulté que je n’avais jamais eue auparavant. Comme il fallait absolument trouver des photos, je me suis rappelée en avoir fait il y a quelques temps avec une amie du côté de Cabourg. Je me suis souvenue de ces photos avec un filtre rouge qu’elle n’aimait pas trop alors que moi, je les adorais. J’ai eu un coup de cœur sur la photo qui est devenue la pochette du single, je trouvais que le ciel derrière était totalement en adéquation avec le sujet. Je trouve que ce filtre rouge uniformise la pochette. C’est comme si cette lumière me tombait dessus sauf qu’au lieu d’être blanche, elle est rouge.
Quels sont tes prochains projets ?
Les prochaines dates en live se feront le 27 octobre au off du festival Les Nuits de Champagne à Troyes et le 26 novembre au Réacteur à Issy-les-Moulineaux. Je suis en train de produire et de réaliser mon prochain clip sur la chanson « Courir » qui devrait sortir en même temps que l’EP dont la parution est prévue avant la fin de l’année. J’aimerais bien organiser une release party dans une salle parisienne dans les prochains mois…