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Rencontre avec Victorien et Philippe de Sugar Wizard au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur ce groupe hyper prometteur !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Christophe Crénel

(c) Christophe Crénel

Pouvez-vous présenter Sugar Wizard à nos lecteurs ?

Philippe : Au sein de Sugar Wizard, Victorien est à la basse et au chant, Aymeric est à la batterie, Kévin est à la guitare tout comme moi ; Philippe. Nous sommes tous actuellement sur la région Lyonnaise.  

Victorien : Nous faisons ce que nous avons nommé de la Dirty Psych-Pop.

Comment Sugar Wizard est-il né et pourquoi ce nom ?

P : J’ai d’abord rencontré Victorien grâce à une connaissance commune et le groupe est né sur Lyon en 2018 mais depuis, nous avons changé de batteur.

V : Quant au nom, nous en avons cherché un où il y aurait de la rime à l’image de King Gizzard and the Lizard Wizard et il renvoie en partie au côté assez sombre que nous pouvons avoir dans notre musique qui est un peu Psyché ; c’est le côté sorcier. A la base, nous n’assumions pas trop notre côté Pop et le terme sugar renvoyait au côté sucré ; le sucre est doux mais en excès, ça peut amener à des choses un peu « psychédéliques ».

P : Notre nom de groupe fait la balance entre nos côtés Heavy et Pop sucrée.

Qu’est-ce que chaque membre a apporté au projet ?

V : Philippe a apporté une créativité assez immédiate qu’il structure bien ensuite et cela nous a aidés dans pas mal de processus de création. Quand Kévin a rejoint le groupe, il nous a permis d’ouvrir mélodiquement le projet car nous étions auparavant sur quelque chose de très Stoner et je trouvais cela assez limitant. Aymeric a un côté très technique et il nous améliore dans le jeu.

P : Il a cette volonté de ne pas faire comme tout le monde. Aymeric a un jeu de batterie assez singulier. Il ne veut pas faire du scolaire. Il cherche toujours à innover. Quant à Victorien, je pense que c’est le moteur principal du groupe. C’est le seul à avoir eu une vraie expérience professionnelle avant Sugar Wizard et il a ramené ce bagage-là dans le groupe ainsi que sa motivation dans ce projet et ça a aidé tout le monde à réaliser les enjeux que représentent le fait d’avoir un groupe pro. Nous avons été boostés dans le bon sens grâce à cela.

V : Je ne voulais pas être qu’un chanteur avec des musiciens comme cela a pu être le cas dans le passé pour moi. Je m’applique à les laisser évoluer pour qu’ils apprennent vraiment. J’ai été biberonné au groupe et comme nous sommes quatre cerveaux, il faut que chacun prenne un peu en charge les choses. Un artiste ne peut pas grandir tant qu’il n’a pas conscience de ce qui l’entoure et de tout ce qu’il faut faire. Rêver de faire de la musique, c’est la base mais il faut arriver à concrétiser cela sinon ce n’est qu’une illusion.

(c) Christophe Crénel

(c) Christophe Crénel

Avez-vous fait des compromis dans votre direction musicale ou a-t-elle été évidente pour vous quatre ?

P : Nous avons fait clairement des compromis (rires).

V : Si nous sommes quatre et que c’est un plus, j’ai vraiment à la base une culture Rock des années 90 que eux n’ont pas forcément. Dans la pratique, j’ai tendance à avoir une vision peut-être un peu plus Punk Rock des morceaux alors que je ne suis pas sûr qu’Aymeric en ait vraiment écouté, ça peut sonner un peu trop simple pour lui et du coup, il cherche à faire des propositions, il y a un dialogue, on cherche à s’adapter et à comprendre ce que chacun veut dire.

P : Nous avons galéré un moment en ce qui concerne la direction artistique mais cette disparité d’influences que nous avons est une force aujourd’hui. Nous avons mis de côté nos égos et nous avons ouvert notre vision de base par rapport à nos influences respectives que nous avons mélangées de manière intéressante et cohérente.

Quelles sont les influences du groupe ?

P : Pour ma part, j’aime tout ce qui tourne autour du Rock Psychédélique qu’il soit récent comme plus vintage. Quand j’étais au lycée, j’écoutais beaucoup Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jefferson Airplane et aujourd’hui, des groupes comme Tame Impala et des choses plus expérimentales également. Avec Aymeric, nous nous ressemblons beaucoup au niveau des influences mais il a un côté peut-être plus expérimentales encore notamment le groupe Can et des choses plus Krautrock. Il regarde pas mal de vidéos de batteurs de Jazz pour enrichir sa technicité. Kevin vient plus du Rock classique et du Hard Rock, il apprécie notamment Guns N’Roses, AC/DC, Queens Of The Stone Age…Nous les aimons aussi mais c’est plus sa spécialité.

V : J’ai découvert le Rock avec des classiques comme Green Day, Sum 41, Rage Against The Machine qui m’a vraiment bluffé, les Red Hot Chili Peppers, Nirvana…mais aussi Radiohead et Jeff Buckley. A côté de cela, j’ai toujours écouté du Hip Hop à l’ancienne comme Wu-Tang Clan. Bob Marley m'a énormément influencé également. Je n’ai pas un style prédéfini, quand j’écoute le son, il faut juste qu’il me fasse bouger la tête.

P : La musique un peu lourde des années 90 est quand même notre point commun de départ. On est tous d’accord pour dire que l’on aime ça.

Que s’est-il passé musicalement pour vous ces trois dernières années ?

