Retrouvailles avec Nour au Studio Luna à l’occasion de la parution de « L'Élégance Des Mots Crus » !

Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel album ?

Ce nouvel album s’intitule « L'Élégance Des Mots Crus » et c’est avant tout une manière pour moi de relier des choses que l’on ne verrait pas forcément ensemble. Le terme cru n’est pas juste le mot qui choque, il a plein de sens différents ; monter à cru, la crue de l’eau, les choses auxquelles on a cru…Ce mot me plaît beaucoup, il est court, direct et net dans la façon d’être prononcé.

Si tu avais à choisir entre élégance et mots crus, vers quoi pencherais-tu et pourquoi ?

Vers les mots crus ! Durant longtemps, l’élégance a été quelque chose de très important notamment dans ma féminité mais je crois qu’aujourd’hui, je suis en train de m’en libérer d’une certaine façon. J’aime être élégante, j’ai toujours plaisir à jouer avec cela mais justement, je peux vraiment en jouer ; je ne sens plus cette impression d’être dans le diktat de devoir absolument incarner cette élégance-là. Quelque part, le confinement a aidé à cela. En tout cas, j’ai l’impression de ne plus avoir à me prouver des choses et je peux donc plus facilement aller vers le cru sans que cela ne soit difficile pour moi.

Ce nouveau disque a été annoncé par « L’Impulsive », un titre dans lequel tu te livres à une autoanalyse sans complaisance…Cela signifie-t-il que tout ton album tourne autour de l’intime ?

Je crois que la matière première de cet album est l’intime et je pense que ça doit être la matière première d’un artiste en règle générale car c’est ce qui permet d’avoir une matière tout d’abord et après, la différence vient de ce que l’on en fait. L’intime est intrinsèque avec le fait même d’être dans une démarche artistique. Sur cet album, il y a des morceaux qui se sont vraiment imposés à moi et qui ont même été des béquilles ou des manières de me remettre droite à certains moments dans ma vie. Je ne me suis pas dit que j’allais parler de tel ou tel sujet, ça s’est imposé à moi. J’ai suivi ce que ma petite voix intérieure m’a dicté.

Au-delà de l’impulsivité, quels seraient les autres traits de caractère que tu mettrais en avant chez toi ?

Je ne suis pas du tout méticuleuse, j’ai un côté un peu foutraque et cela peut être emmerdant surtout pour les personnes qui vivent avec moi mais en même temps, je pense que cela fait vraiment partie de ma personnalité. Chez moi, il y a quelque chose qui a besoin de ne pas être tout lisse et qui le revendique. Je suis vraiment une anti Marie Kondo, il n’y a rien chez moi qui est dans les petites cases, tout est en vrac et c’est dans ce bordel-là que je me créé mon univers.

Quelles thématiques abordes-tu sur ce quatrième pas discographique ?

On peut voir plusieurs thèmes dans cet album, tout dépend de la lecture et de sa profondeur mais je pense que la résilience est la thématique principale de ce disque.

Comment as-tu voulu ce disque d’un point de vue musical ?

Sur ce disque, j’ai fait tous les arrangements et j’ai voulu qu’il y ait des cordes ; violoncelle, violon, alto, contrebasse. Il y a également un peu de basse. On a mélangé les sons modernes et ceux plus acoustiques. J’aime bien le mélange car l’un ne prend pas le pas sur l’autre. Par ailleurs, j’ai toujours aimé les choses un peu lyriques.

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette de « L’Élégance Des Mots Crus » ?

C’est une photo d’Armelle Yons qui a tout un passé dans le cabaret. Elle a un sens très léché du féminin et j’aime beaucoup cela. J’ai fait appel à Armelle car j’aime bien ce qu’elle propose en général. L’idée de cette pochette est née de montages faits maison par mes soins et j’ai été aidée par Armelle pour que le rendu soit professionnel. Je suis très contente de ce que cela donne. On peut voir plein de choses dans cette pochette. Je laisse libre interprétation à chacun même s’il y a toujours un chemin assez évident…

Sur ce disque, on retrouve « Laisser Couler », dans quels cas le fais-tu assez facilement ?

« Laisser Couler » est vraiment une histoire de rupture et c’est presque une auto-injonction à lâcher maintenant. Quelquefois, ce n’est pas simple de laisse couler certaines choses surtout quand on fait a plein de projections autour. Je peux m’énerver très rapidement et cela retombe aussi vite que c’est venu.

« Cul De Sac » serait-il un peu l’« ovni » de ton nouvel album ?

Je m’amuse toujours avec les mots dans toutes mes chansons. Pour moi, « Cul De Sac » est dans le même giron que les autres titres de l’album ; si ce n’est que ce morceau est plus amusant. Les appoggiatures mélodiques ou onomatopées musicales que l’on doit à tout l’aspect des arrangements de cordes sur ce morceau me font sourire et m’amusent. Ça vient grincer un peu et ça me plaît. « Cul De Sac » est une manière de se fendre la gueule de nos travers ; des miens pour commencer et si tout se passe bien de ceux des gens s’ils s’approprient ce titre.

Comment imagines-tu les lives à venir pour défendre ce disque ?

J’ai fait une résidence avec le trio de cordes qui est venu jouer sur ce disque et le spectacle en quatuor est en train de se monter afin de défendre cet album sur scène. Je pense que le trio de cordes pourra même sortir du classique afin d’aller toucher le Rock’n’roll. J’ai hâte que nous travaillions cela.

Quel mot cru et quel mot élégant nous donnerais-tu pour conclure cette interview ?

Diantre, Merde (rires) !