Rencontre avec K.Zia à l’occasion de la parution de son premier album baptisé « Genesis » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
De base, je suis chanteuse, auteure et compositrice mais au fur et à mesure que les choses avancent, il y a plein d’autres casquettes qui s’ajoutent car maintenant, je fais de la réalisation, je suis également directrice artistique de mon projet et je commence à le faire aussi pour d’autres en parallèle. Je suis basée à Berlin, née à Bruxelles mais je me considère comme étant Franco-Belge car mon père est Français et ma mère est Belge, d’origines Antillaises-Congolaises. Même si je n’aime pas trop me mettre dans une case, je dirai que je fais principalement du RnB. Quand on écoute ma musique, elle va dans des directions différentes mais ma manière de chanter demeure RnB/Soul. Mon premier album qui vient de sortir est une étape très importante pour moi et je suis super contente de pouvoir le faire en français et en anglais.
As-tu très tôt su que ton avenir se ferait dans la musique ?
Je n'y ai même pas réfléchi. Je suis née dans un univers artistique ; mon père est acrobate à cheval et comédien et ma mère est chanteuse. L’art a toujours fait partie de mon environnement. Il n’y a pas eu un déclic, ça a toujours été ma réalité et c’est donc une suite logique. Ça a toujours été là en moi depuis mon plus jeune âge. En revanche, il y a eu un moment où j’ai vu que ça commençait à plus se concrétiser et que ça devenait vraiment une profession en plus d’une passion.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Mon univers est éclectique. Il est musical mais pas seulement, il est fondé autour de la musique mais il regroupe plein d’autres choses. A côté de la musique, on y retrouve principalement les valeurs que je défends et le besoin de créer une communauté pour des personnes qui n’en ont peut-être pas ou qui se sont senties toujours un peu exclues comme si elles n’arrivaient pas à entrer dans un groupe que ce soit par rapport à leur groupe ethnique ou sociale ou par rapport à ce à quoi elles ressemblent ou leur sexualité. Au-delà de cela, mon univers est divers, en transformation constante, accueillant, unique, fondé sur beaucoup de cultures différentes, artistique de manière générale et il y a un peu de politique dedans.
Comment vois-tu ton avant « Genesis » ? Il y a un EP et pas mal de singles, les vois-tu comme des graines semées, des expériences afin t’atteindre ton son pour ton premier long format ?
C’est exactement ça ! Mon album s’intitule « Genesis » et il marque le début de quelque chose mais ce n’est pas pour autant que je trouve que tout ce qu’il y a eu avant ne compte pas ; je le vois plus comme un prélude, comme un sommaire avant le début du livre, avant le début de l’histoire. C’était un moment où je me cherchais beaucoup et où j’avais envie de tester différentes choses. Durant cette période, j’ai appris aussi beaucoup de choses. Etant une artiste indépendante, j’ai fait entièrement toute seule la plupart des choses que j’ai réalisées ces dernières années mise à part la production musicale ; je suis très investie à tous les niveaux dans mon projet. J’aime bien qu’il y ait eu cette première partie et non une signature et un gros truc tout de suite produit par des experts. J’aime vraiment bien cette évolution, je trouve que ça a son charme quand on est à un certain endroit dans une carrière et que les fans ou les curieux peuvent aller découvrir d’où l’artiste a commencé et son évolution.
Tu présentes deux facettes de toi sur ce disque, peux-tu nous dire ce qui différencie K.Zia de Zia ?
La première chose qui les différencie est la langue ; K.Zia chante principalement en anglais alors que Zia le fait en français. Ensuite, il y a le style de musique également ; K.Zia est plus souvent ; pour ne pas dire toujours ; dans un univers Soul/RnB alors que Zia va un peu plus expérimenter dans la Pop, la Trap, la Dancehall et l’Afro. Leur énergie et leur ton sont différents également. Ces deux esprits habitent en moi. Si l’une est plus sensuelle, l’autre va être plus sexy. Si l’une dit c’est comme ça que je suis, j’aimerais bien que tu m’acceptes ainsi, l’autre va dire c’est comme ça que je suis, va te faire foutre si tu n’es pas content. L’une va être un peu plus bras ouverts, réconfortante et chaleureuse alors que l’autre va être un peu plus rentre dedans et provocatrice. Si l’une est Yin, l’autre est Yang.
Quelles thématiques abordes-tu sur « Genesis » ?
De manière générale, le sujet qui revient le plus souvent avec moi ; et ce n’est pas que dans cet album ; c’est l’amour sous toutes ses formes que ce soit par rapport à ses amis, sa famille, son partenaire, soi, la vie…C’est mon sujet favori. L’amour pour soi est un thème qui revient beaucoup car plus jeune, j’avais un manque de confiance en moi, j’ai du faire un travail sur moi par rapport à cela et j’ai réussi à me libérer de beaucoup de soucis que je m’étais mis dans la tête moi-même.