V : En 2018-2019, nous avons enregistré un premier EP avec notre premier batteur qui est parti par la suite. Le but était de sortir un single et bien évidemment de jouer ce disque sur scène mais du fait de ses indisponibilités et des options qu’il avait avec un autre groupe, nous n’arrivions pas à avoir une vision claire. Quand nous avons retrouvé un nouveau batteur, il a fallu le « former » au son du groupe. Durant un an, nous avons joué à Lyon et aux alentours et le point culminant aurait dû être une tournée en Angleterre mais…le COVID est arrivé. On s’est pris ça dans les dents. Il y a eu une énormément de frustration car nous allions enfin pouvoir sortir quelque chose et on nous a coupé l’herbe sous le pied. Au moment de cette pause pour une durée indéterminée, nous nous sommes concertés car si nous étions contents de nos morceaux, ils commençaient à être vieux…

P : …et à ce moment-là, Kévin venait de rejoindre le groupe comme second guitariste. Nous voulions créer encore plus d’harmonie dans notre musique afin de l’ouvrir à quelque chose de plus Pop au final. Quand la tournée s’est annulée à cause du COVID, on a remis un peu en question notre direction artistique, nous avons profité de l’arrivée de Kévin pour enrichir nos morceaux, nous avons revisité notre set, nous avons rajouté de nouveaux morceaux…Durant ces trois ans, nous avons composé, enregistré notre disque qui sortira en mars prochain et nous nous sommes aussi pas mal formés sur l’industrie de la musique afin de savoir tout ce qu’il faut faire pour en vivre.

(c) Christophe Crénel

(c) Christophe Crénel

De quoi parle « Bad Trap » le premier extrait de votre EP à paraître dans quelques mois ?

P : « Bad Trap » illustre le fait que dans la vie, il ne faut pas prendre les choses pour acquises, il faut essayer de profiter de ce que l’on a tant que peut se faire car ça peut basculer à tout moment.

Pouvez-vous nous parler  de sa mise en images ?

V : Nous nous sommes demandé comment illustrer ce morceau car dans les paroles de « Bad Trap », il est notamment question de forêt, d’illusion, de rêve, d’un mec allongé sous un arbre et de sucre qui lui coule dessus mais pour se faire, il aurait fallu avoir recours à des effets spéciaux et nous avons préféré prendre ça de manière plus réelle. Dans ce clip, c’est comme si nous avions été spottés par un gars sans avoir fait attention à la situation dans laquelle nous étions et pour son plaisir ; son amusement ; il nous a mis dans une boîte. Un ami nous a créé d’énormes structures en bois sur roulettes afin de réaliser les scènes où les murs se rapprochent. A la fin, nous arrivons à sortir de cet enfer et au moment de découvrir qui est derrière tout cela, on découvre quelque chose mais pour savoir ce que c’est, on vous invite à regarder le clip. C’est notre ami Emmanuel Launier qui venait de monter Green Sun qui a réalisé ce clip et là aussi, ça correspondait à notre philosophie de travailler avec des copains. Nous nous lançons, lui aussi et ça nous permet de grandir ensemble. Manu s’est beaucoup donné sur ce clip.

P : Nous nous sommes un peu inspirés des films Saw.

Ce titre donne-t-il le ton de ce qui va suivre ?

P : « Bad Trap » illustre pas mal notre message général ; en tout cas, celui que nous voulons véhiculer à l’heure actuelle car peut-être qu’il sera amené à changer à l’avenir en fonction de notre évolution.

: Tout l’EP qui va arriver est inspiré de situations réelles. Nous aimons bien nous servir de situations négatives pour en tirer un enseignement voire du positif.

(c) Christophe Crénel

(c) Christophe Crénel

Quelle serait la « philosophie » du groupe ?

P : Se nourrir des échecs pour progresser, ne pas les voir comme une fatalité mais les utiliser pour grandir en mettant son égo de côté.

V : Être soi-même, s’assumer.

Allez-vous vous exprimer uniquement en anglais à l’avenir ?

P : Nous restons assez ouverts sur notre développement. Nous n’allons pas choisir un concept et ne pas en bouger durant les années à venir. Nous estimons que chaque EP ou chaque album que nous ferons à l’avenir sera une photographie de ce que nous serons à ce moment-là. Peut-être qu’un jour, il y aura un gros revirement et que nous nous mettrons à chanter en français ou dans une autre langue…pour l’instant, on ne peut pas le dire. A priori, nous sommes quand même partis sur l’anglais.

V : C’est très dur d’avoir du Rock en français. Pour moi, les groupes qui y arrivaient ; je pense notamment à Téléphone ou Noir Désir ; faisaient du concret alors que l’anglais permet de faire des métaphores plus simplement. En français, il faut déjà avoir un certain niveau. Par ailleurs, écrire dans notre langue, c’est se mettre à nu directement car les gens comprennent tout de suite le propos.

P : Il y a un côté affectif avec l’anglais. Même si ça peut paraître bizarre, il y a plus de facilités à se livrer dans une autre langue. Et évidemment, on ne va pas se mentir, on a envie que notre message soit diffusé au plus grand nombre. Pour nous, le chant n’est pas qu’un instrument, nous avons à cœur que les personnes qui s’intéresseront à notre projet puissent lire, comprendre les paroles et peut-être en tirer des choses.

Quels sont vos prochains projets ?

V : Quelques dates de concert devraient se faire jusqu’en décembre et nous projetons de faire une tournée en février ; hypothétiquement, elle pourrait partir de Bordeaux et remonter jusqu’à Paris. Un second single sortira en début d’année.

P : Une release party est prévue le 17 mars, jour de la sortie de l'EP, à L’International.

Rencontre avec Victorien et Philippe de Sugar Wizard au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur ce groupe hyper prometteur !
https://www.facebook.com/sugarwizardofficial/
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