Rencontre avec Pirogue au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de leur premier EP !
Pouvez-vous présenter Pirogue à nos lecteurs ?
Paul : Je suis guitariste, j’ai étudié pendant six ans à Berklee qui est une école de Jazz à Boston et je suis revenu à Paris il y a trois/quatre ans. Au sein de Pirogue qui existe depuis un an et demi, je suis plus à la guitare, à la compo avec d’autres instruments et aux arrangements.
Will : Je suis complètement autodidacte, chanteur, auteur et guitariste rythmique ; je laisse les solos pour Paul. Je pose mes doigts sur ma guitare et j’écoute ce qu’ils me disent tout simplement.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
W : Nous nous sommes rencontrés plutôt dans des cadres festives par l’intermédiaire du frère de Paul et d’une bande de copains. Cela remonte à peu près au moment où il est revenu des États-Unis. L’un de mes premiers souvenirs avec Paul date d’une soirée un peu « rock’n’roll » durant laquelle je passais de la musique sur mon Iphone, il avait branché sa guitare et improvisé dessus. C’était plutôt cool et ça m’a bien marqué.
Pirogue synthétise-t-il musicalement ce que chacun a fait ou écouté auparavant ?
P : Pour moi, c’est totalement différent car je viens plutôt d’un autre style musical par rapport à Will. Au début, c’était un peu un challenge et après, j’ai commencé à aimer ça. Inconsciemment, on compose avec ce que l’on aime et ce que l’écoute tous les jours mais j’avoue qu’au départ, nous sommes venus avec deux styles différents.
W : J’ai l’impression que Paul vient plus de la Black Music ; notamment du Jazz depuis son enfance. Récemment, nous nous sommes rendu compte que nous avons été marqués par ce qu’écoutaient nos parents ; plus précisément nos pères respectifs. De mon côté, mon père passait les vieux albums des Pink Floyd. J’en garde des souvenirs très précis ; quand nous allions à la montagne, dans les Pyrénées, très tôt le matin. Dès mon plus jeune âge, il y avait chez moi un côté Pop planante plutôt psychédélique avec d'autres groupes tels que Tangerine Dream. Plus tard, différentes couches de choses que j’ai pu apprécier se sont superposées à ça. Aujourd’hui, je pense que nous nous retrouvons avec Paul sur des choses où il y a un peu de groove.
Le nom de votre projet musical est-il venu de la musique que vous faites ou inversement ?
P : C’était pour décrire un peu notre musique.
W : Les premiers morceaux sont nés avant le nom mais il fallait bien en trouver un. On s’est envoyé des mots et je crois que c’est mon grand frère qui m’a soufflé celui-là à un moment donné et Paul a accroché même avant moi. Dans le temps, nous nous sommes rendu que ce nom continuait à nous plaire.
Comment décririez-vous votre univers ?
W : Planant, nuancé, varié, parfois solaire, profond, moderne et intemporel.
P : Psychédélique, un peu mystique ; je l’imagine comme des plateaux géographiques car il y a plusieurs couches dans un même morceau.
De quoi parlez-vous sur votre premier EP ?
W : On peut voir ce premier EP un peu comme un voyage dans lequel l’individu pourrait goûter à différents types de plaisirs ; légers, gratuits, sensuels avec parfois des phases d’hallucination. Il y a cette idée de voyage sur ce disque et à certains moments, on peut se demander s’il ne se passe pas dans la tête.
P : Comme lorsqu’un prof dit que l’on est dans la lune en classe.
Où cette pirogue mènerait-elle l’auditeur ?
W : On aurait à cœur que cet EP amène l’auditeur vers un monde de rêverie.
P : Oui, c’est tout à fait cela, c’est un monde imaginaire, c’est une sorte d’hallucination, de trip, tout en restant quand même réaliste car ce n’est pas non plus de la musique totalement psychédélique d’improvisation.
W : J’imagine cet EP avec un peu de nature autour et la mer pas très loin.
« L’Extase » a-t-il été un premier single évident pour annoncer cet EP ?
W : Oui car « L’Extase » est le morceau qui a été à l’origine du projet. C’est le tout premier morceau où j’ai spontanément écrit les paroles en français car avant, j’avais plutôt tendance à écrire et chanter en anglais. En ce qui concerne « L’Extase », tout a été très spontané et fluide, que ce soit dans la découverte des accords, l’écriture des paroles, les arrangements…Par ailleurs, quand nous avons fait écouter ce morceau à quelques personnes de notre entourage, les retours ont été immédiatement très encourageants.
P : C’est là que l’on s’est dit qu’il fallait continuer et l’idée de faire l’EP est née après « L’Extase ».
Pouvez-vous nous en dire sur sa mise en images ?
P : Nous voulions faire un clip pour ce titre et Will qui suivait le réalisateur Théo Fremont l’a contacté sur Instagram. Nous avons pris un verre ensemble, nous lui avons expliqué notre situation d’autoproduction ainsi que les idées que nous avions même si c’est très dur de mettre des images sur de la musique et Théo a été assez emballé. Nous avions en tête le fait que quelqu’un commençait à rêver, halluciner et partait dans un voyage.
W : Il y avait l’idée de quête de vérité. Paul avait mis des mots sur un pitch. Nous avions quelque chose d’assez visuelle dans nos têtes.
P : Théo a été super, il nous a vachement aidés, il nous a proposé un scénario et nous avons un peu organisé tout cela à trois. Ça a été une très belle expérience.
W : Tout s’est fait de manière très simple. Pour moi, il y a beaucoup d’instant là-dedans car c’est Maxime Kosinetz ; qui est excellent ingénieur du son-producteur-réalisateur et qui a enregistré la section rythmique de « L’Extase » ; qui m’a soufflé le nom de Théo Fremont en me disant de le contacter et j’ai suivi ses conseils. Ce morceau nous ouvre des portes et les gens rentrent dedans en amenant d’autres personnes. Tout le monde s’est greffé au projet juste en kiffant le morceau.
Allez-vous continuer dans la lignée de ce premier disque à l’avenir ou pensez-vous explorer d’autres voies ?
P : Nous composons un peu sur le moment et donc si quelque chose de différent nous plait, nous prendrons certainement cette direction. J’ai l’impression qu’à l’heure actuelle, les artistes n’ont plus un style unique. Tout le monde fait un mix de plein de choses et c’est très dur de catégoriser une chanson avec un style. Par ailleurs, nous avons tous les deux plein d’influences. Nous composons actuellement de nouvelles chansons et elles sont un peu différentes…
W : Le plus important pour nous, avant tout, c’est faire des morceaux qui nous plaisent, qui nous procurent des émotions, qui résistent au temps et qui ont ; idéalement ; une certaine profondeur et peut-être avec différents niveaux de lecture.
P : Et qui nous motivent également car cela représente beaucoup de travail.
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
P : Will possède un timbre de voix assez particulier que je trouve intéressant et original. Au-delà de cela, comme il est autodidacte, il se juge beaucoup moins que moi quand il compose. Par ailleurs, comme nous n’avons pas encore de manager et de label, Will a fait beaucoup de boulot par rapport à cela grâce à son expérience dans la vie active. Pour ma part, je n’ai pas ce muscle pour l’administration et l’organisation. Will a vachement boosté tout ça.
W : Paul a bon goût, il a une vraie intelligence musicale ainsi qu’un brin de folie et d’originalité. Comme il évolue dans un univers musical qui n’était pas forcément le mien au départ, cela crée un mix de saveurs qui est intéressant dans ce projet.
Pirogue - L'Extase (Official Video)
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