Était-ce une évidence de partager un titre avec ta mère sur ton premier album ?
Pas du tout, ça ne s’est pas fait de manière très calculée. J’étais en session en train d’écrire et de composer cette chanson qui met en avant les femmes fortes et je me suis dit qui d’autre que ma mère pourrais-je mettre en caméo. Ma mère et ma grand-mère maternelle qui n’est hélas plus là sont les deux femmes les plus fortes que je connaisse. J’ai donc invité ma mère pour donner cette extra énergie dans le son.
Quels enseignements t’a-t-elle transmis dans l’artistique ?
Evidemment, cela va dans tous les sens ; elle est avec moi depuis 28 ans et j’ai appris énormément de choses avec elle. Le principal enseignement est focalisé sur le côté social et le psychologique de l’industrie : comment cela va m’impacter, faire attention à certaines interactions, comment gérer certaines situations, comment me protéger, l’interaction avec mon art…
Quel est ton rapport à l’image pour ton projet musical ?
Je suis passionnée par l’art en général et je trouve que les visuels permettent d’amener encore plus de messages dans la musique. Pour citer un exemple, ma chanson « I Got Your Back » aborde notamment la dépression. Pour moi, elle peut être vécue de plein de manières différentes ; quelqu’un peut sembler avoir beaucoup de joie de vivre mais être finalement dépressif, parfois des gens se suicident alors que leur entourage n’aurait jamais pu l’imaginer car ces personnes ne véhiculaient pas ces émotions-là alors que d’autres personnes dépressives sont complètement down, toujours dans le noir, elles restent chez elles, elles n’arrivent pas à parler ni à manger…C’est pour cela que dans le clip que j’ai réalisé moi-même, j’ai décidé d’avoir trois danseurs qui sont trois personnes complètement différentes qui dansent totalement différemment pour justement exprimer cette interprétation, comment trois personnes peuvent vivre la dépression et ça, je ne l’exprime pas par des mots dans cette chanson. Grâce au visuel, je peux amener un message en plus des paroles et des émotions qui sont véhiculées par la musique. Par ailleurs, j’adore m’amuser ; je suis un peu comme une enfant ; à chaque fois, je peux me transformer en divers personnages avec des tenues différentes d’autant que j’adore la mode. En plus des messages, c’est juste moi qui m’éclate.
Penses-tu que ton prochain projet sera conceptuel lui aussi ?
Je ne sais pas. Je ne suis pas trop quelqu’un qui pense au futur même si je l’ai beaucoup fait étant plus jeune. J’étais assez control freak comme on dit en anglais ; j’étais très organisée et je planifiais beaucoup mais en grandissant, on se rend compte que la vie ne fonctionne pas comme cela. Du coup, quand j’ai vu que certaines choses sur lesquelles je pensais avoir le contrôle m’échappaient, j’ai arrêté de tout vouloir contrôler si ce n’est ma santé jusqu’à un certain point notamment la façon dont je mange, mon environnement…Je n’aime pas trop réfléchir à l’avenir si ce n’est pour me donner des objectifs. Mon prochain projet se fera en fonction de la façon dont je me sentirais à ce moment-là et d’avec qui je travaillerais ; je ne saurais donc dire s’il sera conceptuel…
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Je suis très éclectique, j’ai écouté plein de choses diverses et variées et j’ai été nourrie de beaucoup d’artistes différents de par mes parents artistes. Mon père écoute notamment le groupe Destiny’s Child mais aussi George Brassens, Johnny Hallyday, Cesaria Evora…Du côté de ma mère, c’est plus du Bob Marley, Jill Scott, Aretha Franklin…Quant à mon beau-père, il est plus sur du Led Zeppelin et Nirvana. Pour ma part, j’ai toujours aimé l’Opéra et la Soul, à l’adolescence, j’ai beaucoup écouté de Pop plutôt US. Maintenant, le Rap commence à entrer dans ma vie car je n’en avais pas beaucoup écouté auparavant. Je commence à vouloir en faire de plus en plus mais avant, j’ai à cœur d’apprendre cette culture. Même si je n’ai pas forcément beaucoup écouté sa musique, Grace Jones a été très présente en tant qu’artiste militante pour certaines valeurs que j’estime importantes.
Qu’aimerais-tu apporter au public par le biais de ta musique ?
Du réconfort, le sentiment de ne pas être seul et de faire partie d’une communauté, du voyage et de la curiosité. Comme je représente tellement de cultures et de milieux différents, j’ose espérer pouvoir être un pont entre certains univers, certaines cultures et certains âges.
K.ZIA - Home (Official Music Video)
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