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Rencontre avec Charlène Juarez au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité et ses projets à venir !

Publié le par Steph Musicnation

©Rod Maurice

©Rod Maurice

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis musicienne ; cela a été mon premier moyen d’expression. Je suis aussi chanteuse, auteure et compositrice. Je viens du piano classique mais ensuite, je m’en suis un peu échappée afin de faire un projet en tant que chanteuse.

Tu ne t’es pas toujours exprimée que de manière instrumentale, qu’est-ce qui a fait que tu aies voulu uniquement du piano sur ton prochain EP ?

Effectivement, j’ai sorti un album et deux EPS assez Pop sur lesquels je chantais mais récemment, je suis revenu à mes premiers amours à savoir le piano. Mon nouveau projet est instrumental mais on ne peut pas vraiment dire que ce soit du classique car j’y ai mélangé toutes mes influences parmi lesquelles le pianiste Chilly Gonzalez. Je crois que j’ai voulu faire une petite pause au niveau des chansons après mon second EP. J’avais fait pas mal de concerts où j’étais au chant et quand la période de confinement est arrivée, je me suis remise au piano car j’étais posée tranquillement chez moi. L’inspiration, ça va, ça vient et j’en avais un peu moins pour des textes alors que j’ai retrouvé beaucoup d’envies et d’idées au niveau instrumental. Sans trop le réfléchir, c’est ce qui est venu naturellement. Le fait de me retrouver assez libre au piano m’a redonné un souffle de créativité.

Quelle est ton histoire personnelle avec cet instrument ?

J’ai commencé à jouer du piano très jeune et à l’adolescence, comme j’en jouais de plus en plus, j’ai souhaité me diriger vers une carrière classique ; au-delà du conservatoire, j’ai passé des concours. A 21 ans, j’ai fait une sorte de rejet car cela représentait beaucoup de pression et de sacrifices. J’ai complètement arrêté de jouer du classique, je suis partie à Londres pour « prendre l’air » et c’est là que j’ai commencé à écrire des chansons, j’ai fait un peu de musique pour des courts-métrages et j’y ai rencontré des gens un peu plus excentriques que dans le milieu classique. J’ai eu envie d’autre chose et d’être un peu plus libre que dans ce monde-là.

©Hamza Djenat

©Hamza Djenat

Comment décrirais-tu l’atmosphère générale de ton nouveau disque à paraître dans quelques mois ?

Assez cinématographique et poétique. J’avais pas mal d’images en tête durant la composition de ce disque. Pour certains morceaux, j’ai beaucoup pensé notamment à l’univers assez contemplatif de Miyazaki et pour d’autres, je suis revenue à mes premiers amours pour Air dont j’ai énormément écouté la musique durant mon adolescence. Même s’il y a des émotions profondes dans ce disque, j’ai surtout essayé de ne pas du tout intellectualiser quand je composais ; j’ai tâché de me défaire de tous mes réflexes afin de me fier à mes sensations. Durant cette période, je faisais pas mal de méditation,  j’essayais d’être dans le lâcher-prise afin de voir ce qui venait instinctivement.

Peux-tu expliciter le titre de l’album qui suivra cet EP ?

Au bout de quelques mois après avoir commencé à composer ce projet, je me suis rendu compte que j’étais enceinte. Cette grossesse a vraiment accompagné tout le cheminement de mes compositions. J’ai enregistré l’album juste avant d’accoucher ; je devais être à un peu plus de huit mois. Pour moi, ce titre ; « L’Échographie Des Sentiments » ; renvoie au fait que durant une grossesse, les émotions sont très exacerbées mais aussi que l’on va pas mal à l’intérieur de soi. Ça me parlait car j’avais envie que cet album ne soit pas autre chose que des émotions exprimées ; c’est un peu un scanner des sentiments que je ressentais à ce moment-là.

Tu as récemment mis des mots sur « Chillin’ », est-ce une porte ouverte à une « Face B » avec les cinq morceaux de l’EP chantés ?

