Rencontre avec Leonor au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution du titre « Over Again » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice, interprète ; je joue un peu de piano et je retranscris tous les instruments de manière autodidacte sur mon logiciel grâce à mon clavier Midi. Je suis originaire de Bretagne ; j’ai grandi dans les Côtes-d’Armor.

T’es-tu très tôt dirigée vers la musique ?

J’ai commencé le piano ; et appris à jouer de la musique classique ; au conservatoire à l’âge de 6 ans. Même si j’ai arrêté à l’adolescence, j’ai toujours basculé ; depuis ; entre la musique et la danse afin d’avoir une activité artistique tout en me développant en parallèle en tant que freelance dans l’événementiel ; cela me permet d’organiser mon temps comme je le veux. Durant une petite dizaine d’années, j’ai intégré la batucada Drumbata ; nous nous produisions régulièrement sur scène, nous avions un bon sens du show et du rythme. En ce qui concerne la chanson à proprement parler, j’en écris depuis l’adolescence mais auparavant, je les gardais pour moi.

Peux-tu nous en dire plus sur le Nu Groove ?

On m’a souvent demandé quel style de musique je faisais et j’avais du mal à le définir moi-même. Quand je posais la question aux proches à qui je faisais écouter mes chansons, ils n’arrivaient pas à le définir non plus jusqu’au jour où ma tante m’a dit comme une évidence que je faisais du Nu Groove. Le mot Groove est celui qui ressortait tout le temps. On me disait que quoi que je fasse, ça groovait et que l’on retrouvait aussi cela dans ma voix hyper bluesy et assez chaude. J’ai voulu baptiser ce style le Nu Groove car mes chansons évoluent, la rythmique change au fur et à mesure du morceau, ça groove mais ce n’est pas toujours sur un même pattern musical. Le Nu Groove mélange mes influences qui sont la Soul, la Funk, le Hip-hop et les sonorités Afro.

As-tu tâtonné avant d’arriver à ce style pour ton premier musical ?

Non car tout est sorti de manière cathartique. Il n’y a pas eu vraiment de réflexion sur le style que je voulais faire. C’est tout simplement mon essence qui s’est retranscrite dans la musique.

Quel a été le déclic pour te lancer il y a quelques mois ?

J’ai eu du temps pendant le premier confinement ; il y a deux ans. J’ai récupéré un nouvel ordinateur avec le logiciel Logic Pro, j’ai acheté un petit clavier Midi ainsi qu’un micro et j’ai composé mon premier EP entièrement toute seule avec quelques chansons déjà écrites auparavant ainsi que d’autres qui sont nées à ce moment-là. J’ai été inspirée, j’ai eu le temps de les mettre en forme pour la première fois. J’ai été très soutenue par mon entourage proche à qui j’ai fait écouter ce que je faisais et tout le monde m’a poussée à sortir ces chansons. J’ai senti que c’était le moment d’autant que lorsque je composais ces titres, je rentrais comme en transe, ce qui m’a fait dire que j’étais sur la bonne voie.

De quoi parles-tu sur « Over Again » ?

Sur « Over Again », je parle de la façon dont on décide de s’approprier qui l’on est et sa vie car il y a beaucoup de choses que l’on représente qui ne viennent pas tout à fait de nous mais de schémas que l'on reproduit, de notre éducation, de normes que l’on a connues. A partir du moment où l’on réfléchit à ce qui dérange dans notre vie et que l’on essaie d’en comprendre l’origine, on peut s’affranchir petit à petit et décider davantage de qui l’on a envie d’être. Cette chanson parle de ce parcours-là et cela correspond beaucoup à mon parcours musical que je rêvais de mettre en place depuis longtemps ; commencer à être à l’aise avec la mise en lumière, dépasser mes peurs et partager ce projet.

Était-ce une évidence de t’exprimer en anglais ?

Je ne réfléchis pas à la langue dans laquelle je compose, la plupart des musiques que j’écoute et de mes inspirations sont anglophones et c’est donc venu naturellement de cette façon-là. En revanche, la bonus track de l’EP sera en français et mon prochain disque contiendra peut-être juste une chanson en anglais. J’ai aussi pas mal d’inspiration en français…

La danse va-t-elle faire partie intégrante de ton projet ?

Oui, je pense car j’ai pas mal dansé dans ma jeunesse ; j’ai appris beaucoup de danses différentes. J’ai fait une petite coupure durant dix ans, je ne prenais plus de cours mais je dansais au sein de la batucada. J’ai repris depuis un an et je compte bien danser sur scène…et pourquoi pas faire danser le public aussi avec des chorégraphies particulières !

Quelle va être la suite pour toi dans les prochains mois ?

Au mois de mai, je vais dévoiler la cinquième chanson de l’EP et la dernière sortira en même temps que le disque physique fin juin pour annoncer l’été.

Que retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

J’ai baigné dans la culture Jazz du côté de mon grand-père, beaucoup dans celle de la musique du monde du côté de mes parents, très peu de variété française si ce n’est quelques classiques tels que Gainsbourg, Brel, Brassens ou ce que j’estime être des chanteurs Français assez originaux avec un style à part entière comme Camille, M ou les Zap Mama à l’époque…Mes grandes inspirations viennent de la Soul, le Nu Soul, le Hip-hop, le Groove, le Jazz, le Blues…plutôt les musiques noires. Par exemple, j’ai beaucoup aimé les albums Jazzmatazz de Guru ; ces disques m’ont donné une grande liberté car ils mélangeaient le Hip-hop et le Jazz. Erykah Badu, Jill Scott et Alicia Keys sont les chanteuses qui m’ont donné envie de chanter quand j’étais ado. Gil Scott-Heron est une très grande influence pour moi, il mêle tout le Nu Groove et je dois dire que cela demeure mon meilleur concert à ce jour.

Es-tu déjà familière de l’exercice du live ?

Oui, j’ai déjà fait pas mal de jam sessions. Avec mes propres compositions, j’ai donné un concert il y a peu et ça s’est extrêmement bien passé ; j’ai hâte de recommencer. Je développe déjà le live avec Hoby qui est pianiste-guitariste-chanteur et je suis en plein changement en ce qui concerne la batterie et la basse afin de préparer les scènes de cet été.