Pourquoi pas même si je ne l’ai pensé ainsi. Le texte de « Chillin’ » est né après le morceau qui est sorti en piano instrumental. Au moment de faire le clip, j’ai eu envie de personnaliser cet univers un petit peu plus encore.

©Hamza Djenat

©Hamza Djenat

De quoi parles-tu sur « Chillin’ » ?

Il y a un peu un double sens dans cette chanson. Je parle du moment où je me suis rendu compte que j’étais enceinte ; j’évoque notamment un bourgeon dans la main et une fleur dans le ventre. Il faut savoir que je ne savais pas que j’étais enceinte ; mais je l’étais déjà ; quand j’ai composé ce morceau. Ce jour-là, j’avais eu une sensation très agréable ; j’étais bien, détendue ; j’avais envie d’une musique assez facile tranquille pour les oreilles. Au moment de faire le clip, je me suis rappelée de ces sensations et cela m’a permis de mettre quelques mots sur ce morceau.

Qu’expriment ces corps en mouvement dans le clip de « Chillin’ » ?

De la liberté, de la détente, le fait d’avoir envie de respirer et de lâcher des choses. Maintenant, j’associe beaucoup ma musique à la danse. Ce n’était pas forcément ce que j’avais en tête au début mais c’est venu aussi grâce à ma rencontre avec Thaïlo le danseur que l’on peut voir dans le clip de « First Love(r) ». Ça a été une vraie révélation. Ce jeune danseur vient du Hip hop et je pensais qu’il n’allait peut-être pas être très à l’aise sur ma musique mais au contraire, elle lui a vachement parlé. Il m’a dit qu’elle l’inspirait beaucoup ; ça montre bien que la danse et la musique sont des langages universels. J’aime beaucoup mélanger plusieurs univers. Moi-même, j’ai fait beaucoup de danse quand j’étais plus jeune et à l’avenir, ça me plairait beaucoup de pouvoir faire un spectacle qui mêlerait ces deux moyens d’expression qui se rejoignent.

Qu’est-ce qui différencierait l’univers de Chat et celui de Charlène Juarez même si c’est la même personne ?

Ce n’est pas pour rien que j’ai repris mon vrai prénom pour ce nouveau projet qui reflète vraiment qui je suis sans aucun filtre alors que quand j’ai choisi Chat comme nom de scène pour mon projet chanté, je me suis mise un peu dans un personnage qui m’aidait à être sur le devant de la scène en tant que chanteuse. Pour ces chansons-là, j’avais besoin de me mettre un peu en scène et de raconter autre chose alors que dans le cas présent, c’est vraiment mon moyen d’expression sans filtre ; c’est ce qui m’est le plus naturel peut-être.

©Hamza Djenat

©Hamza Djenat

Ces deux facettes de ton projet illustrent-elles ta double culture musicale ?

Oui, c’est bien pensé car depuis toujours, j’écoute plusieurs styles musicaux. Au conservatoire, quand j’étais ado, peu de gens écoutaient de la Pop, du Rock ou du Rap alors que pour ma part, je peux être autant émue par un morceau de Claude Debussy que par une chanson de NTM. Pour moi, il n’y a pas de frontière entre les genres ; ce que j’aime, c’est être touchée.

Quels sont tes prochains projets ?

L’EP sortira en novembre. Au même moment, un nouveau morceau en sera extrait ; « Bad News » ; et il sera mis en images. J’ai composé ce morceau en hommage à Cédric Chouviat qui a été tué par des policiers début 2020. J’avais été beaucoup émue par son histoire. Toujours au mois de novembre, je serai présente au festival Les Rendez-Vous Soniques que j’aime beaucoup et qui a lieu en Normandie ; ce sera l’occasion de faire mes premiers concerts avec ce nouveau projet. En parallèle à cela, j’ai un projet de groupe avec Joseph Chedid, nous y pensons depuis très longtemps et nous nous sommes dit que ce sera notre prochaine session créative.

Rencontre avec Charlène Juarez au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son actualité et ses projets à venir !
https://www.facebook.com/lamusiquedechat
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